Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

La baisse de production en Europe et la demande allemande dynamique fluidifient le marché du jeune bovin. Partout les prévisions de production sont en baisse.

ALLEMAGNE : -3% de production prévue en 2021… et +13% d’importation

En Allemagne, avec la baisse du cheptel, la production de viande bovine devrait se réduire de – 3% en 2021 d’après les prévisions du Thünen Institut et de AMI, pour tomber à 1,087 million de téc. Parallèlement, les importations progresseraient de +13%, à un niveau record de 516 000 téc, afin de fournir une consommation prévue en hausse.

Les abattages de taurillons sur les 5 semaines de mars étaient très inférieurs aux années précédentes (-12% /2020 et -4% /2019). Les prix restent à des niveaux historiquement élevés, même s’ils ont entamé leur baisse saisonnière. Le JB U cotait 3,88 €/kg de carcasse début mars (+11% /2020 et +9% /2019), le JB R 3,84 €/kg (+11% /2020 et +10% /2019) et le JB O 3,62 €/kg (+12% /2020 ; +10% /2019).

POLOGNE : la production baisserait de -1% en 2021

La production polonaise de viande bovine semble avoir atteint une apogée en 2018. Elle stagne depuis autour de 560 000 téc. Elle pourrait même reculer de -1% en 2021 d’après les experts polonais du PZPBM. En effet le cheptel bovin recule et l’import de petits veaux ne compense plus la baisse des naissances.

Les prix polonais ont d’abord chuté début mars avec la crainte de la 3ème vague en Europe et les divers reconfinements, mais ils se sont vite redressés et dépassent même désormais leur niveau de 2019, loin des abysses atteints en 2020. Le JB R cotait 3,15 €/kg de carcasse fin mars (+14% /2020 et +1% /2019) et le JB O 3,03 €/kg (+12% /2020 et = /2019).

La génisse R, principalement destinée au marché italien, a toutefois plus de mal à se redresser. La nouvelle fermeture des restaurants en Italie depuis la deuxième semaine de mars, et qui devrait se prolonger tout le mois d’avril, fait pression sur les cours. La génisse R cotait 3,07 €/kg fin mars (+7% /2020, mais -5% /2019).

ITALIE : prix stables

En Italie, les prix des mâles finis ont démarré l’année à un bas niveau, mais n’ont pas subi de baisse saisonnière. Ils ont ainsi rattrapé leur niveau de 2019. L’an dernier à la même époque, les réunions de cotation à Modène étaient suspendues en raison du confinement drastique en mars et avril 2020. Cette année, le mâle charolais de 700-750 kg cotait 2,56 €/kg vif en semaine 14 (= /2019) et le mâle limousin 2,75 €/kg vif (-1% /2019).

Malgré les restrictions de circulation pour le week-end pascal, l’absence de touristes et la fermeture des restaurants jusqu’à fin avril, le marché semble relativement fluide pour les animaux engraissés en Italie. Contrairement à l’an dernier, il ne semble pas y avoir de surstock dans les étables italiennes et le marché des femelles reste même relativement tendu. La demande pour la viande de génisses engraissées en Italie reste forte, ce qui soutient les prix des femelles, à 2,72 €/kg vif pour la Charolaise début avril (+3% /2019) et 2,92 €/kg pour la Limousine (-1% /2019).

ESPAGNE : les prix remontent, mais la hausse des charges inquiète

En Espagne, les cours des JB reviennent de très bas et poursuivent leur rétablissement. La cotation du JB R a regagné 10 centimes en un mois, pour s’établir à 3,67 €/kg de carcasse fin mars (-1% /2020 et -1% /2019). La hausse des coûts d’alimentation inquiète les engraisseurs espagnols qui utilisent très majoritairement des rations sèches très énergétiques, car elle participe à la hausse du prix des animaux finis.

D’après les prévisions de l’ASOPROVAC, la production espagnole de viande bovine devrait baisser de -2,4% en 2021, ce qui pourrait contribuer à soulager le marché européen du jeune bovin.

Les restaurants ont pu rouvrir leurs portes en début d’année, avec plus ou moins de restrictions selon les communautés autonomes, ce qui a permis de redynamiser quelque peu la consommation. Quelques touristes internationaux, français et allemands notamment, sont également revenus en Espagne et dans ses îles (Baléares et Canaries). Les Espagnols ont toutefois été mis sous cloche pour le week-end de Pâques avec l’interdiction de se déplacer. Les restrictions se lèvent à présent progressivement. Le gouvernement affiche la date du 9 mai pour un retour à une vie sans interdictions…