Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 366 Novembre 2024 Mise en ligne le 23/11/2024

Le marché des broutards a été relativement épargné par les mesures de confinement. En semaine 23, les cours des gros bovins maigres étaient stables ou en légère hausse saisonnière. L’offre française limitée rencontre une demande italienne ferme. Les envois vers l’Espagne et l’Italie auraient reculé en mai alors qu’ils reprennent progressivement vers l’Algérie.

Les prix sont stables ou en légère hausse saisonnière

En semaine 23, les cours des gros bovins maigres se sont maintenus ou ont légèrement progressé, se situant sous les niveaux plutôt bons des deux années passées.

Malgré un marché du JB qui s’alourdit, la demande italienne reste ferme et tire les cours des animaux lourds. Les Charolais U de 350 kg cotaient 2,76 €/kg vif en semaine 23, soit 2 centimes de plus qu’un mois plus tôt. Les Charolais U de 450 kg ont gagné 8 cts en 4 semaines, s’établissant à 2,60 €/kg, tous deux à -4% /2019.

Le cours des Limousins E de 300 kg se sont maintenus à 3,03 €/kg, soit -5% /2019. Tandis que ceux des Croisés de 300 kg gagnaient 3 cts en un mois, à 2,78 €/kg (-2% /2019).

Les prix des femelles étaient stables sur les 4 dernières semaines, sous leurs bons niveaux de 2019. Après plusieurs années de progression, la demande plafonne en Italie pour ces animaux alors que l’érosion du cheptel allaitant français diminue les besoins en renouvellement et pousse des broutardes vers l’engraissement. La Limousine E de 270 kg cotait 2,75 €/kg en semaine 23 (-1% /2019) et la Charolaise U de 270 kg, 2,53 €/kg (-6% /2019).

Des effectifs toujours en recul

Alors que la période d’étiage prend progressivement fin, l’offre en broutards reste inférieure à celle de l’année passée. Au 1er mai, les mâles de mère allaitante de 6-12 mois étaient au nombre de 487 200, soit -4% /2019. Les Charolais et les Blonds d’Aquitaine accusent la plus forte baisse, -7% /2019.

L’offre devrait être stable dans les mois à venir

Les naissances de veaux de mère allaitante étaient en légère hausse depuis janvier, totalisant 1 571 000 têtes sur 4 mois, soit +1% /2019, mais -4% /2018. Ainsi les effectifs sont supérieurs à ceux de l’an passé au 1er mai pour les mâles de mère allaitante de 0-6 mois, à 1 027 300 têtes (= /2019 et -3% /2018).

Les envois de bovins vivants fléchissent en mai vers l’Italie et l’Espagne

Les premières données TRACE transmises par la DGAl du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation indiquent un recul des envois de bovins vivants du 5 mai au 6 juin vers l’Italie (157 000 têtes, -4% /2019) qui achète principalement des broutards, et vers l’Espagne (68 000 têtes, -12%) qui achète davantage de veaux. Cette contraction des flux en mai fait suite à un maintien en avril. Les opérateurs attribuent le repli des envois de broutards au recul de l’offre.

Les envois se maintiennent mieux vers l’Italie que vers l’Espagne

D’après les données croisées de la BDNI et de Normabev, , 450 000 de bovins de 4-16 mois de type viande ont été exportés depuis le début de l’année et jusqu’en semaine 21 (avant-dernière de mai), soit un recul de 34 000 têtes ou -7% /2019. Ce repli est la conséquence à la fois d’une offre limitée, du quasi-arrêt des envois vers les pays tiers durant le confinement ainsi que du repli de la demande espagnole.

Jusqu’en avril, les données BOVEX, BDNI et Normabev confirment un maintien des flux vers l’Italie et une baisse brutale des envois vers l’Espagne.

Entre les semaines 1 à 18, les exportations françaises de bovins de 4-16 mois de type viande vers l’Italie ont atteint 314 000 têtes (+1% /2019) tirées par la demande en mâles (+4%) tandis que celle en femelles a ralenti (-4%). Ce marché a été peu perturbé par la crise sanitaire puisqu’au contraire, le confinement a favorisé les achats viande de JB issus d’animaux maigres français. Malgré un marché italien du JB qui s’est alourdi (voir l’article GB sur l’Italie), l’arrêt progressif des mesures de confinement partout en Europe laisse espérer une stabilisation de la situation.

A l’inverse, la demande espagnole en broutards a été fortement réduite par l’arrivée de la crise sanitaire. Les envois en semaines 1 à 18 ont chuté de -23% /2019.

Reprise progressive des envois vers les pays tiers

Les données des Douanes françaises confirment l’effondrement des envois de bovins maigres à destination des pays tiers au mois d’avril avec seulement 600 têtes vers l’Algérie et le Maroc, soit -94% /2019. Sur les quatre premiers mois de l’année, les envois ont totalisé 14 100 têtes, soit -46% par rapport au niveau record de 2019.

Début juin, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie qui ont recensé chacun moins d’un millier de décès liés au Covid-19 entament un allègement timide des restrictions liées à la pandémie. Les opérateurs indiquent une reprise progressive des flux entre les deux rives de la Méditerranée à l’aune de l’assouplissement des mesures de confinement. De plus, des demandes nouvelles arrivent depuis le Moyen-Orient qui semble élargir son panel de fournisseurs alors que la Chine capte une part toujours croissante des flux de viande et de bovins vivants depuis l’Océanie notamment. Les broutards français restent chers par rapport à l’offre espagnole ou d’Europe de l’Est, mais cette demande pourrait alléger le marché communautaire.