Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 366 Novembre 2024 Mise en ligne le 23/11/2024

2019 avait été une année difficile pour le veau nourrisson. L’été 2020 l’a été également, de façon plus marquée. Le marché de la viande de veau a subi un fort revers durant le confinement, plombé par la fermeture de la restauration, obligeant les opérateurs à réduire les mises en place. Les envois vers l’Espagne ont poursuivi leur développement rapide. A l’automne, le pic des naissances laitières va encore encombrer le marché.

La cotation du petit veau laitier en forte baisse

Début juillet, le cours du veau mâle de type lait de 45-50 kg était péniblement remonté à 82 €/tête, mais restait bien en deçà de 2019 (-26 €) et de 2018 (-66 €). Il a ensuite plongé durant l’été. Le cours a perdu 42% de sa valeur pour s’établir à 46 €/tête début septembre, soit -9 € ou -16% par rapport au bas niveau 2019 et -25 € ou -35% /2018.

La demande nationale en veau nourrisson est plombée par la morosité du secteur du veau de boucherie depuis plusieurs mois, premier débouché des mâles de type lait. De même, les productions de JB et bœufs de type lait poursuivent leur érosion.

Les cours ont plongé depuis leur faible niveau, avec l’habituelle hausse saisonnière de l’offre.

Des naissances en retrait léger sur la dernière campagne

Les naissances de juillet de veaux de mère laitière se sont réduites de -4,3% /2019 à 276 000 têtes. Elles sont plutôt stables sur la période janvier-juillet avec un total de 1 734 000 têtes, soit +0,6% /2019.

La campagne de naissances 2019-2020 s’est clôturée en juin avec un total de 3 436 000 naissances de mère de type laitier, en recul de -0,9% /2019 et -3% /2018, dans le sillage de l’érosion du cheptel laitier.

Des exports très dynamiques depuis janvier

En Juin (semaines 23-26) les exports ont continué à croître fortement avec 17 000 têtes (+19% /2019) toujours en grande majorité à destination de l’Espagne. En plein confinement, ils avaient progressé plus modérément, de +3% /2019 (semaines 14 à 18). En somme, les envois ont atteint 136 000 têtes au 1er semestre, soit +16 000 têtes ou +14% /2019 et +20% /2018. L’export pèse ainsi de plus en plus sur le marché du petit veau français.

Des flux poussés absorbés par le marché espagnol

Le marché espagnol absorbe la très grande majorité des veaux français expédiés, sans toutefois tirer les prix.

La cotation espagnole du veau frison a enregistré un fort recul par rapport aux années précédentes, s’établissant à 71,6 € en semaine 34, soit-14% /2019 et -40% /2018. La cotation est plus élevée qu’en France car les veaux français exportés vers l’Espagne nécessitent une PCR (environ 20 €) en plus des frais d’allotement et de transport.

La filière viande bovine espagnole valorise de plus en plus de veaux français alors que depuis le début du confinement, les achats de broutards se sont eux contractés. Toutefois, le marché ibérique des bovins finis est morose car les débouchés des pays tiers sont atones.