Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

En novembre, la tendance observée les mois précédents se confirme : les broutards français sont très demandés, tant pour l’exportation que pour l’engraissement en France. Les disponibilités en animaux sont faibles du fait de poursuite de la décapitalisation. Cette situation entraîne une stabilisation des cours à un niveau élevé, à rebours de la baisse automnale observée il y a encore quelques années.

Stabilisation des cotations à un niveau élevé

Depuis mi-octobre, les cours des broutards s’étaient globalement stabilisés à un niveau élevé, car le marché est très demandeur d’animaux, tant pour l’export, notamment vers l’Italie, où les cours des jeunes bovins continuent d’augmenter, que pour les mises en place en France.
Début novembre, en semaine 45, le cours du broutard charolais U de 450 kg était reconduit pour la cinquième semaine consécutive à 3,35 €/kg vif. Ce niveau restait largement supérieur à celui observé les années passées pour la même semaine (+31% ou +79 cts /2021, +46% /2020).
Le cours du Charolais U de 350 kg s’établissait à 3,50 €/kg vif en semaine 45, en progression même de +1 ct par rapport à la semaine 44.

Le cours du Limousin E de 350 kg s’était également stabilisé à 3,65 €/kg vif entre les semaines 41 et 45, après une forte hausse de près de 25 cts/kg vif depuis le milieu du mois d’août. L’écart entre le Charolais et le Limousin restait à l’avantage de ce dernier, avec une différence de 15 cts. Le mâle croisé R de 300 kg était resté quasiment stable depuis l’été, à 3,08 €/kg vif en semaine 45.
Les cours des femelles s’étaient stabilisés à un niveau élevé. La Limousine E de 270 kg cotait 3,30 €/kg vif en semaine 45, inchangé depuis la semaine 40 (+38 cts ou +13% /2021, +19% /2020). La Charolaise U de 270 kg cotait 3,35 €/kg vif en semaine 45 (+67 cts ou +25% /2021, +28% /2020) en augmentation de +7 cts sur quatre semaines, mais en léger retrait (-3 cts) par rapport à la semaine 43. La demande pour la génisse d’engraissement reste soutenue, notamment en Italie pour le marché des scottone, très mis en avant chez les transalpins.

Net recul des naissances en septembre par rapport à 2021

En septembre 2022, 304 000 veaux de mère allaitante sont nés en France (- 19 000 têtes ou -5,8% /2021 et -2,8% /2020). Sur les trois premiers mois de la campagne 2022-2023 (juillet-septembre), les naissances de veaux allaitants sont restées en très net recul, avec un cumul de 605 000 veaux nés (-24 00 têtes ou -5,8% /2021 et -7,2% /2020).

Au 1er octobre, le rythme de décapitalisation s’était encore accéléré (Lien article France) avec un effectif de 3 521 000 vaches allaitantes en France (– 117 000 têtes ou -3,2% /2021).

Les effectifs de broutards reculent également

Au 1er octobre 2022, l’effectif de broutards de 0 à 6 mois s’établissait à 636 000 têtes et suivait la tendance à la baisse des naissances et des effectifs de vaches allaitantes (-23 000 têtes ou -3% /2021, -8% /2020).

Les effectifs de broutards de 6 à 12 mois s’élevaient à 744 000 têtes, en baisse également par rapport aux années précédentes (-15 000 têtes ou -2% /2021, -2% /2020). La baisse des effectifs de broutards de plus de six mois était inférieure d’un point à la baisse des naissances observée (-2% vs -3%), ce qui traduirait une augmentation des mises en place dans les élevages engraisseurs français.

Ralentissement des exportations vers l’Italie en octobre

D’après les données SPIE-BDNI, les exportations françaises de bovins de type viande âgés de 4 à 16 mois étaient de 109 000 têtes pendant la période 9 (semaines 35 à 39), en recul de -4% /2021 et -8% /2020. Ce recul est comparable à la baisse du rythme des naissances.

D’après les données TRACES (DGAL) les exports totaux vers l’Italie de bovins de tous âges et de tous poids sur la période la plus récente, pour les semaines 40 à 45 étaient en revanche en net recul (-14 000 têtes ou -11% /2021, -13% /2020), le mardi 1er novembre ayant perturbé les expéditions de la semaine 44. En semaine 45, les exportations vers l’Italie s’étaient redressées (+500 bovins ou +2,5% /2021).

Vers l’Espagne, d’après les données TRACES (DGAL), les exportations de bovins de tous âges et poids (veaux et broutards inclus) ont été quasi maintenues sur les semaines 40 à 45 (-1% /2021, -8% /2020), tirées principalement par la demande espagnole en jeunes veaux français.

Exportations dynamiques vers l’Algérie en août

En août, les exportations vers les pays tiers étaient dynamiques d’après les Douanes. Elles concernaient exclusivement l’Algérie, avec l’envoi de 2 300 broutards (+126% /2021). Sur les huit premiers mois de l’année, le cumul des exportations vers les pays tiers avait cependant largement diminué (-9 500 têtes ou -21% /2021, -4% /2020) du fait notamment de l’arrêt des exportations vers Israël, en cohérence également avec la faiblesse des disponibilités.