Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

Les retards de sortie de l’automne 2023, dus à une météo clémente défavorable à la consommation de veau, ne sont pas encore résorbés en France, entraînant un vieillissement des veaux abattus et une augmentation des poids carcasse. En conséquence, la production était stable en janvier malgré une baisse des effectifs abattus. Les prix des aliments étaient toujours relativement faibles, alors que ceux de l’énergie restaient élevés.

Cotations stables

En début d’année 2024, les prix des veaux gras étaient stables à un niveau élevé. En semaine 7, le veau rosé clair O élevé en atelier cotait ainsi 7,34 €/kg éc, en léger recul de 2% (-13 cts) /2023 mais supérieur de 87 cts à 2022. Suivant une tendance similaire, le veau rosé clair R élevé en atelier atteignait 7,55 €/kg (-3% ou -21 cts /2023, mais +62 cts /2022).

Les veaux rosés clairs U élevés au pis cotaient 9,80 € /kg éc en moyenne sur les semaines 4 à 7, un niveau supérieur de 5% (+44 cts) /2023.

Poursuite de la baisse des cours des aliments

L’année 2024 a débuté avec des cours des matières premières nettement assagis, dans le sillage de 2023 et après une année 2022 record.

En semaine 6, la cotation de la poudre de lactosérum doux s’établissait ainsi à 730 €/t, un niveau similaire à l’année précédente (+7% /2023) et nettement inférieur (-46%) à 2022. La poudre de lait écrémé suivait la même tendance à 2 410 €/t (-4% /2023, -34% /2022).

Les indices IPAMPA étaient également en repli sur un an bien que toujours très élevés par rapport à 2021. En décembre 2023, l’IPAMPA aliments d’allaitement pour veaux atteignait 137,2 points, soit -15% /2022. L’IPAMPA autres aliments pour veaux s’établissait 136,1 points, soit -10% /2022 dans la foulée de la baisse des prix des céréales.

Prix de l’énergie toujours élevés

Les prix des produits pétroliers sont restés élevés en Europe depuis l’attaque de l’Ukraine par la Russie. Ainsi, en décembre 2023, l’IPAMPA gaz était estimé à 144,4 points, un niveau légèrement inférieur au niveau élevé de 2022 (-4%). Le pétrole Brent de mer du Nord, dont le propane est un dérivé, restait cher lui aussi, à 74 €/baril, bien qu’en léger retrait (-5%) sur un an.

Outre les énergies fossiles, les prix en hausse de l’électricité ont également conduit à une augmentation nette des charges des élevages de veaux de boucherie (lire les pages 34 à 39 du Dossier économie de l’élevage n°546 « Annuel bovins viande »).

Sorties retardées depuis l’automne

En janvier, les poids carcasse des veaux abattus en France étaient à nouveau en hausse à 142,2 kg éc en moyenne (+3 kg/2023, mais sorties très fluides en janvier 2023), retrouvant leur niveau de 2020-2021. En conséquence, le tonnage produit était similaire à celui de l’année dernière, avec 13 000 téc (= /2023 mais -8% /2022) malgré des effectifs abattus en baisse, à 92 000 têtes (-1,9 % ou -2 000 têtes /2023).

L’âge à l’abattage des veaux était en hausse à 185,3 jours (+3,2 jrs /2022) du fait des retards de sorties liés à la météo clémente jusqu’au 15 octobre, peu profitable à la consommation, qui ne semblent toujours pas avoir été rattrapés.

Cotation stable aux Pays-Bas

Comme l’an dernier, le veau de boucherie pie-noir néerlandais a démarré l’année avec une cotation d’une stabilité parfaite. Il cotait ainsi 6,00 €/kg éc en semaine 7, légèrement inférieur (-30 cts ou -5%) à sa cotation de janvier 2023. D’après la presse spécialisée néerlandaise, les intégrateurs ne souhaitent pas augmenter les prix de vente malgré une demande bien présente pour rester compétitifs sur les marchés export.

Au niveau des abattages, la production néerlandaise confirme son repli malgré un mois de novembre dynamique avec 124 000 veaux abattus (+1,6% /2022) pour 20 000 téc (+4% /2022).

En cumul de janvier à novembre, 1,279 millions de veaux ont été abattus aux Pays-Bas, soit-1,6% (ou -21 000 têtes) /2022 mais +1,4% /2021. Les poids carcasse étant en baisse (-0,9 kg éc /2022 en moyenne sur 11 mois, à 153,5 kg-éc), accentuant le recul sur les tonnages, avec 196 000 téc de viande de veau produites, soit -2,2% (ou -4 000 téc) /2022 et -2,8% /2021.