Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

Après plusieurs semaines de rattrapage, les abattages de bovins en Irlande se tassent à nouveau. Les cotations ne bénéficient pas du déconfinement généralisé en Europe. Sur le 1er semestre 2020, les exportations irlandaises ont été particulièrement affectées par la pandémie de Covid-19, notamment en juin.

Les abattages de bovins se tassent

Avec la pandémie de Covid-19 et les confinements généralisés, la filière bovine irlandaise a été très perturbée au printemps par la réduction des débouchés à l’exportation. Les abattages ont alors été particulièrement limités en avril et mai. Avec les déconfinements et la réouverture progressive de la restauration à travers l’Europe, les abattages ont repris à un rythme plus soutenu en juin. Ensuite, les abattages étaient revenus à un rythme plus « normal » même si la comparaison à 2019 est difficile car certains abattoirs avaient alors été bloqués par les éleveurs à partir de début août. Sur les quatre dernières semaines d’août (s32 à 35), les abattages de bovins se sont tassés, approchant ceux de 2017 et 2018 (+16% /2019 mais -1% /2018 et = /2017).

Les abattages divergent selon les catégories. Les abattages de génisses (+14% /2019 ; +8% /2018 et +13% /2017) et de bœufs (+25% /2019 ; +11% /2018 et = /2017) sont en hausse, probablement sous l’effet de la réouverture du marché britannique et du déconfinement quasi-total depuis juillet. Avec une baisse de la demande pour la transformation, les abattages de vaches marquent le pas (+22% /2019 mais -15% /2018 et -3% /2017) quand ceux de JB poursuivent leur net recul (-40% /2019, mais -50% /2018 et -47% /2017).

La production de de bovins finis devrait rester en retrait dans les prochains mois. Au 1er juin 2020, le nombre de bovins (hors vaches) en Irlande de moins de 36 mois atteignait 4,7 millions de têtes (+1% ou +51 000 têtes 2019). Mais cette hausse s’explique par une hausse du nombre de veaux : + 121 000 veaux ; contrastant avec les -70 000 têtes de bovins âgés de 12 à 36 mois, susceptibles de sortir des exploitations.

Les cours ne bénéficient pas encore du déconfinement au Royaume-Uni

Alors que le déconfinement est désormais quasiment total en Irlande, au Royaume-Uni et ailleurs en Europe, les cotations irlandaises plafonnent. Pour le moment les exportations sont restées relativement contraintes même si la filière bénéficie partiellement de la réouverture de la RHD au Royaume-Uni.

La cotation irlandaise de la vache O a perdu 4 centimes (-1%) en un mois, s’établissant à 2,94 €/kg éc en semaine 35 (+4% /2019 ; -4% /2018). Les cours des bœufs ne bénéficient toujours pas pour le moment de l’ouverture du marché du Royaume-Uni, où la consommation est pourtant dynamique. Le cours du bœuf R a perdu 9 centimes (-2%) en un mois, à 3,66 €/kg éc en semaine 35 (+7% /2019 ; -4% /2018). L’écart de prix avec le bœuf britannique a augmenté et atteint 54 centimes, c’est 18 centimes de plus qu’il y a un mois.

Face à la situation difficile subie par les éleveurs irlandais, le gouvernement a annoncé l’ouverture à l’agriculture du plan national de prêts de 2 milliards d’euros garantis par l’État. Les agriculteurs irlandais pourront avoir accès à des prêts garantis à hauteur de 80% dès lors que leur chiffre d’affaires a diminué d’au moins 15%.

La pandémie a affecté le commerce irlandais vers le continent et le Royaume-Uni

Sur le premier semestre 2020, incluant l’essentiel des mesures de confinement en Europe, les exportations irlandaises de viande bovine ont à peine dépassé 240 000 téc (-14% /2019 et -10% /2018). Toutes les destinations ont été affectées.

Malgré certaines mesures de déconfinement à travers le Continent, le mois de juin a été particulièrement médiocre (-22% /2019 et -21% /2018). Depuis, les opérateurs font état d’une reprise des envois vers le Royaume-Uni.