Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

Les cours des broutards ont été reconduits ces dernières semaines malgré une offre toujours en recul. La demande à l’export s’est contractée en novembre et le marché italien des femelles semble saturer.

Le marché est à l’équilibre

Depuis trois mois les cours des mâles sont stables, sous leur niveau de l’an passé et près de celui de l’année qui précède. Ils devraient connaitre un début de hausse saisonnière contenu dans les semaines à venir. En 1ère semaine 2020, la cotation du Charolais U de 350 kg a été reconduite à 2,59 €/kg vif soit -10 cts /2019 (-4% /2019 ; = /2018). Le Charolais U de 450 kg cotait 2,42 € /kg (-4% /2019 ; -1% /2018). Le cours du Limousin E de 300 kg dépassait de 2% son niveau de 2019, alors que celui du Croisé U de 300 kg vif a perdu 22 cts (-8% /2019).

La demande italienne en femelles ayant plafonné, les cours des broutardes se sont dépréciés durant l’automne. Début janvier, ils étaient sous les niveaux des deux années précédentes. La Charolaise cotait 2,54 €/kg, soit 11 centimes de moins qu’en 2019 (-4% /2019 et -1% /2018), tandis que la Limousine E de 270 kg cotait 2,73 €/kg soit -1% par rapport à 2019 et 2018.

L’offre diminue encore en début d’année

Les effectifs de mâles de type viande de 6-12 mois, estimés à 758 000 têtes au 1er décembre,  sont en recul de 3,5% /2018 et de 4,0% /2017. Les stocks de Charolais et de Blonds diminuent toujours plus fortement que les autres races, de respectivement -5,5% et -6,0% /2019.

L’offre devrait rester limitée au 1er semestre 2020. Avec 645 000 têtes au 1er décembre, les effectifs de mâles de race à viande de moins de 6 mois étaient en baisse de 5,5% /2018. Un an auparavant, ils étaient à l’inverse plus étoffés suite au report des naissances de fin 2017, ils ne sont en recul que de 1,5% /2017. De juillet à novembre 2019, les naissances de veaux de mère de type viande étaient en repli de 6,5% /2018 et de 1,6% /2017.

La demande s’est contractée en novembre

Avec 104 000 têtes expédiées en novembre, les exportations de bovins de 4 à 16 mois ont reculé de 2% /2018. La demande italienne (1er client) a été peu dynamique malgré une conjoncture du JB fini meilleure qu’ailleurs en Europe. Et en Espagne, le marché du JB gras reste morose. Le rééquilibrage de la demande transalpine entre mâles et femelles continue de s’opérer. Les envois de femelles ont fortement reculé en novembre, de 10,5% /2018, tandis que ceux de mâles ont progressé de +2,5% /2018. De janvier à novembre les envois ont totalisé 1 066 000 têtes soit +2% /2018, tirés par les génisses (+4%).

Les demandes algérienne et tunisienne sont fermes

D’après les douanes françaises, les envois de gros bovins maigres ont encore progressé en novembre vers l’Algérie et la Tunisie avec respectivement 6 800 (nuls en 2018) et 1 800 têtes (x9). L’effectif total exporté vers les pays tiers a atteint 66 100 têtes (+60% /2018) dont 81% vers l’Algérie. Ces marchés, qui ne représentent que 6% de l’effectif total de broutards exportés, sont plus rémunérateurs et ont donc contribué à maintenir les cours.

Plusieurs menaces pèsent sur le commerce franco-algérien de bovins. D’une part l’instabilité politique et sanitaire peut bloquer les flux à tout moment. D’autre part la concurrence irlandaise sur le maigre et espagnole sur le semi-fini se fait de plus en plus pressante. Dans les mois à venir l’offre française sera en repli et contrainte par les nouvelles conditions d’importation portant sur les poids et âges des animaux. Les opérateurs français pourraient avoir des difficultés à satisfaire la demande laissant une ouverture au développement de flux concurrents. Les envois devraient ralentir vers cette destination après une année 2019 exceptionnelle.