Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Début juillet, les cours des broutards, stables jusque-là, se sont légèrement repliés malgré des disponibilités limitées. La canicule aurait ralenti les expéditions vers le Maghreb principalement. Toutefois, passé cet incident climatique, la demande demeurant ferme notamment vers l’Italie, les cours pourraient se stabiliser de nouveau avant l’automne.

Léger repli des cotations

Les cours des gros bovins maigres étaient similaires ou supérieurs à ceux des années précédentes au premier semestre. Avec l’arrivée de la canicule, les abattages de jeunes bovins ont ralenti en France et en Italie car la demande était contenue. Les cours des JB ont diminué en Italie, mais restent au-dessus des niveaux des années précédentes. Ce ralentissement des sorties ainsi que la perturbation du transport d’animaux par la canicule de fin juin semblent s’être répercutés sur la demande de broutards.

Début juillet, les cotations des mâles ont légèrement fléchi après plusieurs semaines de stabilité. Le Charolais U de 450 kg cotait 2,66 €/kg vif en semaine 27, soit 2 centimes de moins qu’en 2018 (-1% /2018). De même, à 3,15 € /kg, le cours du Limousin E de 300 kg a perdu 3 centimes entre les semaines 26 et 27, mais reste supérieur de 3 centimes à l’an passé (+1% /2018). Les cours restent habituellement à un niveau élevé à cette période et jusqu’en septembre.

Les cotations des femelles ont été reconduites grâce à la demande italienne dynamique. La Limousine E de 270 kg cotait 2,79 €/kg en semaine 27, soit un niveau intermédiaire entre 2017 et 2018. La Charolaise U de 270 kg  est, quant à elle, repassée à 2,66 €/kg après un léger sursaut, soit 2 centimes de plus qu’en 2018 (+1%).

Offre toujours limitée

La baisse des naissances de veaux de mère allaitante s’est accentuée en mai avec 262 000 têtes, soit un recul de 32 000 têtes par rapport à 2018 (-11% /2018). Cette comparaison est à nuancer car l’an passé, les naissances avaient été décalées suite à des problèmes d’infertilité et donc anormalement élevées en mai. Le repli des naissances a néanmoins été significatif, de -5% par rapport à mai 2017.

Sur les 11 mois connus de la campagne 2018-2019, les naissances ont totalisé 3 457 000 têtes, en repli de 67 000 têtes par rapport à la précédente. Dans le sillage de l’érosion du cheptel allaitant, les naissances ont donc reculé de -2% /2017-18 et de -6,5% /2016-2017.

Au 1er juin 2019, les stocks de mâles allaitants de 6-12 mois, estimés à 524 700 têtes d’après la BDNI, se situaient à mi-chemin entre le bas niveau de 2018 (+5,5%) et le haut niveau de 2017 (-5,5%). Les  997 900 mâles de 0-6 mois étaient en revanche moins nombreux (-5% /2018 et -6% /2017), en raison du repli des naissances.

Des exports en légère hausse avant l’été

En mai, les exportations de bovins de 4 à 16 mois ont progressé de 7% /2018, portant les envois cumulés sur les cinq premiers mois à 415 900 têtes (+3% /2018 et -1,5% /2017). Les expéditions vers l’Italie, principal destinataire de ces animaux, se sont accrues avec un report des mâles vers les femelles qui se confirme. L’Espagne, deuxième client, a quant à elle réduit ses achats du fait d’un marché du JB moins porteur.

Malgré les contraintes sanitaires liées à la présence de FCO en France et à une maîtrise difficile de la fièvre aphteuse en Algérie, les envois vers les pays-tiers ont été dynamiques début 2019. Les troubles politiques ne semblent pas avoir limité les achats algériens, et leurs importations de broutards français de janvier à mai ont bondi de +24% /2018, pour totaliser 23 600 têtes. Quelques milliers d’animaux ont pu également être envoyés en Tunisie et au Maroc, où la demande a progressé.

Cependant, la canicule qui s’est installée sur la France fin juin, aurait ralenti les exportations de broutards au creux saisonnier des disponibilités. Le ministre de l’Agriculture a appelé au respect strict de la réglementation européenne sur le transport des animaux dans un communiqué du 27 juin. Il a rappelé qu’en conformité avec le Règlement européen (CE) N° 1/2005, quel que soit le moyen de transport, la température dans le véhicule doit être maintenue entre 5°C et 30°C  (+/-5°C) pour les voyages de plus de 8 heures. Les débouchés français du Sud de la Méditerranée sont les plus vulnérables à de telles conditions climatiques. Les transports nationaux ou intracommunautaires ont pu être perturbés et ralentis, mais pas stoppés.