Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 353 Septembre 2023 Mise en ligne le 19/09/2023

Viandes bovines

Hausse des cours

Les hausses saisonnières des cours des jeunes bovins et des veaux de boucherie ont été retardées dans certains États membres par les fortes chaleurs de début septembre. Mais le manque d’offre continue de soutenir les prix de toutes les catégories de bovins. Seuls les veaux laitiers ont vu leurs prix se replier après leur pic de juillet, retrouvant leur saisonnalité habituelle.


La décapitalisation a ralenti pendant l’été grâce à une production fourragère meilleure qu’en 2022. Le disponible exportable de broutards reste toutefois très en deçà des années précédentes du fait de la baisse des naissances et d’un meilleur maintien de l’engraissement en France.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Offre en net retrait, prix à la hausse

Le fort recul des abattages de vaches cet été, amplifié par une production fourragère relativement favorable, a permis de ralentir la décapitalisation laitière et allaitante. Les prix des vaches sont orientées à la hausse, de même que ceux des jeunes bovins qui ont entamé leur remontée saisonnière.

Forte de chute des abattages durant l’été

Sur les huit dernières semaines connues (29 à 36), les abattages de gros bovins ont enregistré une baisse de -8% /2022 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. La baisse se chiffrait à -16% pour les vaches laitières et -12% pour les vaches de type viande, la pousse de l’herbe relativement favorable par rapport à une année 2022 extrêmement sèche a permis de limiter les réformes. Les abattages de génisses de type viande restaient quasiment stables (-1%), mais ceux de bœufs affichaient une chute de -16% et ceux de jeunes bovins laitiers ont poursuivi leur recul (-7%). Seuls les jeunes bovins de type viande ont affiché une hausse (+6%) qui découle de mises en places dynamiques en 2022.

Décapitalisation allaitante : enfin un signe de ralentissement

Au 1er août, le recul du nombre de vaches allaitantes présentes en France n’était que de -2,8% /2022 contre -3,1% au 1er mai. Il s’agit tout de même d’une baisse de -98 000 têtes en un an et de 360 000 têtes en 4 ans (depuis le 1er août 2019).

A partir d’avril, la forte baisse des réformes de vaches a permis de ralentir la décapitalisation. Mais sur 12 mois glissants (août 2022-juillet 2023), c’est le fort recul des entrées de génisses dans les troupeaux (-5% par rapport à la période précédente) qui a été le principal moteur de la baisse du cheptel.

Coup de frein sur la décapitalisation laitière

La baisse annuelle du nombre de vaches laitières est passée de -2,5% au 1er mai à -2,2% au 1er août. Ce ralentissement de la décapitalisation découle d’un coup de frein sur les réformes ces derniers mois, mais aussi d’une légère hausse des entrées de génisses en juin (+1%) et juillet (+3%) après plusieurs mois de fort recul. Sur 12 mois glissants, c’est d’ailleurs comme pour le cheptel allaitant la chute des entrées de génisses (-5%) qui reste le principal moteur du recul du cheptel, les sorties ayant baissé plus modestement (-3%). Sur un an, la décapitalisation laitière se chiffre à -74 000 têtes. Sur 4 ans, elle atteint -270 000 têtes.

Les cotations des vaches de type viande toujours bien orientées

La forte baisse de l’offre à abattre permet de soutenir les cours des vaches les mieux conformées.

La cotation de la vache U standard a gagné 6 centimes en un mois pour remonter à 5,91 €/kg de carcasse en semaine 36 (+5% /2022 et +22% /2021). Celle de la vache R a gagné 9 centimes sur le même temps, pour grimper à 5,55 €/kg (+4% /2022 et +32% /2021).

Les cotations des laitières remontent, mais restent inférieures au niveau de 2022

La très forte baisse des réformes laitières pendant l’été a permis aux cours des vaches de se redresser. Ils restent néanmoins inférieurs à leur niveau de 2022, les industriels de la viande subissant la concurrence croissante des viandes d’importation. La cotation de la vache O a regagné +13 centimes en un mois à 4,94 €/kg (-2% /2022 mais +40% /2021). Celle de la vache P a regagné +20 centimes à 4,71 €/kg (-3% /2022 mais +41% /2021).

Remontée saisonnière des prix des jeunes bovins

Les prix des jeunes bovins français ont entamé leur remontée saisonnière dans le sillage des prix italiens. La pénurie de vaches à abattre pendant l’été a sans doute contribué à dynamiser le marché du jeune bovin sur le marché français. La concurrence des viandes polonaises et allemandes sur les marchés export (lire l’article sur les JB en Europe) complique toutefois la tâche des opérateurs.

La cotation du JB U a gagné +11 centimes en un mois pour repasser à 5,29 €/kg en semaines 36 (+1% /2022 et +27% /2021). Celle du JB R a gagné +13 centimes à 5,17 €/kg (= /2022 et +30% /2021) et celle du JB O est remontée de +11 centimes, à 4,91 €/kg (-1% /2022 mais +41% /2021).

Charges en baisse mais toujours très élevées

En juillet 2023, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015) s’établissait à 132,5 points (-3,4% / juillet 2022, mais toujours +17% /2021). L’indice des prix des aliments achetés était à -3,4% /2022 et +24% /2021. L’indice des énergies et lubrifiants est légèrement remonté sur les 2 derniers mois à 157,5 (-16% /2022, mais toujours +32% /2021) et celui des engrais et amendements a poursuivi sa baisse, à 137,0 (-33% / 2022, mais +26% /2021).

Une pousse de l’herbe plus favorable qu’en 2022 jusqu’au 20 août

D’après la note de suivi de la pousse de l’herbe des prairies permanentes publiée par Agreste, la production cumulée des prairies permanentes au 20 août était inférieure de -4% à celle de la période de référence 1989-2018 au niveau national. La situation s’est dégradée dans le bassin charolais et en Alsace. La pousse de l’herbe est restée globalement excédentaire dans le Massif central. Toutefois, les très fortes chaleurs de la fin août et du mois de septembre ont ralenti la pousse et l’indicateur au 20 septembre sera sans doute fortement dégradé.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Le commerce extérieur recule, la consommation apparente résiste

Le commerce extérieur français de viande bovine est en retrait depuis le début de l’année. La consommation apparente de viande bovine a résisté dans un contexte marqué par l’inflation. Depuis la fin de la pandémie de covid-19, le secteur de la restauration est particulièrement dynamique.

Un commerce extérieur en retrait

Le commerce extérieur français de viande bovine était en retrait sur le premier semestre 2023. Mais l’ampleur des baisses restait très différente suivant les flux :

  • Les importations françaises de viande bovine étaient en léger repli, à moins de 183 000 téc (-1% /2022, +25% /2021). Les imports de viande bovine réfrigérée et congelée étaient notamment en hausse depuis la plupart des fournisseurs, à l’exception notamment de la Pologne (-9% /2022 à 15 500 téc) et du Royaume-Uni (-15% à 21 000 téc).
  • Les exportations étaient en retrait bien plus marqué alors que les disponibilités françaises restaient limitées. Sur le semestre, les envois de viande bovine réfrigérée et congelée ont seulement atteint 108 000 téc (-14% /2022, -6% /2021). Quasiment toutes les destinations étaient concernées par la baisse.

Attention toutefois, la progression des échanges est affectée par des flux avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs néerlandais font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas (cf. infra).

La consommation apparente a résisté depuis le début de 2023

En juin 2023, la consommation calculée par bilan de viande bovine (gros bovins et veau) a approché les 124 000 téc, en léger retrait par rapport aux années précédentes (-1% /2022 et -2% /2021). En cumul sur le premier semestre 2023, elle a atteint 740 000 téc, proche du niveau de 2022 (-1% /2022 et -2% /2021).

Sur les 6 premiers mois de 2023, la part des importations de viande bovine (sans correction des effets du Brexit) au sein du disponible consommable en France étaient sensiblement la même qu’un an auparavant : elle atteignait officiellement 24,9% en 2023 contre 25,1% en 2022.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée. Et la part d’import est surestimée par les effets du Brexit.

Les niveaux d’importation de viande bovine en France sont cependant surestimés depuis l’entrée en vigueur du Brexit. En effet, depuis 2021, afin de faciliter leurs procédures, plusieurs opérateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux transitoires perturbent la lecture du commerce extérieur français de viande bovine, aussi bien à l’import (hausse des flux depuis le Royaume-Uni) qu’à l’export (hausse des envois à destination des Pays-Bas). En corrigeant ces importations des estimations de flux liés au dédouanement de produits britanniques destinés à la réexportation vers les Pays-Bas depuis le Brexit, la part d’import dans le disponible consommable sur le premier semestre 2023 atteindrait plutôt 22,9% en 2023 et 23,1% en 2022.

Le chiffre d’affaires de la restauration boostée par le dynamisme du secteur et par l’inflation

D’après l’INSEE, sur le premier semestre 2023, le chiffre d’affaires global de la restauration en France a poursuivi sa progression sur un an, mais aussi par rapport à l’avant pandémie (+15% /2022 et +28% /2019). Le secteur de la restauration rapide est particulièrement dynamique (+16% /2022 et +43% /2019), tout comme celui, dans une moindre mesure, de la restauration traditionnelle (+13% /2022 et +24% /2019). La progression est moins marquée pour le secteur de la restauration collective, son chiffre d’affaires étant équivalent au niveau d’avant pandémie (+15% /2022 mais = /2019). Les nouvelles habitudes prises lors de la pandémie restent fortes, comme le télétravail par exemple.

La progression générale du chiffre d’affaires est en partie liée au dynamisme du secteur, mais aussi à l’inflation. D’après l’INSEE, sur la même période, les prix en restauration étaient en progression sur un an, comme par rapport à l’avant pandémie (+6% /2022 et +11% /2019). La hausse était particulièrement forte dans la restauration rapide (+11% /2022 et +21% /2019).

En juillet 2023, les prix à la consommation en restauration ont poursuivi leur progression, mais à un rythme plus limité : +6% pour l’ensemble du secteur /juillet 2022, +11% dans les fast-foods et +6% dans les restaurants et cafés. Elle restait plus mesurée pour les cantines (+3%).

L’inflation alimentaire poursuit son ralentissement, mais reste élevée

Après une pause de trois mois, le rythme de progression de l’indice général français des prix à la consommation harmonisé (IPCH) est reparti à la hausse en août 2023, à +5,7% sur un an (contre +5,1% sur un an en juillet). Cette hausse est liée notamment au rebond du prix de l’énergie, car le ralentissement de la progression des prix sur un an se poursuivait pour l’ensemble des produits alimentaires (+11,6% /2022 contre +13,2% un mois auparavant) comme pour la viande bovine (+5,7% /2022 contre +6,7% un mois auparavant) ont suivi la même inflexion dans leur évolution.

En août 2023, l’inflation générale sur un an en France restait légèrement supérieure à la moyenne de la zone euro (+5,3% /2022). Plus tardive qu’ailleurs en Europe, la progression de l’inflation sur les produits alimentaires en France restait forte pour l’ensemble de la zone en juillet dernier (+13,2% /2022 en France contre +11,6% dans la zone euro). La différence était moins marquée pour la progression des prix sur le bœuf et le veau (+6,7% /2022 en France contre +6,0% dans la zone euro). Il s’agit probablement d’un effet de rattrapage alors que l’inflation avait été initialement plus faible en France.

L’inflation continue de peser sur les ventes en volume au détail

Depuis le début de l’année (s1 à s35), d’après Circana, l’inflation participe à la hausse des ventes au détail des produits de grande consommation et de frais libre-service (PGC-FLS) en valeur (+10% /2022). Mais elle entraine une baisse des volumes achetés sur la même période (-5%). Les volumes commercialisés sont même inférieurs par rapport à l’avant pandémie (-1%).

Depuis le début de l’année, l’inflation participait au soutien des ventes en valeur au détail de viande hachée. En cumul (semaines 1 à 34), elles restaient en hausse pour le bœuf haché frais (+11% /2021 et 2022) et surtout pour la viande hachée surgelée (+26% /2022 et +33% /2021).

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Hausse saisonnière des cours en Italie

Alors que les cours remontent en Italie grâce à un meilleur équilibre offre-demande, les prix patinent toujours en Pologne, Allemagne et Espagne. La baisse des températures devrait toutefois relancer la demande.

ITALIE : remontée saisonnière des cours

En Italie, les sorties de jeunes bovins restent très limitées alors que la demande se réactive après avoir été atone durant l’été. Les prix ont donc enclenché leur hausse saisonnière.

Sur la bourse de Modène, la cotation du mâle charolais fini extra a regagné +6 centimes en 2 semaines, à 3,47 €/kg vif le 11 septembre (+1% /2022 et +26% /2021) et celle du Charolais « prima qualità » +8 centimes à 3,38 €/kg vif (+1% /2022 et +27% /2021). Le mâle limousin, dont la cotation est beaucoup moins volatile, a regagné +2 centimes à 3,67 €/kg vif (+3% /2022 et +27% /2021). Les cotations des femelles restent stables, à 3,66 €/kg vif pour la Limousine (+3% /2022 et +26% /2021) et 3,38 €/kg pour la Charolaise (+1% /2022 et +23% /2021).

Les achats de viande bovine par les ménages étaient en légère baisse au 1er semestre d’après le panel Ismea-Nielsen (-2,4% /2022). Mais on assiste à une descente en gamme des achats, avec une baisse plus forte pour le segment démarqué de la génisse ou scottona (-7% /2022) que pour la viande de bovin adulte qui inclut le JB mâles (-1,6%). La baisse des achats sur le veau était quant à elle de -2,5%. Dans un contexte de pouvoir d’achat réduit, la demande pour la viande de génisse (qui représente 10% des achats de viande bovine, contre 57% pour le bovin adulte et 33% pour le veau) semble arriver à saturation.

L’inflation générale sur un an a poursuivi son lent repli pendant l’été selon Istat (à +5,5% en août contre +5,9% en juillet et 6,4% en juin). Les produits alimentaires restent toutefois particulièrement concernés par la hausse des prix (toujours +10,0% en août /2022). L’inflation sur 1 an restait modérée pour la viande bovine (+5,3%) au regard d’autres produits comme les fromages (+9,3%), les œufs (+10,4%) ou les pâtes et semoules (+8,2%). L’inflation sur un an pour les autres viandes a également ralenti (+6,9% sur la viande de porc et +5,2% sur la volaille dont le prix avait très fortement augmenté au printemps 2022).

POLOGNE : des prix sous pression malgré une production en recul

Les cotations des jeunes bovins polonais sont remontées cet été de façon continue jusqu’en semaine 35 avant de replonger en semaine 36 sous le poids du taux de change, à 4,54 €/kg de carcasse pour le JB R (-5% /2022 et +21% /2021) et 4,41 €/kg pour le JB O (-5% /2022 et +21% /2021).

La production de viande bovine en Pologne sur le 1er semestre a totalisé 265 000 téc, un niveau inférieur de -4% à celui des 3 années précédentes. Les abattages de taurillons étaient en retrait à 154 000 téc (-1% /2022 et -6% /2021), de même que ceux de génisses à 42 000 téc (-6% /2022 et -1%/2021). Ceux de vaches sont retombés à 67 000 téc (-10% /2022 et -3% /2021). Après plusieurs années de croissance, la production polonaise plafonne, faute de veaux à engraisser.

ALLEMAGNE : demande très calme

En Allemagne, le marché du jeune bovin semble moins atone qu’au cœur de l’été, mais les prix ont encore du mal à remonter en raison de sorties légèrement plus importantes que les besoins des abatteurs. Toutefois, les experts d’AMI misent sur la baisse des températures actuelle pour réactiver la demande.

Les cotations des JB se situaient en semaine 36 à un niveau intermédiaire entre ceux de 2021 et 2022 (-7% /2022 et +14% /2021). Le JB U cotait 4,74 €/kg de carcasse, le JB R 4,66 €/kg et le JB O 4,42 €/kg éc.

Les abattages de jeunes bovins ont été légèrement plus élevés que l’an dernier ces dernières semaines (+3% /2022 sur les semaines 33 à 36). En cumul depuis le début de l’année, ils sont toutefois à leur niveau de 2022 et très inférieurs au niveau de 2021 (-7%).

Les prévisions d’AMI publiées début septembre annoncent une production totale de viande bovine en légère hausse sur l’ensemble de l’année en 2023 (+1,6% /2022), mais une consommation en baisse de plus de 5%. Pour équilibrer l’équation, les importations affichent une forte baisse (-12%) et les exportations une hausse (+3%). Le bilan se dégraderait encore en 2024 : -4% pour la consommation face à une production quasi stable, bridant les importations (-3% /2023) et augmentant le disponible exportable (+7%).

L’économie allemande, basée sur une industrie très gourmande en énergie, ne va pas bien. Dans ses prévisions de l’été, la Commission européenne annonce une récession en Allemagne pour l’année 2023 (-0,4% de PIB /2022). La perte de pouvoir d’achat liée à l’inflation a par ailleurs fortement affecté la consommation allemande. Et la viande bovine a été particulièrement touchée sur ce marché très sensible au prix. Sur les sept premiers mois de l’année, les achats des ménages de viande bovine piécée ont chuté de -6,2% /2022 d’après le panel GFK, alors que les produits meilleur marché se maintenaient mieux (-0,3% pour les saucisses, et même +3,2% pour la viande hachée mélangée porc/bœuf).

ESPAGNE : l’afflux massif de touristes compense la demande nationale atone

En Espagne, les très fortes chaleurs et la baisse du pouvoir d’achat ont réduit la demande. Le nombre record de touristes, notamment sur la côte et dans les îles, a toutefois permis de maintenir un peu de consommation.

Sur les marchés export, la viande espagnole est concurrencée par les origines Pologne et Allemagne, meilleur marché, ce qui a conduit à une forte pression sur les prix durant l’été. Avec le retour de températures favorables, des bateaux sont à nouveau prévus pour l’export en vif vers l’Afrique du Nord ce qui devrait redonner un peu d’air au marché, mais la problématique sanitaire pourrait venir entacher ces espoirs. La fièvre hémorragique du cerf ne pénalise pas pour le moment les envois en vif, mais la situation pourrait évoluer.

Les prix des JB sont restés orientés à la baisse durant l’été : ils sont retombés à leur niveau de 2022 et ont du mal à se redresser. La cotation du JB U a perdu 30 centimes en 2 mois pour tomber à 5,04 €/kg de carcasse en semaine 36 (+1% /2022 et +32% /2021). La cotation du JB R a perdu 20 centimes dans le même temps, à 5,04 €/kg (+3% /2022 et +33% /2021).

Après plusieurs années de hausse, la production espagnole marque le pas. Sur le 1er semestre, les abattages de jeunes bovins mâles et femelles sont retombés à 281 000 téc (-6% /2022 et -2% /2021), dont 130 000 téc issues de mâles de 1 à 2 ans (-4% / 2022 ; +3% /2021), 90 000 téc de bovins de 8-12 mois (-10% /2022 et -9% /2021) et 61 000 téc de génisses (-4% /2022 et = /2021).

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Léger mieux sur les cours

Les abattages de vaches de réforme restent limités dans une large majorité des États membres de l’UE-27 alors que la demande est restée atone durant l’été. L’inflation connait une légère détente et la météo désormais moins chaude devrait relancer la demande. Après leur baisse de l’été, les cours sont désormais orientés à la hausse.

ALLEMAGNE : l’inflation alimentaire recule, les cours frémissent

En Allemagne, l’inflation alimentaire a poursuivi son ralentissement bien qu’elle demeure assez forte et pèse toujours sur le marché. Depuis plusieurs mois maintenant, l’offre peu abondante en réformes continue de rencontrer une demande limitée outre-Rhin.

Selon l’Office fédéral de la statistique (Destatis), la hausse des prix sur un an des denrées alimentaires restait supérieure à l’inflation générale en août 2023. L’inflation alimentaire était de +9% /août 2022 alors que le taux d’inflation générale sur un an était de +6% et le celui de l’énergie était de +8%. L’inflation alimentaire poursuit cependant son recul : de +14% en juin à +11% en juillet 2023.

L’inflation sur un an (par rapport à un niveau de prix 2022 élevé) pour les produits frais a poursuivi sa détente (+5% sur un an). La hausse restait particulièrement forte pour les pains et pâtisseries (+20% /août 2022) ou les pommes de terre (+40%) alors qu’à l’opposé, les prix du lait et des produits laitiers étaient orientés à la baisse (-10%). L’inflation sur les viandes se situait à un niveau intermédiaire. Elle n’était plus que de +4% sur un an pour la viande bovine.

Malgré le ralentissement de l’inflation constaté, les prix plus élevés pèsent sur la consommation des ménages. En cumul de janvier à juillet 2023, les achats de viandes par les ménages ont reculé en volume (-1,6% /2022), la baisse étant plus marquée pour les viandes bovine et porcine. La viande bovine piécée, plus chère et majoritairement issue de JB, restait affectée par une baisse marquée (-6% /2022 en volume). La baisse était de la même ampleur pour la viande de porc. Dans le même temps, on assiste à une descente en gamme dans la consommation de viande. La demande des consommateurs s’est reportée vers les saucisses et la volaille dont les achats sont restés relativement stables et surtout vers la viande hachée mélangée (+3%) alors que les prix de ces produits étaient concernés par des hausses marquées (respectivement +8%, +12% et +7%).

Et depuis le début de l’année, les performances du secteur allemand de la restauration restent fragiles. En juin 2023, le chiffre d’affaires de la restauration restait équivalent au niveau de 2022 et dépassait légèrement le niveau d’avant pandémie (+8% /2019 et = /2022) alors que l’inflation restait soutenue dans le secteur.

D’après AMI, la consommation de viande bovine en Allemagne devrait diminuer en 2023 et en 2024. Ainsi sur le premier semestre 2023, les importations de viande bovine ont nettement reculé (-8% /2022).

Peu de changement ont affecté le marché de la viande bovine. En effet, l’offre en vaches de réforme demeure limitée. Sur les quatre dernières semaines connues, les abattages de vaches étaient en deçà des années précédentes (semaines 32 à 35 : -9% /2022 et -14% /2021). Et depuis le début de l’année, la baisse des abattages de réformes restait en deçà du faible niveau de 2022 (-1% /2022 et -12% /2021).

Cette offre limitée a rencontré une faible demande pour la viande de réforme au cœur de l’été. Après une baisse jusqu’à la mi-juillet, les cours ont commencé à se redresser. La cotation de la vache O a repris +13 centimes en un mois (+3%), à 4,05 €/kgéc en semaine 35 (-6% /2022, mais +17% /2021).

D’après AMI, de nombreux opérateurs s’attendent à ce que l’activité reprenne avec la baisse des températures. Dans le même temps, une offre moindre est attendue dans les semaines à venir, ce qui pourrait favoriser la poursuite de la hausse.

POLOGNE : frémissement des cours

En Pologne, le marché européen plutôt atone a limité la demande en viande de réforme et ce alors même que l’offre européenne restait toujours plutôt limitée. Les cours sont ainsi stables depuis plusieurs semaines. Mais depuis trois semaines, les cotations sont légèrement orientées à la hausse. En semaine 35, le cours de la vache O atteignait 4,02 €/kg de carcasse (-9% /2022, mais +34% /2021), soit une hausse de +5 centimes en un mois (+1%).

Et à l’instar du reste de l’Europe, l’offre en réformes a été plutôt réduite depuis le début de l’année. Sur le premier semestre 2023, les abattages de réformes en Pologne étaient en retrait par rapport aux années précédentes (-8% /2022 et -4% /2021).

IRLANDE : fin de baisse des cours

En Irlande, les disponibilités en vaches de réforme comme en jeunes bovins ont reculé, notamment en raison des bonnes conditions de pâturage estivales. Les niveaux d’abattage restaient cependant un peu plus soutenus que lors des années précédentes entre les semaines 32 à 35 (+2% /2022 et +6% /2021) d’après l’indicateur hebdomadaire du ministère de l’Agriculture irlandais.

Mais depuis le début de l’année (cumul sur les semaines 1 à 35), les abattages irlandais étaient en retrait pour les vaches (-3% /2022) ainsi que pour toutes les autres catégories : JB (-11%), bœufs et génisses (-3% chacun).

D’après Bord Bia, malgré l’offre relativement contenue et des poids carcasse moyens plus faibles, la baisse de consommation sur les marchés clients de l’Irlande a pesé depuis la fin du printemps et tout au long de l’été. Désormais cependant, l’offre et la demande semblent équilibrées. Après plusieurs semaines, les cotations des réformes se sont stabilisées. En semaine 35, le cours de la vache O atteignait 3,84 €/kg de carcasse, niveau intermédiaire entre ceux des deux dernières années (-11% /2022, mais +10% /2021). La tendance est la même pour le bœuf R3, à 4,62 €/kg (-3% /2022 et +24% /2021) et pour la génisse R3, à 4,63 €/kg (-3% /2022 et +23% /2021).

En cumul sur le premier semestre 2023, les exports irlandais de viande bovine étaient en léger retrait sur un an à plus de 258 000 téc (-3% /2022, mais +6% /2021). Ils étaient cependant en hausse vers l’Italie (+13%) ou le Royaume-Uni (+5%), pas vers la France (-1%).

Le manque d’offre actuelle au Royaume-Uni (cf. ci-dessous) pourrait soutenir à court terme les cotations et exportations irlandaises d’après AHDB notamment.

A moyen terme, la production bovine irlandaise pourrait être affectée par la fin de la dérogation sur l’application de la directive nitrate. Certes, la directive de l’UE prévoit une dérogation à l’utilisation d’un maximum de 170 kg d’azote organique par hectare, mais celle-ci est limitée dans le temps. À l’heure actuelle, la dérogation de l’Irlande autorise l’utilisation d’un maximum de 250 kg par hectare. La Commission européenne a récemment confirmé que cette dérogation doit expirer le 1er janvier 2026. Mais les effets sur la production bovine pourraient être plus rapides, la limite de dérogation devant être réduite à 220 kg/ha le 1er janvier 2024 dans certaines zones où les résultats sur la qualité de l’eau n’ont pas montré d’amélioration suffisante.

ROYAUME-UNI : offre toujours plus limitée, redressement sensible des cours

Au Royaume-Uni, les abattages de bovins ont à nouveau marqué le pas durant l’été. D’après l’indicateur d’AHDB, ils étaient en net recul (-4% /2022 et -5% /2021) sur les semaines 32 à 35. La tendance était plus marquée pour les vaches (-13% /2022 et -14% /2021).

Alors que les cours des réformes avaient entamé une baisse dès le mois de juin et jusqu’en août, passant sous le niveau historique de 2022, l’offre limitée participe désormais à leur stabilisation. Ils connaissent même une hausse, certes limitée, depuis quelques semaines. En semaine 35, la cotation de la vache O atteignait 3,44 £/kg de carcasse (-8% /2022 et +11% /2021), soit 4,01 €/kg.

Les cotations des jeunes animaux (prime cattle) n’ont pas connu de baisse aussi forte et sont restées supérieures à celles des années précédentes. Le cours du bœuf R3 s’est redressé à 4,72 £/kg (+6% /2022 et +13% /2021), soit 5,50 €/kg.

Viandes bovines » Maigre »

La réouverture du marché algérien raffermit les prix

Après une courte baisse saisonnière cet été, le prix des broutards s’est raffermi lors de la réouverture du marché algérien. Les exports du mois d’août vers l’Italie ont été plus ralentis que depuis le début de l’année, par la canicule qui a gêné le transport et limité la consommation italienne de viande et avec les effectifs de broutards toujours restreints en France. L’engraissement en France se maintient.

Remontée des prix après un creux saisonnier

Les cours des broutards ont subi une légère baisse saisonnière en juillet, du fait de la baisse de la demande italienne en viande durant les chaleurs estivales, ralentissant le rythme des sorties des ateliers d’engraissement. Puis ils se sont raffermis à l’approche du 1er septembre, date de la réouverture du marché algérien aux imports de broutards. Les prix ont été soutenus par cette demande supplémentaire, la faiblesse des effectifs et les bonnes conditions herbagères dans la majorité des zones, qui n’imposaient pas de sorties précoces cette année.

Ainsi début septembre en semaine 36, le cours du broutard charolais U de 350 kg vif cotait 3,50 €/Kg vif, et avait repris 5 centimes en 4 semaines pour rester au-dessus de sa valeur de 2022 (+4% ou +10 cts) et de 2021 (+32%).

Le-Charolais-U350kg-vif-a-eu-baisse-saisonniere-de-17-cts-de-mi-juillet-a-mi-aout-avant-de-se-redresser-et-etait-a-3,50-Eur-par-kg-en-s36

Le cours du Charolais U de 450 kg, plus rare à la fin de l’été, a également pris 7 centimes en 4 semaines, pour s’établir à 3,41 €/kg vif (+3% ou +11 cts /2022, +37% /2021). Le Limousin E de 350 kg vif s’est également apprécié de +5 centimes en 4 semaines pour atteindre 3,85 €/kg vif en semaine 36 (+12% ou +40 cts /2022, +32% /2021). Enfin le prix des broutards mâles croisés R, plus légers de 300 kg vif, a un peu moins progressé (+2 centimes), s’établissant tout de même à 3,15 €/kg vif (+4% ou +13 cts /2022, +31% /2021).

En femelles, le prix de la Limousine E de 270 kg vif avait subi une correction de -10 centimes début août, les femelles étant un peu moins demandées en 2023, le marché de la viande de génisse arrivant à un palier en Italie. Il s’était ensuite stabilisé à 3,30 €/kg vif en semaine 36 (+5% ou +15 cts /2022, +17% /2021). De son côté, le prix de la Charolaise U de 270 kg vif a progressé après une chute printanière et a même rattrapé le niveau de prix de la Limousine E, pour atteindre 3,30 €/kg vif aussi (+4% ou +12 cts /2022, +24% /2021).

156 000 naissances allaitantes en moins durant la campagne 2022-23

En juillet, les naissances de veaux de mère allaitante ont été presque stables d’une année sur l’autre (-0,7% /2022) d’après les données SPIE-BDNI, grâce aux vêlages des génisses. Cependant, sur l’ensemble de la campagne juillet 2022-juin 2023, les naissances ont fortement reculé pour la 2ème campagne consécutive, de -4,5% /2021-22 (-156 000 veaux) et de -7,1% /2020-21, à seulement 3 299 000 veaux.

Sur-la-campagne-de-naissances-de-veaux-de-mere-allaitante-2022-23-il-manquait-156-000-veaux-nes-ou-4,5-pr-cent-compare-a-campagne-precedente.

Au 1er août, le cheptel de vaches allaitantes se repliait un peu moins fortement (-2,8% ou -98 000 têtes /2022) avec 3 450 000 vaches présentes.

Des effectifs de broutards de 6-12 mois en hausse en août

Les effectifs de mâles allaitants de 6 à 12 mois sont plus étoffés pour le quatrième mois consécutif, de +2% /2022 à 639 000 têtes au 1er août, grâce à une cohorte de naissances en recul de seulement -1,3%, sur la période août 2022-février 2023, et des mises à l’engraissement dynamiques en France.

Les-effectifs-de-males-de-mere-allaitante-de-6-12-mois-progressaient-de-2-pr-cent-au-1er-aout-2023-comme-au-1er-juin-

Les effectifs de 0 à 6 mois sont par contre toujours réduits, avec 729 000 mâles de 0-6 mois présents au 1er août (-7% /2022 ou -54 000 têtes, -9% /2021), sous l’effet de la décapitalisation et du décalage de naissances vers l’automne.

En juin recul des ventes vers l’Italie et bond vers l’Espagne

En juin selon les Douanes, la France a envoyé 68 000 broutards mâles et femelles en Italie (-12% /2022 ou -9 000 têtes et -14% /2021). Ce recul est sans doute accentué par un effet calendrier. Juin 2023 ne compte que 4 mercredi-jeudi, contre 5 en 2022. Durant le 1er semestre 2023, 418 000 broutards (mâles et femelles) de plus de 160 kg ont traversé les Alpes, soit -5% /2022 (-23 000 têtes) et –8% /2021 ; un recul cohérent avec la baisse des naissances allaitantes et la bonne tenue des mises en place à l’engraissement en France.

De son côté l’Espagne a accru ses achats de broutards. La France y a expédié 11 000 têtes en juin, soit +30% /2022 (+2 000 têtes) et +10% /2021. Les engraisseurs espagnols ont privilégié les broutards mâles lourds de plus de 300 kg (5 500 têtes soit x2 /2022 et x2,8 /2021), pour réduire les durées d’engraissement, face au recul des récoltes de fourrages et de céréales provoqué par la sécheresse extrême. En effet, la récolte espagnole aurait chuté entre -39% et -54% /2022 selon le ministère de l’Agriculture espagnol.

En 6 mois, 57 000 broutards mâles et femelles ont été expédiés vers l’Espagne, +32% /2022 (+14 000 têtes) sans toutefois retrouver l’effectif de l’année 2021 (-18% /2021). A noter : les volumes envoyés en Espagne restent beaucoup plus modestes que ceux envoyés vers l’Italie et le volume global de broutards exportés de France recule donc.

Les-exports-francais-de-broutards-vers-l-Espagne-ont-bondi-en-juin-de-30-pr-cent-compare-a-2022-et-32-pr-cent-depuis-debut-d-annee

Des exports restés faibles en juillet

En juillet les exportations de maigres sont restées ralenties. Sur les semaines 27 à 30, elles ont chuté de -8% /2022 et de -17% /2021 selon SPIE-BDNI, à 61 000 broutards de 4-15 mois.

Sur 7,5 mois de janvier et jusqu’au 20 août, 609 000 broutards ont été expédiés à l’étranger, en recul de -7% /2022 (-45 000 têtes) et -10% /2021. La part de femelles (35% des effectifs totaux) est restée stable d’une année sur l’autre.

Les-exports-hebdo-de-broutards-viande-male-et-femelle-etaient-en-recul-de-8-pr-cent-entre-s27-et-s30-en-juillet-2023

En août, revers pour les exports de bovins de tous âges vers l’Italie

Sur la période la plus récente, du 30 juillet au 9 septembre (semaines 31 à 36), 88 000 bovins de tous âges, sexes et types, ont été exportés vers l’Italie, en fort recul de -18% /2022 et 2021 (données TRACES-DGAL). Les exports vers l’Italie ont été particulièrement ralentis en août, du fait de la canicule, de la baisse de la consommation de viande en Italie liée à cette chaleur et des abattages italiens d’août ralentis en conséquence.

Vers l’Espagne, pour la première fois depuis le début de l’année, nous assistons à un recul des envois totaux de bovins, y compris veaux, lié encore à la canicule compliquant le transport et réduisant la consommation en Espagne et en Europe. 46 000 bovins français de tous âges et types sont partis entre les semaines 31 et 36, selon TRACES-DGAL (-8% /2022 ou -4 000 bovins mais +1% /2021).

Exports-de-bovins-de-tous-ages-de-France-vers-Italie-ont-recule-de-18-pr-cent-entre-s31-et-s36-aout-a-mi-septembre

Redémarrage de l’export vers l’Algérie en septembre

En juin, seuls 340 broutards ont été exportés vers les pays tiers, vers le Maroc plus précisément. En juillet, les autorités algériennes ont indiqué qu’elles autoriseraient les importations de broutards sans limite inférieure de poids, à partir du 1er septembre. Des bateaux sont en préparation.

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Consommation et cours atones

Le beau temps début septembre a douché les espoirs de retrouver rapidement une demande plus dynamique pour la viande de veau en sortie d’été. En conséquence, les cours des veaux gras n’ont toujours pas enclenché leur hausse saisonnière en France comme dans les autres pays producteurs. Point positif : les coûts des aliments pour veaux poursuivent la baisse entamée en début d’année.

La hausse automnale des cours se fait attendre

Les cours des veaux de boucherie, stables début septembre, tardaient à entamer leur hausse saisonnière, dans un contexte de fortes chaleurs défavorables à la consommation. Ainsi, en semaine 36, le veau rosé clair O élevé en atelier cotait 6,67 €/kg éc, légèrement au-dessus de sa cotation à pareille époque en 2022 (+2% ou +11 cts), mais stable sur quatre semaines. Le cours du veau rosé clair R élevé en atelier suivait la même tendance, à 7,04 €/kg éc (+2% ou +13 cts /2022).

La hausse saisonnière était cependant engagée côté veau sous la mère. Ainsi, le veau rosé clair U élevé au pis cotait 9,22 €/kg éc en moyenne sur les semaines 33 à 36 (+9% ou +73 cts /2022), en hausse de +28 cts sur quatre semaines.

Nouveau recul des abattages

Dans un contexte de consommation estivale limitée, les abattages de veaux gras ont été historiquement faibles en juillet, avec 75 000 têtes (-4,5% ou -3 500 têtes /2022) pour 11 000 téc (-4,5% ou – 3 500 téc /2022, et -2 200 téc /2021).

En août, en prévision du retour d’une consommation plus dynamique à l’automne, les abattages étaient en hausse, à 84 000 têtes, mais restaient nettement inférieurs à ceux de l’année dernière (-4,6% ou -4 000 têtes /2022). La production s’établissait à 12 500 téc (-4,3% ou -1 500 téc/2022), en lien avec des carcasses légèrement plus lourdes, à 149,3 kg éc (+0,5 kg éc /2022). L’âge à l’abattage restait plutôt élevé, à 193,6 jours (+1,4 jour /2022, +3,6 jour /2021).

En cumul sur six mois, la production française de veau de boucherie totalisait 101 500 téc, en net recul pour la seconde année consécutive : -7,2% /2022, soit un déficit de près de 8 000 téc, et -13% /2021, soit -15 000 téc !

Coût de production moins élevés

Suivant la tendance engagée depuis le début de l’année, les cours des matières premières lactées ont poursuivi leur reflux. Ainsi, en semaine 34, la poudre de lait écrémé cotait 2 200 €/t, en repli de -37 % /2022, et proche de son niveau de 2019. La poudre de lactosérum doux suivait la même tendance et restait sous son niveau de 2019, à 650 €/tonne (-43% /2022, -34% depuis le début de l’année).

Les indices des prix étaient également orientés à la baisse. En juillet, l’IPAMPA aliment d’allaitement pour veaux s’établissait ainsi à 138,9 points, en baisse de -18% sur un an et de -12% depuis le début de l’année. L’IPAMPA autres aliments (partie fibreuse) poursuivait son repli, à 141,7 points (-4% /2022), en baisse de -8% depuis son pic de janvier 2023. La remontée des cours des céréales, liée au non-renouvellement de l’accord sur les exportations via la mer Noire, n’a pas encore eu de répercussion sur les indices.

Les prix de l’énergie restaient élevés : en juillet, l’IPAMPA gaz s’établissait à 142,4 points, en baisse de -3% sur un an et inférieur de -12% à son pic de septembre 2022. Les cours du Brent de mer du Nord, dont le propane, utilisé en élevage, est un dérivé, remontaient dans la foulée de la limitation de la production décidée par l’OPEP+, pour atteindre 79 €/baril (-19% /2022, mais +33% /2021) sur les cours mondiaux, soit +9% en un mois.

Pas de hausse saisonnière des cours aux Pays-Bas

Les prix des veaux gras néerlandais sont restés relativement stables au début du mois de septembre, du fait d’une demande plus faible qu’espérée en lien avec la météo. Ainsi, le veau de boucherie pie noir néerlandais cotait, à 5,67 €/kg éc en semaine 36, en très légère hausse de +4 cts sur quatre semaines, mais inférieure à la cotation de 2022 de -23 cts (ou -3,9%).

À Modène, le veau pie noir italien cotait 6,10 €/kg éc, en légère hausse de +5 centimes sur quatre semaines, soit un niveau inférieur de -4% à la cotation de 2022 à pareille époque.

Abattages néerlandais en baisse au début de l’été

En juin, dans la lignée des mois précédents, les abattages de veaux gras ont reculé aux Pays-Bas d’après Eurostat, avec 111 000 têtes abattues (-11% ou -14 000 têtes /2022). Du fait de carcasses plus légères, à 155,8 kg éc en moyenne, la situation est encore plus marquée en volume, avec 17 000 téc (-12,7% ou -2 500 téc /2022).

En cumul sur six mois, les Pays-Bas ont produit 105 000 téc de viande (-4% / 2022) issues de 694 000 veaux de boucherie (-2,5% /2022). Le plan de réduction de l’élevage, qui prévoit le rachat par le gouvernement de fermes à un prix dépendant de leur chiffre d’affaires, pourrait inciter les éleveurs à augmenter dans l’immédiat leur production, pour disposer d’une référence économique plus élevée, ce qui risque d’inonder un marché européen déjà peu dynamique.

Viandes bovines » Veaux laitiers »

La cotation retrouve sa trajectoire historique

Après avoir connu début juillet leur premier vrai pic saisonnier depuis 2019, les prix des veaux laitiers ont nettement reflué en août, reprenant ainsi leur trajectoire historique. Malgré des disponibilités toujours limitées, les exports de veaux laitiers sont repartis à la hausse en juillet.

Pic estival de prix

En semaine 35, le veau mâle laitier de 45 à 50 kg cotait ainsi 69 €/tête, en repli de 17 € sur quatre semaines et inférieur de -11,5% (-9 €) à la cotation de 2022. La cotation du veau mâle laitier de 50 à 55 kg, un peu plus lourd, atteignait 92 €/tête en semaine 35, en baisse également sur quatre semaines (-19 €) et passé également sous la cotation de 2022 (-12,4% ou -13 € /2022).

Les prix des veaux mâles de type viande (races mixtes, croisés lait-viande et allaitants) ont connu une évolution similaire au cours de l’été. En semaine 35, la cotation nationale atteignait 231 €/tête, en repli de -2% (-5 €) sur quatre semaines, mais demeurait supérieure au niveau des années précédentes (+11% ou +23 € /2022, +59 € /2021).

D’après les opérateurs enquêtés, les effectifs de veaux laitiers achetés en juin et juillet ont été similaires à ceux de l’an dernier, soutenant les cours. En août en revanche, les mises en place en France auraient reculé, ce qui aurait entraîné les prix des veaux laitiers dans leur sillage.

Légère hausse des naissances d’été

En juillet, les naissances de veaux issus du troupeau laitier étaient en hausse de +3,6% /2022, à 252 000 têtes, mais restaient inférieures à celles 2021 (-7,1%). Les naissances de veaux destinés à l’engraissement (tous mâles issus de mère laitière et mâles et femelles croisés lait-viande) suivi la même progression, de +3,2% /2022 mais -5,6% /2021, pour s’établir à 152 000 têtes en juillet.

Sur la campagne 2022-2023, qui s’est achevée en juin, 3 204 000 veaux sont nés de mère laitière, un effectif en baisse de -3,6% (-120 000 têtes) par rapport à la campagne précédente. Les naissances de veaux disponibles pour l’engraissement ont reculé moins fortement, à 1 914 000 têtes (-3,3% ou -65 000 têtes /2022).

À l’été 2023, la décapitalisation laitière se poursuivait à un rythme un peu moins soutenu que les mois précédents. Ainsi, au 1er août 2023, 3 344 000 vaches laitières étaient présentes en France, en baisse de -2,2% /2022 et -4% /2021.

Reprise des envois de veaux laitiers

En juillet d’après les données SPIE-BDNI, les exports de veaux laitiers français, toutes destinations confondues, sont repartis à la hausse après un début d’année en léger recul. Ainsi, en juillet, 23 000 veaux de mère laitière ont été exportés, en hausse de +19% /2022 (+3 500 têtes). En cumul sur sept mois, les envois se sont élevés à 169 000 têtes, en recul de -3,8% (ou -7 000 têtes) /2022, mais en hausse de +5,5% /2021.

D’après les Douanes, l’Espagne restait en début d’année la destination privilégiée des veaux français. Ainsi, sur le premier semestre 2023, 91% des animaux exportés l’ont été vers l’Espagne. L’Italie demeure la deuxième destination, avec 8% des envois.

Baisse saisonnière des cours des veaux laitiers en Espagne

Après avoir connu un plateau à des niveaux élevés entre avril et juin, les prix des veaux laitiers en Espagne ont amorcé une baisse saisonnière relativement rapide début juillet, repassant même sous leur niveau de 2022. Ainsi, en semaine 35, le veau frison de moins d’un mois cotait 118 €/tête (-9% ou -12 € /2022, mais +8 € /2021).