Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 299 Mars 2019

Viande ovine

Le cours de l’agneau français repart à la hausse

Après un recul marqué en début d’année, la cotation française amorce sa hausse saisonnière, soutenue par des prix à l’import en augmentation et par l’amélioration qualitative de l’offre.

Viande ovine » France »

La cotation française amorce sa hausse saisonnière

Malgré des abattages et des volumes importés en progression, l’augmentation des prix moyens à l’import et l’amélioration qualitative de l’offre française ont permis au cours français de l’agneau de repartir à la hausse en février.

Nouvelle progression des abattages d’agneaux

En hausse au 4ème trimestre 2018, les abattages français d’agneaux ont à nouveau grimpé de 4% en janvier 2019, pour atteindre 259 000 têtes. Leurs carcasses étaient en outre plus lourdes qu’en 2018, à 17,9 kg en moyenne (+1%). Dans le même temps, les abattages d’ovins adultes ont en revanche chuté de 8% par rapport à l’année précédente, à 35 000 têtes, de même que leur poids moyen de carcasse (-2% à 26,3 kg). Au total, la production française de viande ovine s’est établie à 5 600 téc en janvier, soit 3% de plus qu’en 2018.

Les volumes et les prix de la viande ovine importée ont augmenté en janvier

Les importations françaises de viande ovine ont progressé de 7% en janvier, à 7 200 téc, dopées par le dynamisme des achats en provenance du Royaume-Uni (+14% à 3 600 téc) et d’Espagne (+31% à 900 téc). Elles étaient à l’inverse réduites depuis l’Irlande (-11% à 1 300 téc) et la Nouvelle-Zélande (-7% à 1 000 téc).

Le prix de ces importations était toutefois en hausse, allégeant la pression exercée sur le cours français de l’agneau. À respectivement 4,98 €/kg éc et 5,58 €/kg éc, les prix des carcasses d’agneaux réfrigérées importées du Royaume-Uni (70% des envois britanniques) et d’Irlande (26% des envois irlandais) étaient notamment supérieurs de 2% et 5% à leurs niveaux de 2018.

Le cours de l'agneau français amorce sa hausse saisonnière

Fin de la baisse saisonnière du cours de l’agneau français

Après un recul plus marqué qu’en 2018 en début d’année, la cotation française est repartie à la hausse en février, notamment à la faveur d’une offre française plus qualitative et de prix à l’import supérieurs à ceux de l’année précédente. À 6,01 €/kg de carcasse début mars, le Prix Moyen Pondéré de l’agneau calculé par FranceAgriMer dépassait ainsi de 32 centimes sa valeur du mois précédent. Suite à l’important repli de janvier, la cotation restait toutefois inférieure de 21 centimes (-3%) à son niveau de 2018, mais était 73 centimes au-dessus de son bas niveau de 2017 (+14%).

Viande ovine » UE et monde »

Les disponibilités sont toujours en recul en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni

Les abattages continuent de diminuer au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande, limitant les exportations des deux pays vers le marché européen.

NOUVELLE-ZÉLANDE : Les exportations vers l’UE à 28 sont en chute libre

Suite à la contraction du cheptel reproducteur (-3% /2017 à 19,1 millions de brebis et agnelles en juin 2018), la baisse de la production de viande ovine se poursuit en Nouvelle-Zélande (-10% /2018 en janvier à 58 300 téc), et impacte le niveau des exportations du pays (-10% en janvier à 42 900 téc). Le bond des envois vers la Chine en janvier (+25% /2018 à 23 300 téc) s’est ainsi à nouveau fait au détriment des expéditions vers l’Union européenne (-39% à 10 600 téc). Les envois ont notamment chuté vers le Royaume-Uni (-27% à 4 600 téc), l’Allemagne (-65% à 1 200 téc) et la France (-30% à 900 téc).

CHINE : Bond des achats de viande ovine

Alors que la production intérieure de viande ovine peine toujours à satisfaire la forte progression de la consommation, les importations chinoises ont bondi de 28% en 2018 pour atteindre un niveau record, à 324 000 téc. Les achats ont notamment augmenté depuis la Nouvelle-Zélande (+28% /2017 à 185 000 téc) et l’Australie (+28% à 134 000 téc).

D’après les douanes néozélandaises, les achats chinois étaient toujours en très forte hausse début 2019.

ROYAUME-UNI : Les disponibilités restent limitantes

Suite à la baisse des naissances, liée aux mauvaises conditions climatiques début 2018, les abattages d’agneaux britanniques sont en recul depuis le mois d’avril 2018. À 1,04 million de têtes en janvier 2019, ils ont à nouveau chuté de 7% par rapport à l’année précédente. Les abattages d’ovins adultes ont en revanche progressé de 9% (à 142 000 têtes), limitant la baisse de la production britannique de viande ovine (-3% /2018 à 24 200 téc).

Le « BREXIT » en suspens

Après avoir rejeté massivement, pour la seconde fois, l’accord de divorce négocié avec l’Union européenne et voté une mention excluant pour autant toute sortie de l’UE sans accord, les députés britanniques se sont prononcés, le 14 mars, en faveur du report de la date du « Brexit », normalement prévu le 29 mars 2019. L’accord de divorce sera par ailleurs remis une nouvelle fois au vote d’ici le 20 mars.

Si les députés l’approuvent enfin, Theresa May demandera à l’Union européenne un report de 3 mois du « Brexit » (jusqu’au 30 juin 2019), pour avoir le temps de faire voter les lois nécessaires à son application. S’ils votent à nouveau contre, un report plus long sera nécessaire, ce qui impliquera la participation du Royaume-Uni aux élections européennes de mai, pour élire des députés britanniques au Parlement européen. Dans tous les cas, le report de la date du « Brexit » devra être approuvé à l’unanimité par le Conseil européen, lors du prochain sommet, prévu les 21 et 22 mars.

Toutes les options, « deal » comme « no deal » restent ainsi aujourd’hui sur la table…