Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 322 Novembre 2020 Mise en ligne le 17/11/2020

Lait de vache

Des fondamentaux solides à l’aube du second confinement

Le second confinement s’annonce moins perturbant que le premier pour les filières laitières, même s’il bouleverse de nouveau les chaînes d’approvisionnement et fragilise davantage les opérateurs déjà très affectés par le premier.

La conjoncture laitière demeure jusqu’à présent très bonne. Les marchés des ingrédients laitiers paraissent robustes, malgré la dépression mondiale. La demande, européenne comme internationale, demeure ferme et permet de valoriser l’offre laitière croissante dans la plupart des bassins exportateurs, Union européenne en tête.

Toutefois, en France, la demande en produits laitiers biologiques n’est plus aussi dynamique. Les transformateurs doivent composer avec les incertitudes liées à la crise économique et aux modifications des pratiques d’achat des consommateurs et des distributeurs depuis le 1er confinement.

Lait de vache » Collecte laitière »

Rebond de la collecte européenne au 3ème trimestre

Après une forte croissance au premier trimestre (+2% /2019, effet année bissextile neutralisé), la collecte européenne a été touchée par la crise Covid-19 au 2ème trimestre (+1%) avant de rebondir au cours de l’été (+1,5% sur le 3ème trimestre). Elle devrait à nouveau ralentir au 4ème trimestre, dans le sillage des collectes françaises et allemandes.

France : une évolution en dents de scie

La collecte française semble évoluer en dents de scie depuis l’été. Après avoir reculé en juin par rapport au niveau de 2019, elle a enregistré un fort rebond en juillet (+2,2% /2019), puis a accusé un nouveau repli sur le mois d’août (-0,9% /2019), avant d’afficher une nouvelle hausse en septembre à 1,881 millions de tonnes (+1,1% /2019), son plus haut niveau depuis 2015. Les hausses de collecte en Normandie (+3,3% /2019), dans le Grand Ouest (+1,5%) et dans le Grand Est (+1,4%) surcompensent les baisses en Charente Poitou (-2,3%) et en Auvergne-Limousin (-1,1%).

Sur les 3 premiers trimestres, elle est en légère hausse (+0,4% effet année bissextile neutralisé) par rapport à 2019. Mais en octobre, la collecte serait à nouveau repassée sous le niveau de 2019 (-1,3% /2019) dans la quasi-totalité des régions d’après les sondages hebdomadaires de FranceAgriMer, pour se rapprocher des niveaux de 2018.

La hausse saisonnière des vêlages reste limitée et l’écart en nombre de vaches laitières se creuse avec les années précédentes. Au 1er octobre, le cheptel national s’établit à 3,578 millions de têtes, en recul maintenant de près de 75 000 têtes d’une année sur l’autre (-2%). Par rapport au même mois de 2019, les entrées sont en net recul et les sorties progressent très légèrement. Entre le 1er août et le 1er octobre, le cheptel de vaches n’a progressé que de 27 000 têtes, contre 37 000 en 2019 et 54 000 en 2018. Toutes les régions sont touchées par ce recul, notamment la Bretagne (-2,4% /2019) ainsi que les Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes (-2,1%).

Après une légère progression en septembre, à environ 353 €/1 000 l (-2,2% /2019), le prix du lait standard 38/32 (moyenne nationale toutes qualités confondues) aurait reculé en octobre pour se rapprocher des 350 €/1 000 l.

Allemagne : une collecte toujours en recul

Les livraisons allemandes ont enregistré en octobre leur 3ème mois de recul consécutif, alors qu’elles devraient atteindre leur point bas saisonnier à la mi-novembre. Leur croissance avait été stoppée en août (-1,1% /2019) par les conditions climatiques chaudes et sèches. D’après les premières estimations, le recul se serait poursuivi en septembre (-0,4%) et en octobre (-0,5% par rapport au record historique enregistré en octobre 2019). Ce manque de lait semble créer des tensions sur les prix des produits laitiers en Allemagne ces dernières semaines. Si ces tendances se confirment, les livraisons cumulées sur les 10 premiers mois de l’année se retrouveraient très proches de leur niveau de 2019 (+0,1% effet bissextile neutralisé).

A 314 €/1 000 l au standard 38/32 en septembre, le prix du lait allemand a poursuivi son redressement entamé en juillet (306 €). Il n’est plus que 6 € sous son niveau de l’an passé (-2%) contre un écart de -18 € en juin (-6% /2019).

Une hausse de la collecte quasi-généralisée dans le reste des pays

A l’exception de l’Allemagne, la quasi-totalité des pays européens ont en effet affiché une hausse de leur collecte par rapport à 2019. Elle est demeurée dynamique en Pologne (+2,5% /2019), en Espagne (+2,1%) et en Italie (+4,5%). Elle a ralenti en Irlande (+1,4% /2019) à un rythme moitié moins élevé que la moyenne des 9 premiers mois de l’année (+3,2%). Après un recul en août, la collecte néerlandaise a très légèrement progressé en septembre (+0,3% /2019) et affiche une hausse de 1,3% /2019 sur les trois premiers trimestres. Enfin, après 11 mois de repli, la collecte britannique a retrouvé des couleurs en septembre (+0,7% /2019). Elle reste néanmoins en recul de -1% /2019 sur les 9 premiers mois.

En somme, la collecte de l’UE-27 a progressé d’environ +1,4% /2019 en septembre, à plus de 11,4 millions de tonnes et de près de +1,5% sur les trois premiers trimestres. Le rythme devrait cependant ralentir en octobre, avec les reculs attendus des livraisons en Allemagne et en France.

Lait de vache » Collecte laitière »

Ralentissement dans l’hémisphère Sud

Alors que la production étatsunienne poursuit sur sa lancée, le rythme de progression s’est tassé en Océanie et en Argentine en septembre. L’hémisphère Nord tire donc la production des 5 grands bassins exportateurs sur la fin du 3ème trimestre.

Aux États-Unis, la production laitière ne cesse de progresser depuis le recul enregistré en mai. La hausse de +2,3% /2019 en septembre permet d’afficher une progression de 2% au 3ème trimestre et de +1,5% sur les 9 premiers mois.

Cette évolution repose en partie sur un cheptel qui continue de s’étoffer (+0,4% /2019) et qui a retrouvé son effectif de septembre 2018. Mais la hausse de production est surtout tirée par une forte croissance de la productivité des vaches (+2% /2019) qui atteint un nouveau record.

Les éleveurs étatsuniens ont en effet été motivés par un prix du lait élevé en juillet et en août. Ce prix est cependant passé, en septembre, largement sous son niveau de 2019 (à 395 $/t contre 425 $/t en 2019), alors que le coût alimentaire a progressé, abaissant la marge du coût alimentaire calculée par l’USDA à 207 $/t (-10% /2019). Le prix du lait toutes classes confondues devrait toutefois rebondir en octobre, dans le sillage des prix du cheddar qui ont fortement progressé ces dernières semaines, et ainsi maintenir le niveau de production laitière à des niveaux élevés.

En Nouvelle-Zélande, l’hiver relativement doux a permis une hausse dynamique de la production sur les 3 premiers mois de la campagne (+4% /2019 en volume). Mais le rythme de croissance s’est fortement ralenti en septembre (+1,7% /20019 en volume et +1,8% en MSU), même si ce mois enregistre un nouveau record historique. La progression de la production devrait demeurer limitée pendant le pic de production qui arrive car le manque de pluie se fait sentir depuis début octobre, affectant la pousse de l’herbe. Le recours à plus de complémentation devient souvent nécessaire, mais le prix de la graine de palme ne cesse de grimper depuis l’été, renchérissant les coûts de production. Le manque de main d’œuvre immigrée, suite aux restrictions liées à la Covid-19, commence également à préoccuper la filière laitière néozélandaise.

Malgré tout cela, Fonterra a annoncé mi-octobre le relèvement de la fourchette de prix pour la campagne en cours, de 5,90-6,90 NZ$ à 6,30-7,30 NZ$/kg de MSU. La coopérative justifie cette hausse par des importations chinoises meilleures qu’anticipées, le rebond des économies asiatiques et une progression des prix au cours des 3 dernières enchères de Fonterra.

En Australie, la production laitière avait également débuté sur un rythme élevé les deux premiers mois de la campagne 2020/21 (+3,2% /2019), avant de marquer le pas en septembre (+0,2%). Elle demeure toutefois bien en-dessous des niveaux des années précédentes. Mais l’optimisme semble de mise grâce à des conditions météorologiques moins sèches qu’en 2019 qui ont permis de bonnes récoltes de foin, dont le prix a baissé, et des exportations dynamiques.

La production argentine, qui a bondi au 1er semestre (+9% /2019), poursuit sa progression mais à un rythme ralenti au 3ème trimestre (+5%), notamment en septembre (+3,6%). La faiblesse de la consommation nationale suite au confinement, ainsi que le ralentissement des exportations pèsent sur les débouchés et freinent la hausse des prix aux producteurs qui font face à une progression des coûts alimentaires.

En somme, la production dans les 5 grands bassins exportateurs a progressé en septembre d’une année sur l’autre (+1,7% /2019) notamment grâce aux volumes supplémentaires dans l’UE-27 et aux États-Unis.

Lait de vache » France »

La filière lait bio bousculée par la crise économique et sanitaire

La filière lait biologique doit composer avec les incertitudes liées à la crise économique et aux modifications des pratiques d’achat des consommateurs et distributeurs depuis le 1er confinement. Ce alors même que sa collecte reste relativement dynamique.

Collecte : une croissance qui reste dynamique

À un peu plus de 82 millions de litres sur septembre, soit +11% d’une année sur l’autre, la collecte de lait biologique reste dynamique à son creux saisonnier annuel. En cumul de janvier à septembre, elle s’établit à 827 millions de litres, soit près de 12% au-dessus de son niveau de l’an passé.

La collecte voit sa forte croissance des années précédentes s’atténuer légèrement (elle était de +17% en 2019 /2018 après une envolée supérieure à +32% sur l’année 2018) alors que les conversions nouvelles se font plus rares depuis 2019. Ce ralentissement a été renforcé par l’appel des opérateurs à la modération des livraisons printanières, comme ce fût déjà le cas en 2019, et évidemment en lien étroit avec les complications liées à la pandémie ce début d’année. Elle reste malgré tout relativement soutenue. Selon de nombreux opérateurs, les habituelles tensions sur la ressource de fin d’été-début d’automne liées aux besoins en matière grasse n’ont pas été aussi prononcées cette année, les laiteries étant plutôt confrontées à une offre excédentaire  par rapport à leurs besoins.
Une telle situation s’explique par des conditions climatiques plutôt favorables à l’étirement de la saison de pâturage en amont, et des commandes des distributeurs plus timorées en aval. Fin octobre, à l’approche du second confinement, les commandes des distributeurs sont toutefois reparties à la hausse.

Le prix du lait décroche par rapport à l’an passé

Cette situation de moindre tension sur la ressource (voire même d’excédents) a conduit à une certaine dégradation du prix du lait biologique ces derniers mois. Celui-ci est en effet retombé à des niveaux inférieurs à l’an passé sur août puis septembre d’après les résultats de l’enquête mensuelle laitière de FranceAgriMer, à respectivement 485 et 506 €/1 000 l (toutes compositions, toutes primes et toutes qualités confondues) contre 491 et 513 € à pareille époque l’an passé. Il retrouve des niveaux comparables à l’année 2017 et supérieurs à ceux de 2018. A noter que ce décrochage s’expliquerait au moins pour partie par la dégradation des teneurs en matière sèche utile sur ces deux mois d’une année sur l’autre.

Consommation : tassement des achats durant la période estivale

Après avoir plutôt bénéficié des achats des ménages en hausse lors du premier confinement, les produits laitiers biologiques font face à une situation nouvelle avec un tassement des croissances depuis le printemps. Les yaourts apparaissent comme la catégorie de produits laitiers la plus affectée. Selon les données du panel Kantar arrêtées fin septembre, les ventes de yaourts « bio » sur 12 mois seraient en repli de près de 4% d’une année sur l’autre en volume (contre une croissance de +13% sur l’année 2019 /2018). Les autres produits connaissent pour leur part une croissance moins rapide que par le passé : +4% pour les laits liquides ; +8% pour les beurre ; +11% pour les crèmes ou encore +12% pour les fromages (contre respectivement +11% ; +23% ; +21% et +21% sur l’année entière 2019/2018).

La priorisation des budgets des ménages affectés par la crise économique vers d’autres achats au cours de la période estivale peut constituer une des explications de ce tassement de la consommation de produits laitiers biologiques. Les opérateurs de la filière sont en tout cas attentifs à ces évolutions qui apportent leur lot d’interrogations dans une période où la visibilité à court terme manque particulièrement.

Lait de vache » Marché des produits laitiers »

Demande européenne et mondiale toujours robuste

Les marchés des produits laitiers se tiennent bien malgré la dépression économique mondiale. La demande, européenne comme internationale, demeure ferme et permet de valoriser l’offre laitière croissante dans la plupart des bassins exportateurs, Union européenne en tête.

Fabrications européennes modifiées durant les confinements

Les fabrications européennes ont retrouvé durant l’été un profil proche de la normale, après avoir été déformé lors du premier confinement. Celles de laits liquides ont été ramenées à +1% /2019 en août après le bond printanier. Les fabrications de laits fermentés ont aussi reflué et retrouvé la baisse tendancielle à l’œuvre depuis plusieurs années.

Les fabrications de crème conditionnée, stables sur 8 mois, ont évolué de façon très contrastée d’un mois à l’autre. Elles ne semblent pas avoir bénéficié de l’effet confinement.

Les fabrications de fromages ont progressé de +1,7% /2019 sur 8 mois. Plutôt dynamiques au 1er trimestre, elles ont légèrement fléchi durant le confinement pour rebondir en juin et juillet 2020.

Au 4ème trimestre, le ralentissement attendu de la collecte européenne et le second confinement, «certes moins strict  », d’une majorité de la population européenne devraient encore modifier le profil des fabrications. On peut s’attendre à une reprise des fabrications de produits de grande consommation (laits conditionnés, ultra-frais, beurre plaquette…). En revanche, les fabrications de beurre cube et de poudre maigre devraient marquer le pas, tandis que celles de poudres grasses resteront ralenties, après avoir été dynamiques au 1er semestre 2020.

Marché des fromages : L’UE toujours  offensive

En Europe, le cours des fromages se tient bien. Celui de l’emmental a enregistré un sursaut fin octobre à 5 130 €/t (moyenne UE), soit +8% /2019, après avoir été stable de juin à octobre au niveau de 2019. Ceux des fromages commodités (cheddar, edam et gouda) se sont appréciés légèrement d’un mois sur l’autre et se maintiennent au niveau de l’an dernier. Les fabrications européennes semblent bien ajustées aux débouchés.

Les fabrications européennes supplémentaires ont été pour un 1/3 exportées et pour les 2/3 écoulées sur le marché intérieur.

Les exportations de l’UE-27 ont progressé jusqu’en juillet (+5% /2019 sur 7 mois), puis ont marqué le pas en août. Portées à 870 000 t sur 8 mois, elles ont d’un côté fléchi de 6% vers le Royaume-Uni, devenue la première destination extra-communautaire, et vers les États-Unis (-16% à 73 800 t), et de l’autre progressé vers le Japon (+13% à 86 300 t), désormais la deuxième destination, et vers les autres principaux pays clients (Suisse, Corée du Sud, Ukraine, Arabie, Algérie, Australie, Chine). L’UE-27 a assuré l’essentiel des croissances des échanges internationaux (+2%).

Les fabrications européennes s’annoncent au mieux stationnaires au 4ème trimestre avec des exportations européennes qui pourraient marquer le pas et une consommation européenne plutôt ferme.

Marché du beurre ferme et équilibré

En Europe le cours du beurre est stabilisé au niveau de l’an dernier, à 3 475 €/t début novembre (moyenne européenne). Après avoir fléchi au printemps lors du premier confinement, il s’était ensuite redressé sous l’effet d’une demande européenne ferme et d’exportations dynamiques grâce à une bonne compétitivité prix jusqu’en juin.

Le cours du beurre devrait pour le moins se maintenir pendant le 2nd confinement sous l’effet d’une demande probablement ferme en beurre plaquette et de fabrications limitées. Les exportations européennes marqueront sans doute le pas au 4ème trimestre, après avoir été très dynamiques au 1er semestre, puis stables durant l’été.

Sur les huit premiers mois de 2020, les exportations européennes de beurre ont bondi (+43 000 t soit +24% /2019) à 218 000 t, notamment grâce à des fabrications plutôt dynamiques (+29 000 t soit +2% /2019). Dans le même temps, les importations ont été presque divisées par deux (-28 000 t à 39 000 t). Et les stocks en entreprise ont connu une évolution saisonnière moins marquée qu’en 2019, si bien que la consommation européenne, estimée par bilan, a légèrement baissé de 20 à 30 000 t sur les huit premiers mois de 2020.

Le dynamisme de l’UE n’a pas pour autant comblé le recul de tous les autres fournisseurs, Nouvelle-Zélande en tête (-9% /2019). Ainsi les échanges internationaux de beurre ont reculé de 8% /2019 de janvier à août, selon ATLA.

Marché des protéines laitières : plus instable

Après avoir fléchi en août, le cours de la poudre maigre s’est rétabli depuis. A 2 170 €/t en octobre, le prix moyen de la poudre maigre en Europe a sensiblement progressé, de +1% d’un mois sur l’autre, mais s’éloigne petit à petit de son niveau de l’an dernier (-7% /2019). la poudre de lait européenne demeure toujours plus compétitive que la poudre de lait océanienne (2 500 €/t en octobre), mais moins que la poudre étatsunienne dont le cours a toutefois rebondi +275 € en deux mois à 2 100 €/t en octobre.

La fermeté du marché européen tient aux moindres disponibilités. Les fabrications européennes, qui ont fortement ralenties depuis juin, devraient rester faibles et très inférieures à celles de l’an dernier. De même les stocks en entreprises, qui ont continué de refluer durant l’été, sont désormais très faibles. Estimés à 80 500 t par ATLA début septembre, ils ont été divisés par trois d’un automne à l’autre (240 000 t un an plus tôt).

Amorcé au 1er semestre, le reflux des exportations européennes de poudre maigre s’est accéléré durant l’été. Cumulées sur huit mois, elles ont chuté de 14% à 586 000 t. Dans le même temps, les exportations étatsuniennes ont bondi de +29% /2019, à 556 000 t, grâce à des fabrications importantes permises par le dynamisme de la production laitière et le ralentissement des fabrications fromagères au printemps. La très bonne compétitivité des produits étatsuniens a de plus permis aux opérateurs de résorber les stocks qui s’étaient constitués pendant le confinement et les ramener en septembre à leur niveau de l’an dernier.

Les exportations néozélandaises de poudre maigre sont demeurées faibles jusqu’en août faute de disponibilités et de compétitivité. Elles devraient le rester, Fonterra privilégiant les exportations de poudres grasses. En somme les échanges internationaux de poudre maigre ont marqué le pas (-1% /2019 sur huit mois).

Poudres grasses : retour passager de l’UE sur le marché mondial

Plutôt offensifs au 1er semestre, les exportateurs européens de poudres grasses se font plus attentistes au 2nd semestre. Malgré cela, les exportations de l’UE-27 ont progressé sur les huit premiers mois de +27% /2019 à 237 000 t. Depuis août, ils subissent le retour en force de Fonterra qui, grâce à un très bon début de campagne laitière 2020/21, a nettement accru ses fabrications et relancé ses exportations. Celles-ci avaient marqué le pas sur les huit premiers mois de l’année (-1% /2019 à 925 000 t). Sur la même période, les échanges internationaux ont légèrement progressé de +1% /2019, grâce notamment au retour de l’Argentine (x2,5 à 86 000 t).

Demande mondiale relancée de poudre de lactosérum

Enfin, le marché de la poudre de lactosérum se tient bien avec un cours stabilisé autour de 700 €/t dans l’UE cet automne en Allemagne et en France. La reconstitution du cheptel porcin chinois a relancé les besoins et les importations chinoises de poudre de lactosérum (+117 000 t soit +35% /2019 sur 9 mois). Les deux principaux fournisseurs, UE et États-Unis, tirent leur épingle du jeu. Les exportations européennes ont fortement progressé (+11% /2019 à 457 000 t sur 8 mois) et celles des États-Unis ont rebondi de +17% sur la même période (317 000 t) sans pour autant avoir retrouvé le niveau historique de 2018. De son côté, la Biélorussie accroit ses exportations, grâce au dynamisme de ses fabrications fromagères, essentiellement sur la Russie. En somme, les échanges internationaux ont bondi de +10 à +11% d’une année sur l’autre.