Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 357 Janvier 2024

Viandes bovines

Cours des gros bovins finis en hausse

En France, les cours des gros bovins finis démarrent l’année 2024 sur une hausse, quelles que soient leur catégorie et leur conformation, dans un contexte de forte baisse de l’offre de vaches à abattre et de JB laitiers.

Chez nos voisins européens, les prix des réformes semblent stabilisés alors que la demande est plus importante ce début d’année pour la viande de vache. Les cours des jeunes bovins ont atteint des records en Italie tandis qu’une reprise s’amorce en Pologne.

Les prix des broutards sont stables malgré la faiblesse de l’offre. Côté veaux de boucherie, les prix débutent l’année en léger retrait par rapport à 2023.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Commerce extérieur et consommation en retrait

En cumul sur les 11 premiers mois de 2023, les échanges français de viande bovine étaient en retrait sur un an. C’était également le cas de la consommation calculée par bilan. Malgré une amorce de détente, l’inflation est restée forte en 2023, pesant notamment sur les achats au détail.

Des échanges de viande bovine toujours en recul

Les échanges français de viande bovine ont marqué le pas sur les 11 premiers mois de 2023. Les exportations françaises de viande bovine ont fortement baissé, à 197 000 téc (-12% /2022 et -13% /2021). Seuls les envois vers la Grèce ont résisté, mais par rapport au bas niveau de 2022, à 30 600 téc (+1% /2022, mais -13% /2021). Les flux sont en retrait partout ailleurs et notamment vers l’Italie (-8% /2022 à 49 900 téc) et vers l’Allemagne (-9% à 34 700 téc).

Les importations se sont repliées après une année 2022 dynamique. Elles ont atteint 333 000 téc sur 11 mois (-6% /2022, mais +15% /2021). La Belgique (+12% /2022 à 27 900 téc) et l’Espagne (+5% à 18 800 téc) ont vu leurs envois progresser. Les importations de viande irlandaise ont résisté (stables à 61 000 téc). Les autres origines étaient en repli.

Attention toutefois, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs néerlandais font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas (cf. infra).

La consommation apparente a flanché par rapport à 2022

Avec des abattages moindres et un commerce extérieur en retrait, la consommation calculée par bilan a reculé en novembre 2023 pour le 8ème mois consécutif. En cumul sur les onze premiers mois de 2023, elle atteindrait d’après nos estimations 1,21 million de téc en cumul, en retrait par rapport aux années précédentes, à respectivement-3,5% /2022 et- 3,0% /2021.

Sans correction des effets du Brexit et sur la même période, le part des imports dans le disponible consommable en France était en léger retrait (25,0% en 2023 contre 25,6% en 2022).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être surinterprétée.

Néanmoins, avec le Brexit et le retour de procédures douanières entre l’UE et le Royaume-Uni dès 2021, les échanges français de viande bovine sont affectés par le dédouanement de viandes britanniques en France et ensuite réexpédiées vers les Pays-Bas. Ces flux « parasites » augmentent artificiellement les flux français. Après correction, sur les onze premiers mois de 2023, le niveau d’import dans la consommation calculée par bilan serait inférieur : 22,8% en 2023 et 23,5% en 2022.

L’inflation est restée soutenue en 2023

En moyenne sur l’année 2023, l’inflation en France est restée élevée malgré un début de ralentissement. D’après l’INSEE, le taux annuel moyen d’inflation sur un an en France était de 4,9% en 2023 contre 5,2% en 2022.

En moyenne sur l’année 2023, les prix à la consommation sont restés particulièrement élevés pour l’énergie (+9,0% /2022) et l’alimentation (+12,6%). La hausse pour la viande bovine et de veau était légèrement moindre (+7,8%).

L’inflation a pesé sur les achats au détail en volume

D’après Circana, la hausse des prix a participé tout au long de 2023 à la hausse en valeur des ventes au détail des produits de grande consommation et de frais libre-service (PGC-FLS). Elle a également pesé sur les ventes en volume. Par rapport à l’année dernière et à l’avant pandémie, les ventes de PGC en cumul sur l’année 2023 étaient en hausse en valeur (+9% /2022 et +20% /2019) mais plus limitées volume (-3% /2022 et = /2019).

L’inflation a également participé à la progression des ventes au détail de viande bovine hachée. D’après Circana, en cumul sur l’année 2023, la hausse relative des ventes était un peu plus forte pour la viande hachée surgelée (+5% /2022 et +40% /2021) que pour le bœuf haché frais (+4% /2022 et +22% /2021).

L’inflation a également concerné la restauration hors domicile

D’après l’INSEE, en cumul sur les l’année 2023, l’inflation a été également marquée dans le secteur de la restauration (+5% /2022) et en particulier pour la restauration rapide et à emporter (+9%).

Depuis le début de l’année, cette progression des prix restait inférieure à la hausse du chiffre d’affaires du secteur, reflétant le dynamisme de la restauration.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Prix en hausse pour tous les bovins finis

Les cours des gros bovins finis débutent l’année 2024 sur une hausse, quelles que soient leur catégorie et leur conformation.

Les cotations des vaches de type viande à haut niveau

Sur les cinq dernières semaines connues (s50_2023 à s2_2024), les abattages de vaches de type viande ont affiché une baisse annuelle de -9% d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. Cette forte baisse de l’offre à abattre permet de soutenir les cours des vaches les mieux conformées. La vache U standard a démarré l’année à 5,77 €/kg de carcasse et a encore gagné 3 centimes en semaine 2, à 5,80 €/kg (+2% /2023 et +19% /2022).

La cotation de la vache R a elle aussi gagné 3 centimes pour remonter à 5,40 €/kg de carcasse en semaine 2 (= /2023 et +23% /2022).

Les cotations des laitières regagnent quelques centimes

Les cotations des vaches O et P qui s’étaient nettement repliées à l’automne ont regagné respectivement +11 et +12 centimes depuis la mi-décembre, en lien avec une très forte baisse des réformes laitières (-12% sur les 5 dernières semaines connues) et un marché européen qui donne des signes de redressement.

La vache O cotait 4,35 €/kg de carcasse en semaine 2 (-10% /2023, mais toujours +17% /2022) et la vache P 3,99 €/kg (-14% /2023 mais toujours +13% /2022).

Hausse des cours des jeunes bovins

Les jeunes bovins ont eux aussi vu leurs cotations gagner 3 centimes sur les deux premières semaines de l’année, en ligne avec un marché européen relativement dynamique et des prix record en Italie.

La cotation du JB U, à 5,38 €/kg en semaine 2, se rapprochait de son niveau de 2023 (-2% /2023 et +18% /2022). Idem pour le JB R à 5,28 €/kg (-2% /2023, mais toujours +19% /2022). Dans le sillage des vaches laitières et dopée par une offre toujours réduite en JB de type lait, la cotation du JB O a regagné 9 centimes en un mois pour remonter à 4,78 €/kg (-5% /2023, mais toujours +28% /2022).

Sur les cinq semaines s50_2023 à s2_2024, les abattages de JB de type viande étaient en hausse annuelle de +2% et ceux de type lait en baisse de -9%.

Les charges restaient élevées en novembre

En novembre 2023, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015) s’établissait à 132,9 points (-5% /2022, mais toujours +11% /2021). L’indice des prix des aliments achetés était à -9% /2022 et +15% /2021 et celui des énergies et lubrifiants s’était replié après le pic de septembre à 171 (-5,5% /2022 et +24% /2021).

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Des prix record en Italie

Alors que les prix restent sur des niveaux très élevés en Italie sous l’effet d’une offre durablement baissière, le marché allemand, très affecté par la récession en 2023, pourrait se redynamiser quelque peu en 2024.

ITALIE : les cours démarrent l’année sur des niveaux record

En Italie, la faiblesse de l’offre, dans un contexte où la consommation semble plutôt se maintenir, permet aux cotations des jeunes bovins mâles et femelles de démarrer l’année 2024 sur des niveaux jamais atteints par le passé. Le mâle limousin cotait 3,77 €/kg vif en semaine 2 (+2% /2023 et +20% /2022), le mâle charolais Extra cotait 3,62 €/kg vif (+1% /2023 et +18% /2022) et le mâle charolais Prima Qualità 3,51 €/kg (+1% /2023 et +19% /2022).

Les sorties de jeunes bovins sont très limitées, conséquence de la baisse des disponibilités exportables en broutards français en 2023. En novembre, les abattages de bovins mâles âgés de 12 à 24 mois ont totalisé 65 700 têtes (-3% /2022 et -11% /2021), et ceux de femelles 50 500 têtes (-7% /2022 et -10% /2021). Ceci porte à 1,234 million le nombre de jeunes bovins mâles et femelles abattus sur les 11 premiers mois de l’année (-6% /2022 et -9% /2021).

La consommation italienne de viande bovine s’est plutôt bien tenue en 2023. Sur les 10 premiers mois de l’année, le panel ISMEA-NielsenIQ enregistre une hausse de +0,7% des volumes achetés par les ménages, après une baisse de -4% en 2022. D’après nos estimations, la consommation italienne calculée par bilan sur l’ensemble de l’année 2023 serait quasi stable (-0,2% /2022), avec un plus grand recours aux viande importées (+6% /2022) pour compenser une baisse de production de plus de 6%. La part des importations de viande dans la consommation italienne de viande bovine grimperait alors à 44%.

ALLEMAGNE : vers un marché moins morose en 2024 ?

En Allemagne, la demande a été affectée en 2023 par la récession économique – le PIB s’est réduit de 0,3% d’après Destatis – ainsi que par la baisse de pouvoir d’achat provoquée par l’inflation. La consommation totale de viande bovine calculée par bilan aurait ainsi enregistré une forte baisse en 2023 (-5% /2022 d’après nos estimations). Ceci a pesé sur les prix des jeunes bovins allemands et a fortement réduit les besoins à l’import.

L’année 2024 pourrait être toute autre. L’inflation a amorcé une baisse et l’économie du pays pourrait renouer avec la croissance d’après les dernières prévisions du gouvernent (+1,3% /2023). Par ailleurs, le nombre de jeunes bovins produits en 2024 serait en baisse. L’enquête cheptel de novembre 2023 dénombrait en effet 836 000 mâles âgés de 1 à 2 ans (-1,6% /2022) et 389 000 mâles de 8 à 12 mois (-5,5%), ce qui pourrait redynamiser la demande en viandes importées.

Les cotations des jeunes bovins allemands démarrent l’année sous leurs niveaux de 2023, à 4,87 €/kg pour le JB U (-8% /2023 et -1% 2022), à 4,78 €/kg pour le JB R (-9% /2023 et -1% 2022) et 4,48 €/kg pour le JB O (-10% /2023 et -1% 2022).

POLOGNE : baisse durable de la production

La production de viande bovine recule en Pologne, faute de veaux à engraisser. Sur les dix premiers mois de 2023 elle a totalisé 432 000 téc (-4% /2022 et -7% /2021), dont 245 000 téc de mâles non castrés (-2% /2022 et -8% /2021), 66 000 téc de génisses (-6% /2022 et 2021) et 117 000 téc de vaches (-8% /2021 et -6% /2021).

Les cotations des jeunes bovins polonais démarrent l’année à des niveaux relativement hauts : 4,84 €/kg de carcasse pour le JB R (=/2023 et +9% /2022) et 4,63 €/kg pour le JB O (-1% /2023 ; +7% /2022).

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Léger frémissement des cours

Après la baisse saisonnière des cours fin 2023, les prix des réformes se sont stabilisés. Avec une demande plus importante en début d’année pour la viande de vache, certains États membres de l’UE ont vu leurs cours repartir à la hausse. C’est notamment le cas en Irlande.

ALLEMAGNE : consommation plus limitée malgré un ralentissement tout relatif de l’inflation

En Allemagne, après quelques mois de baisse, les prix des produits alimentaires sur un an sont repartis à la hausse fin 2023. Selon l’Office fédéral de la statistique (Destatis), l’indice des prix à la consommation (IPC) s’est en effet établi à +3,7% en décembre 2023 contre +3,2% en novembre 2023. L’alimentation restaient un des principaux moteurs de l’inflation.

Les prix plus élevés au détail comme en restauration pèsent sur la consommation des ménages. Au détail, en cumul sur les onze premiers mois de 2023, la consommation de viandes en Allemagne a subi une descente en gamme face à la hausse des prix. Si l’ampleur de la baisse des achats par les ménages de viandes, saucisses et volaille a été limitée (-0,9% /2022), le type de consommation a évolué. D’après AMI, les consommateurs se sont reportés vers la volaille (+2% /2022 en volume) ou les viandes hachées mélangées (+5%), moins chères, au détriment de la viande bovine (-3%) ou de la viande de porc (-7%).

Moins consommée en fin d’année au moment des fêtes au profit de la viande de JB, la viande de réforme, moins chère, connaît généralement un regain d’intérêt en début d’année. Pour le moment, après s’être stabilisée en fin d’année, la cotation de la vache O a repris quelques centimes. Entre les semaines 49 de 2023 et 1 de 2024, elle s’est appréciée de +5 centimes à 3,52 €/kgéc, mais elle restait inférieure aux cours des deux années précédentes (-14% /2023 et -1% /2022).

D’après AMI, on pourrait assister à un rebond des cours en ce début d’année. La viande de vache, moins chère, est actuellement demandée par les abatteurs alors que l’offre plutôt limitée continue de se restreindre. D’après la dernière enquête cheptel de novembre 2023, il n’y avait plus que 10,8 millions de bovins en Allemagne (-160 800 têtes ou -1,5% /2022). Les effectifs de vaches étaient globalement en retrait (-1,9% /2022 à 4,34 millions de têtes), mais la dynamique était différente avec une hausse des effectifs de vaches allaitantes (+2,5% à 630 000  têtes), loin de compenser la diminution du nombre de vaches laitières (-2,5% à 3,71 millions de têtes).

POLOGNE : cours toujours stables

En Pologne, l’évolution des cotations des réformes a été affectée courant 2023 par une demande européenne plutôt limitée alors que l’inflation restait soutenue. Mais depuis plusieurs semaines, le cours de la vache O est resté relativement sable. En semaine 1, il atteignait 3,87 €/kg de carcasse (-6% /2023, mais +7% /2022), stable sur un mois. Le cours des réformes polonaises était supérieur au cours allemand (+7%), mais plus faible que le cours irlandais (-4%).

IRLANDE : la demande plus dynamique en réformes soutient les cours

En Irlande, les abattages ont été plutôt limités au cours de l’année 2023. Dans les abattoirs irlandais agréés pour l’export, seuls les abattages de réformes avaient légèrement progressé (+1% /2022). Toutes les autres catégories étaient en baisse.

Depuis début de 2024, les abattages de réformes restaient plutôt soutenus après un rebond saisonnier plutôt marqué fin 2023. D’après l’indicateur hebdomadaire du ministère de l’Agriculture irlandais, les abattages de vaches sur les semaines 1 à 2 étaient en hausse de +17% /2023 et +37% /2022.

La demande des abattoirs en réformes est désormais plus soutenue afin de fournir la restauration et la transformation en Europe continentale. Les cours des vaches progressent ainsi depuis plusieurs semaines. En semaine 1, la cotation de la vache O atteignait 4,02 €/kg de carcasse (-11% /2023, mais +14% /2022), soit une hausse de 10 centimes en un mois. Dans le même temps, poursuivant la tendance de fin 2023, la cotation du bœuf R poursuivait sa hausse marquée (+22 centimes sur la même période), à 5,05 €/kg (-5% /2022, +17% /2021).

Viandes bovines » Maigre »

Naissances dynamiques à l’automne

Les naissances de veaux allaitants ont été dynamiques à l’automne 2023, ne compensant que partiellement le déficit du printemps. Les disponibilités en broutards restent faibles du fait de la décapitalisation et du creux de naissances au printemps. Début 2024, les prix sont restés stables dans la lignée des cotations de fin 2023.

Le report des naissances vers l’automne se confirme

Comme les années précédentes, les naissances de veaux de mère allaitante ont été plus dynamiques à l’automne, compensant en partie le déficit du printemps. Ainsi, sur les trois derniers mois disponibles (septembre – novembre), 889 000 veaux sont nés de mère allaitante, en progression de +7 000 têtes ou +0,8% /2022. À l’inverse, sur les trois mois du pic habituel de naissances (février – avril), les naissances étaient en baisse de -97 000 têtes (ou -8,4%) /2022, à 1 065 000 têtes.

En cumul sur onze mois, 2 958 000 veaux sont nés de mère allaitante, soit une baisse de -137 000 naissances (-4,4% /2022).

Au 1er décembre 2023, la décapitalisation allaitante poursuivait son ralentissement avec 3 470 000 vaches présentes dans les exploitations françaises, soit une baisse de -2,1% (ou -74 000 têtes) sur un an contre -3% encore en juin 2023.

Baisse des disponibilités en broutards

Conséquence à la fois de la décapitalisation et de la baisse des naissances de printemps, le disponible en broutards est en baisse cet hiver. Ainsi, seuls 718 000 mâles allaitants âgés de six à douze mois étaient présents dans les fermes françaises au 1er décembre, en recul de -2% ou -18 000 têtes /2022. Le recul touche tout particulièrement les Charolais, plus impactés par la décapitalisation : avec 285 000 têtes, leur nombre était en baisse de -12 000 têtes ou -4%.

À l’inverse, les naissances dynamiques de l’automne ont limité le recul des effectifs de broutards de moins de six mois présents dans les fermes. On dénombrait ainsi 628 000 de ces animaux au 1er décembre, en recul de -1% (ou -7 000 têtes) /2022.

Recul des exportations sur un an

D’après les données SPIE-BDNI, les exportations de broutards (bovins de type viande âgés de 4 à 15 mois) étaient en nette baisse en novembre (semaines 44-48), à 110 000 têtes (-8% ou -9 000 têtes /2022). En cumul sur 50 semaines, 971 000 broutards ont été exportés, soit une baisse de -7% /2022 (-72 000 têtes). Le recul touchant les deux sexes, la part de femelles dans les animaux exportés reste stable à 34%.

La relocalisation d’une partie de l’engraissement en France, à l’œuvre depuis deux ans, concerne essentiellement les Charolais, déjà plus marqués par la décapitalisation que les autres races. En conséquence, les envois de broutards charolais ont davantage reculé sur cinquante semaines, de -8% à 295 000 têtes (-26 000 /2022), que les Limousins, de -4%, soit -12 000 têtes, à 298 000 animaux.

Exports dynamiques vers l’Italie en novembre

En novembre d’après les données Douanes, les exports de broutards mâles de plus de 300 kg étaient en hausse vers l’Italie à 60 000 têtes (+5 000 têtes ou +9% /2022). Au total, et malgré une baisse sur les envois de femelles (-8% à 6 000 têtes), les exportations vers l’Italie ont progressé de +3% en novembre, à 83 000 têtes. En cumul sur onze mois, 768 000 broutards ont été expédiés en Italie, soit un recul de -5% /2022.

L’Espagne toujours aux achats de broutards lourds

Les envois de broutards lourds vers l’Espagne ont continué leur progression en novembre d’après les données Douanes, avec 6 000 têtes (×2,5 /2022). Sur les onze premiers mois de 2023, les exportations de broutards mâles de plus de 300 kg ont ainsi doublé, atteignant 44 000 têtes. Au total cependant, les exportations vers l’Espagne sont marquées par la baisse des envois de broutards légers (160-300 kg), qui restent nettement inférieurs aux années précédentes sur onze mois (53 000 têtes, -5% /2022 et -35% /2021) malgré un rebond à 7 000 têtes en novembre (+22% /2022). Ainsi, en cumul toutes catégories, 100 000 animaux sont partis vers l’Espagne, soit une progression nette de +27% (ou +22 000 têtes) sur un an, mais toujours bien en-deçà du niveau historique (-9% /2021, -15% /2020).

Lent démarrage des envois en janvier

D’après les données TRACES-DGAL (données issues des certificats sanitaires, exportations tous bovins confondus vers les pays de l’UE), sur les deux premières semaines de 2024, les envois de bovins vers l’Italie étaient en baisse de -27% (ou -9 000 têtes) /2023, avec 24 000 animaux expédiés. Attention cependant, en 2024, le 1er janvier (férié) était un lundi, alors qu’il tombait un dimanche en 2023, ce qui a réduit le nombre de jours d’activité en semaine 1 en 2024.

Vers l’Espagne, ces envois sont restés dynamiques avec 25 000 têtes sur deux semaines, en hausse de +10% /2023 (attention, ces données incluent les broutards, les veaux laitiers et toutes les autres catégories de bovins envoyés).

Prix : première quinzaine 2024 dans le prolongement de 2023

Début 2024, les prix sont globalement restés stables et aux mêmes niveaux que sur les dernières semaines de 2023 malgré la faiblesse de l’offre. Le Charolais U de 450 kg cotait ainsi 3,26 €/kg vif (-8 cts /2023 ou -2%). La cotation du Charolais U de 350 kg s’établissait à 3,32 €/kg, stable sur quatre semaines et proche du cours de l’année dernière (-7 cts ou -2% /2023).

Le Limousin E de 350 kg cotait 3,80 €/kg vif, un prix inchangé depuis octobre 2023 et en hausse de +15 cts (ou +4%) sur un an. Le broutard croisé R de 300 kg cotait 3,10 €/kg, en très légère hausse (+1 ct) sur quatre semaines et proche également de son niveau de janvier 2023 (+2cts ou +1%).

Côté femelle, la Limousine E de 270 kg cotait 3,40 €/kg, un prix stable également depuis fin 2023, mais en hausse sur un an (+10 cts ou +3% /2023). De même, la Charolaise U de 400 kg était quasi stable en semaine 2 à 3,23 €/kg (+1 ct sur quatre semaines), également en hausse (+7cts ou +2%) sur un an.

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Le prix du veau gras presque équivalent à début 2023

Le prix des veaux de boucherie conventionnels débute l’année à bon niveau, même s’il est très légèrement sous celui de 2023 à pareille époque, du fait d’une consommation un peu dynamique, après deux années d’inflation. Les coûts alimentaires et du pétrole continuent de reculer. Les abattages de décembre ont été en net recul. Aux Pays-Bas, la production annuelle se serait contractée de 2% en 2023, mais le marché est resté fluide, avec un poids carcasse moyen en recul.

Cotation en hausse depuis les dernières semaines de 2023

Après l’arrivée des températures automnales mi-octobre, le cours des veaux de boucherie français a enfin profité de la hausse saisonnière de la consommation de viande de veau pour progresser un peu. En semaine 2 de 2024, le veau rosé clair O élevé en atelier cotait 7,35 €/kg éc, soit un tout petit moins que la haut niveau de 2023 (-1% ; -11 centimes /2023). Le veau rosé clair R élevé en atelier, était un peu plus en retrait que le O, à 7,53 €/kg éc, soit -4% ou -28 cts /2023.

En-s2-en-2024-le-veau-rose-clair-O-eleve-en-ateliei-progressait-par-rapport-a-la-s1-en-atteignant-7,35-EUR-par-kg-carc

En 2023, la progression des cours du veau sous la mère a été plus forte que celle du veau de boucherie conventionnel, sous l’effet de la pénurie de veaux produits (départs en retraite, réorientation partielle vers le broutard pour des raisons de cours et de main d’œuvre). En moyenne entre les semaines 51 de 2023 et 2 de 2024, le cours de veau U élevé sous la mère atteignait 9,86 €/kg éc (+5% ou + 46 cts /2023).

En-s2-le-cours-du-veau-U-eleve-au-pis-etait-de-en-moy-sur-4-semaines-de-9,86-Eur-par-kg-carc-en-hausse-de-46-cts-par-rapp-a-2023

Le coût des aliments reste modéré

À 810 €/t en semaine 2 en 2024, la cotation de la poudre de lactosérum doux était en très léger recul de -2% /2023. Celle de la poudre de lait écrémé (PLE) était inférieure de -4% /2023 (-100 €) à 2 580 €/tonne. Les achats algériens de poudres de lait ont un peu raffermi le coursde la PLE au deuxième semestre 2023, après un premier semestre en recul.

En-s2-la-poudre-de-lactoserum-valait-810-Eur-par-tonne-soit moins-2%-par-rapp-a-2023.

Le prix du baril de Brent de Mer du Nord, dont est issu le propane utilisé en élevage, a continué de refluer en décembre, de -7% en un mois, après -10% un mois plus tôt : à 70 €/baril, ils reste cependant bien au-dessus de son niveau de 2019 (56 €). Les cours sont orientés à la baisse depuis les annonces de prévisions d’un ralentissement de la croissance économique mondiale en 2024.

En-dec-2023-le-baril-de-petrol-Brent-Mer-du-Nord-valait-en-moy-70-Eur-soit-moins-8%-par-rapp-a-2022-mais-plus-24%-par-rapp-a-2019

Les abattages de décembre en fort recul

En décembre, les abattages de veaux gras en France ont chuté de -9% /2022, à 85 000 têtes (-19 000 veaux). Ce recul a été très prononcé pour les veaux allaitants (-14% /2022 ou -2 000 têtes) qui incluent les veaux sous la mère, et un peu moins marqué en veaux laitiers (-7% ou -3 500 têtes). Sur l’ensemble de l’année 2023, 1 052 000 veaux ont été abattus, en recul de -6,0% par rapport à 2022, après le recul de -6,7% déjà constaté en 2022.

En-dec-2023-les-abattages-de-veaux-gras-en-FR-ont-recule-de-8,9%-par-rapp-a-2022.

Depuis quatre mois, le poids moyen des carcasses plus élevé qu’en 2022

Les poids moyens des carcasses de veaux étaient toujours plus en élevés en décembre 2023 qu’en 2022 à pareille époque, à 144,1 kgéc (+3 kgéc /2022). L’arrivée très tardive du climat automnal, plus propice à la consommation de veau, a un peu retardé les sorties de veaux et alourdi les animaux. L’âge moyen des veaux abattus en décembre était porté à 187,8 jours, soit 3,5 jours de plus que fin 2022.

Depuis-sept-2023-le-poids-carcasse-des-veaux-gras-est-superieur-a-celui-de-l-an-passe-a-pareille-epoque

Aux Pays-Bas, le cours du veau gras n’a progressé qu’en fin d’année

Aux Pays-Bas, le prix du veau gras a terminé l’année 2023 et début l’année 2024 à 6,0 €/kgéc (-30 centimes et-4,8% /2023).

Debut-2024-le-prix-du-veau-gras-neerlandais-restait-stable-compare-a-fin-2023-a-6-Eur-par-kg-carc

En 2023, les abattages néerlandais auraient reculé de -2% en têtes, à 1 400 000 têtes (-3% en téc) du fait d’une faible demande européenne en RHD, dans le contexte de l’inflation généralisée. Malgré cela, les abattages étaient bien ajustés aux besoins de consommation et le marché fluide, car le poids moyen des carcasses a reculé d’un kg en 2023, pour s’établir à 153 kgéc en moyenne.

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Le veau laitier démarre l’année à prix modéré

La cotation du veau mâle de 45-50kg à faible niveau

En semaine 3, le veau mâle laitier de 45-50 kg valait 55 €/tête, démarrant l’année bien en dessous de 2023 (- 9 €), mais proche des valeurs historiques habituelles (-1 € /2022). Sur l’ensemble de l’année 2023, la cotation moyenne du veau mâle laitier de 45-50 kg s’est établie à 81 €/tête, tout de même +7,6% /2022, grâce à la forte hausse saisonnière au premier semestre 2023. A cette période, la faiblesse des disponibilités en veaux laitiers (décapitalisation laitière) et les besoins des intégrateurs français pour les abattages d’automne-hiver avaient soutenu les prix.

Debut-2024-le-veau-male-laitier-45-50-kg-restait-a-bas-niveau-a-55-EUr-par-tete

Les naissances de veaux de mère laitière reculaient encore en novembre

En novembre 2023, 299 000 veaux de mère laitière sont nés, en net recul de -4,0% /2022 (-12 000 têtes). Sur les 11 premiers mois de l’année 2023, seuls 2 874 000 veaux sont nés, soit 100 000 têtes de moins qu’en 2022 (-3,4% /2022).

En-novbre-2023-les-naissances-de-veaux-de-mere-laitiere-reculaient-de-4%-par rapp-a-2022

Pour les veaux disponibles à l’engraissement (tous les veaux mâles issus de mère laitière et les femelles croisées lait-viande), les naissances sont en fort recul, d’une ampleur inédite : -3,7% /2022 ou -67 000 têtes en 11 mois.

Le prix du veau frison espagnol démarre 2024 nettement plus bas que 2023

En 2023, pour la 1ère fois depuis plus de 10 ans, les exports de veaux français (à 88% vers l’Espagne) auraient légèrement reculé de -3% (11 000 têtes). Les engraisseurs espagnols sont toujours intéressés par les veaux laitiers, mais les achètent à prix moindre, car le prix du JB espagnol a reculé au 2ème trimestre 2023 et n’est pas remonté depuis, faute d’une consommation suffisamment dynamique en Europe. En semaine 1 de 2024, la cotation du veau frison espagnol de moins d’un mois était donc de 91,6 €/tête (-23% /2023). A 126,7 €/tête en 2023, la cotation moyenne annuelle s’est légèrement appréciée, de +4,6 € /2022, grâce à la bonne tenue du cours au 1er semestre.

Le-veau-frison-ESP-de-moins-d-un-mois-demarre-2024-a-moins-23-pr-cent-compare-a-2023

Recul des exports de veaux laitiers

Les exportations de jeunes veaux laitiers ont atteint 355 000 têtes entre les semaines 1 et 50 de 2023, d’après SPIE-BDNI, soit un recul de -3% /2022. Entre les semaines 44 et 48 (novembre) les exports de veaux laitiers ont reculé de -5%, après un bon mois d’octobre compensant le mois de septembre affecté par l’apparition de la MHE dans le sud-ouest de la France.

En-s44-a-48-en-2023-les-exports-de-veaux-laitiers-FR-ont-recule-de-5%-par-rapp-a-2022