Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 333 Novembre 2021 Mise en ligne le 17/11/2021

Viandes bovines

Hausses concomitantes des charges et des prix des bovins finis

Sur un marché européen en manque de viande, les prix des bovins finis – vaches, génisses, jeunes bovins et veau de boucherie – poursuivent leur hausse. Pas de baisse saisonnière en vue pour les prix des vaches de réformes, sauf dans les îles britanniques où les bœufs et génisses sont prioritaires à l’approche des fêtes. Ces cours bien orientés apportent un peu d’air aux éleveurs, confrontés à l’envolée spectaculaire de leurs charges.

Les prix stagnent toutefois pour les broutards et restent bas pour les jeunes veaux laitiers. Pourtant, les marchés exports sont aux achats pour tous les bovins maigres, grâce à la bonne valorisation des animaux finis et malgré la hausse des coûts d’alimentation.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Consommation : des habitudes d’achats prises lors des confinements persistent

Le chiffre d’affaires de la RHD a poursuivi son redressement en France comme en Europe. Les consommateurs ont toutefois conservé une partie des habitudes d’achats prises lors de la pandémie. En septembre, les exportations ont progressé, pas les importations.

Redressement du chiffre d’affaires de la restauration

Dans l’UE à 27, le chiffre d’affaires de la RHD a poursuivi son redressement partiel en août, flirtant avec son niveau d’avant pandémie (+12% /2020, mais toujours -4% /2019). La situation restait cependant hétérogène avec un redressement toujours très partiel en Allemagne (+3% /2020 et -12% /2019) et en Espagne (+24% /2020 et -13% /2019). Le redressement était intégral en France, avec un chiffre d’affaires en août 2021 supérieur aux deux années précédentes (+11% /2020 et +4% /2019).

Mais, en France, la situation reste divergente selon les types de restauration. Le chiffre d’affaires de la restauration rapide était toujours en forte progression (+14% /2020 et +11% /2019). Celui de la restauration traditionnelle égalait son niveau d’avant pandémie (+7% /2020 et = /2019). Mais le secteur de la restauration collective sous contrat (+25% /2020 mais -21% 2019) restait affecté par un niveau de télétravail plus important qu’en 2019.

D’après IRi, les habitudes prises durant la pandémie devraient se prolonger, au moins partiellement. En septembre 2021, les dépenses en restauration commerciale (restauration traditionnelle, restauration rapide, brasseries…) sont restées dynamiques par rapport au niveau d’avant pandémie (+5% /2019). Mais les habitudes prises lors des périodes de restrictions (télétravail, livraison…) et la météo, qui n’a pas toujours permis de fréquenter les terrasses, ont incité les Français à se faire livrer des repas. En août et septembre 2021, la proportion des dépenses liées à des livraisons avait nettement progressé, passant de 6% du total des dépenses réalisées en restauration commerciale avant la pandémie en 2019, à 14% en 2021. Cela ressemble à un mouvement de fond, sensible depuis près d’une décennie dans d’autres pays, notamment aux États-Unis.

Des ventes au détail toujours dynamiques, mais logiquement inférieures à celle du 2ème confinement

Un an après l’annonce du deuxième confinement lors de la dernière semaine d’octobre (s.43) les ventes de produits de grande consommation et frais libre-service (PGC-FLS) ont logiquement enregistré une chute (-16% /2020), mais elles restent toujours supérieures à celles de 2019 (+4% /2019). Sur les trois semaines précédentes (s.40 à s.42) les ventes au détail sont restés soutenues en valeur (-1% /2020 et +5% /2019). En cumul depuis le début de l’année, les ventes de PGC en GMS sont désormais inférieures à 2020, mais restent bien supérieures à l’avant pandémie (-1% /2020 et +6% /2019).

Avant la semaine 43 perturbée par les effets du reconfinement en 2020, les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) comme de surgelés (dont les viandes congelées) se situaient à des niveaux intermédiaires entre les deux dernières années sur les semaines 40 à 42.

Si les ventes de viandes hachées se sont repliées, elles restent à des niveaux intermédiaires entre 2019 et 2020. Sur les semaines 40 à 43, elles sont en baisse de -4% /2020 (début du 2ème confinement) mais en hausse de +6% /2019. C’est le cas pour les ventes de haché frais (-4% /2020 ; +4% /2019) comme de haché surgelé (-4% /2020 ; +8% /2019). Depuis le début de l’année 2021 les ventes de haché frais (-3% /2020 et +10% /2019) comme de haché surgelé (-6% /2020 et +13% /2019) sont restées dynamiques.

Les exportations ont augmenté en septembre, pas les importations

En septembre 2021, les flux de viande bovine ont évolué de façon contrastée :

  • Avec un marché européen en manque de viande de mâles, les exportations ont atteint 21 800 téc (+11% /2020 et +17% /2019). Les envois ont progressé vers l’Italie (6 000 téc ; +3% /2020 et +12% /2019) ainsi que vers la Grèce (3 700 téc ; +10% /2020 et -4% /2019). Ils ont poursuivi leur développement vers les Pays-Bas (2 300 téc : x3 /2020 et x4 /2019) et la Belgique (2 200 téc ; +21% /2020 et +32% /2019). Pour la première fois depuis de nombreux mois, les exportations vers l’Allemagne étaient en retrait par rapport au niveau élevé de 2020 (-7% /2020, mais +9% /2019 ; à 4 000 téc).
  • Les importations ont atteint 27 300 téc (-7% /2020 et +2% /2019), niveau inférieur au mois de septembre 2020 marqué par une forte reprise des importations après plusieurs mois à un niveau plancher.

En cumul sur les trois premiers trimestres, les exportations françaises de viande bovine dépassaient les niveaux des deux dernières années à 251 000 téc (+9% /2020 et +3% /2019). Les importations se situaient à des niveaux intermédiaires, à 174 000 téc (+5% /2020 et -12% /2019).

La consommation calculée par bilan était en recul en septembre 2021 pour le 4ème mois consécutif, à 126 100 téc (-5% /2020 et 2019) d’après nos estimations. En cumul sur trois trimestres, la consommation était stable à près de 1 120 000 téc (= /2020 et -3% /2019).

En septembre 2021, avec la baisse des importations sur un an, la part des viandes étrangères dans les disponibilités totales a légèrement reculé. La consommation de viande bovine française (veau inclus) était cependant à nouveau en retrait (-4% /2020).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !

 

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Forte hausse des prix des gros bovins mais inflation des charges

La très forte inflation des charges est concomitante à la hausse des prix des bovins finis. En septembre, l’IPAMPA viande bovine était en hausse de +10% /2020, quand celle du prix moyen pondéré des gros bovins finis entrée abattoir atteignait +9% /2020. Si les prix des intrants (aliment, énergie, matériel…) resteront élevés dans les prochains mois, les fondamentaux du marché sont au vert pour les prix des bovins, la pénurie de viande sur le marché européen continuant d’orienter les prix à la hausse.

Des charges en forte hausse

En septembre 2021, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) qui permet de mesurer l’évolution des charges dans les ateliers bovin viande, se situait au niveau record de 114,3 (+10% /2020 et +8% /2019). L’indice des aliments achetés, plus volatile, était à +12% /2020 et +14% /2019 et celui des énergies et lubrifiants à +37% /2020 et +3% /2019. L’IPAMPA viande bovine devrait rester élevé dans les prochains mois compte tenu des anticipations des prix des grains, des tourteaux et de ceux de l’énergie (lire zoom sur le marché des grains).

Face à cette flambée des charges, les prix des bovins finis se sont heureusement revalorisés. Le PMP (prix moyen pondéré) des gros bovins finis entrée abattoir s’établissait en septembre à 3,91 €/kg de carcasse (+9% /2020 et +10% /2019). Il avait encore progressé en octobre, à 3,96 €/kg en moyenne sur le mois (+11% /2020 et +13% /2019) et atteignait 4,02 €/kg en semaine 44 (+12% /2020 et +16% /2019).

La vache R à 4,28 €/kg début novembre, la vache U à 4,90

L’offre limitée en France comme chez nos voisins européens continue de soutenir les prix des femelles. Les cours des vaches allaitantes ont encore gagné 5 à 6 centimes depuis le mois dernier. En semaine 44, la vache U cotait 4,90 €/kg (+8% /2020 et +10% /2019) et la vache R 4,28 €/kg (+7% /2020 et +14% /2019).

Les cotations des vaches laitières sont reparties à la hausse en octobre, contrairement à la tendance saisonnière habituelle. La vache O cotait ainsi 3,59 €/kg début novembre (+15% /2020 et +19% /2019) et la vache P 3,40 €/kg (+18% /2020 et +32% /2019).

En octobre, les abattages de femelles ont été particulièrement bas. Non seulement les cheptels sont en retrait (-1,7% /2020 pour les vaches laitières et -2,5% pour les vaches allaitantes au 1er  octobre), mais la belle arrière-saison avait permis de maintenir de nombreux animaux au pâturage. D’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev basé sur les outils de plus de 1 500 tonnes de gros bovins, les abattages de vaches sur les semaines 40 à 43 étaient en baisse de -4% /2020 pour les laitières et de -2% pour les vaches de type viande. Ceux de génisses étaient en légère hausse (+1%) et ceux de bœufs en progression significative (+7%). Mais cette dernière catégorie concerne des volumes trop réduits pour compenser le manque de femelles sur le marché français.

Les JB français profitent de l’envolée des prix sur le marché européen

La hausse des cours des jeunes bovins partout en Europe s’accélère et se transmet en France, d’autant que l’offre nationale est faible. Le JB U a encore gagné 15 centimes en 1 mois pour atteindre 4,39 €/kg de carcasse en semaine 44 (+16% /2020 et +11% /2019). Le JB R a gagné 17 centimes à 4,24 €/kg (+18% /2020 et +12% /2019). Le JB O s’est quant à lui renchéri de 8 centimes à 3,61 €/kg (+14% /2020 et +13% /2019).

Depuis maintenant plusieurs mois, les JB sont abattus plus jeunes qu’habituellement, leurs sorties étant anticipées afin de répondre à la demande du marché européen. A présent, la marchandise manque à l’appel. Les abattages de JB de type viande sur les semaines 40 à 43 étaient en retrait de -8% /2020 et ceux de JB de type lait de -24% !

Les sorties de JB viande depuis le début de l’année sont supérieures à la prévision issue du modèle MODEMO, ce qui traduit un rythme de prélèvement plus dynamique des mâles en ferme que la tendance des 4 années antérieures. Au 31 octobre, l’avance de sorties cumulée depuis le début de l’année atteignait +17 000 têtes.

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Les cotations poursuivent leur hausse

En Europe, l’offre globalement limitée en jeunes bovins, sauf en Espagne et jusqu’ici en Italie, continue de booster les cotations.

Allemagne : le JB R a dépassé les 4,40 €/kg de carcasse.

En Allemagne, les cours des jeunes bovins ont poursuivi leur hausse entamée au mois de juillet. En semaine 43, le JB U atteignait ainsi 4,51 €/kg de carcasse (+21% /2020 et +23% /2019) quand le JB R cotait 4,41 €/kg (+21% /2020 et +22% /2019) et le JB O 4,13 €/kg (+24% /2020 et +26% /2019).

La baisse continue des effectifs relevée dans les dernières enquêtes cheptel se matérialise dans le manque de disponibilités et le recul des abattages. Sur les 5 dernières semaines disponibles (s.39 à 43) les abattages de gros bovins en Allemagne étaient en retrait (-2% /2020 et -5% /2019) selon l’indicateur hebdomadaire AMI. Le constat à la baisse était encore plus marqué pour les taurillons (-7% /2019 et 2020).

D’après les experts d’AMI, la demande des abatteurs en animaux mâles devrait perdurer alors que l’offre disponible reste très limitée. Avec l’approche des fêtes de Noël, la demande pour les pièces nobles comme les filets de jeunes bovins devrait continuer de soutenir les cotations, d’autant que les consommateurs se tournent toujours davantage vers la viande bovine au détriment de la viande de porc, dont les prix sont pourtant en baisse.

Pologne : le JB O a dépassé les 4 €/kg de carcasse

En Pologne, le JB O cotait 4,18 €/kg en semaine 44 (+46% /2020 ; +44% /2019 et +30% /2018). La demande de la restauration ne cesse de progresser partout en Europe et le manque d’offre continue d’orienter les prix à la hausse.

Les prix des quartiers de l’arrière de jeunes bovins, particulièrement prisés en restauration commerciale, ont continué de flamber. En semaine 43, le prix moyen d’un quartier arrière de JB sortie abattoir atteignait 5,06 € (+42% /2020 et +39% /2019) d’après les données du ministère de l’Agriculture polonais. C’est +33 centimes en un mois.

La hausse saisonnière du prix des quartiers avants, liée à la hausse de la demande pour les muscles à cuisson longue à l’entrée dans l’hiver, est beaucoup plus rapide que les années précédentes (+25 centimes en un mois). En semaine 43, les quartiers avants de JB polonais cotaient 3,15 €/kg de carcasse (+32% /2020 et +31% /2019).

Face à la demande accrue en viande bovine polonaise, la production plafonne. Sur les 8 premiers mois de l’année, les abattages de gros bovins ont totalisé 373 000 téc (-1% /2020). Ceux de JB et de taureaux ont reculé à 217 000 téc (-5% /2020).

Sur les 7 premiers mois de 2021, les exportations de viande bovine polonaise réfrigérée et congelée s’étaient déjà redressées à 254 000 téc (+1% /2020 et +2% /2019). Les envois vers l’Allemagne (+3% /2020 à 48 000 téc), sur pays tiers ou des destinations habituellement secondaires en UE ont été particulièrement dynamiques contrastant avec un recul vers l’Italie, l’Espagne ou les Pays-Bas.

Italie : poursuite de la hausse des cours

En Italie, les cotations des JB sont très fortement à la hausse face à une relative pénurie à l’échelle de toute l’Europe. En semaine 44 à Modène, le cours du Charolais « extra » a atteint 2,94 €/kg vif et celui du Charolais « prima qualità » 2,83 €/kg vif. Pour les deux cotations, cela représente +10 centimes en un mois (+4%). Ces deux nouvelles cotations de la bourse de Modène ne permettent pas de comparaison pluriannuelle. La bourse de Padoue permet cette comparaison : la cotation des mâles charolais y a atteint 2,77 €/kg vif en semaine 44 (+16% /2020 et +8% /2019) soit 11 centimes de plus en un mois (+4%) et 38 centimes de plus depuis le début de l’année (+16%).

La tendance est la même pour le cours du mâle limousin extra à Modène, à 3,02 €/kg vif en semaine 44 (+10% /2020 et +7% /2019). C’est +7 centimes en un mois (+2%).

L’offre transalpine a pourtant été soutenue depuis le début de l’année. Sur les 8 premiers mois de 2021, 566 000 bovins mâles de 12 à 24 mois ont été abattus d’après la base de données sanitaires transalpine (+6% /2020 et +4% /2019). Cette évolution est à mettre en relation avec les nombreuses mises en place chez les engraisseurs italiens depuis le milieu de l’année 2020, qui ont profité du recul des prix des broutards français.

En parallèle, 379 000 femelles de 12 à 24 mois ont été abattues (-1% /2020, mais +6% /2019) confirmant l’intérêt des Italiens pour la « scottona ». Ce sont donc en tout plus de 945 000 jeunes bovins mâles et femelles qui ont été abattus entre janvier et août 2021 (+2% /2020 et +4% /2019).

Espagne : les prix profitent du contexte européen

En Espagne, le cours du JB U a poursuivi son redressement. En semaine 44, il atteignait 4,20 €/kg de carcasse (+21% /2020 et +15% /2019) soit 23 centimes de plus en un mois (+6%). Même constat pour le JB R qui s’est établi à 4,07 €/kg (+20% /2020 et +18% /2019), soit +17 centimes en un mois (+4%).

La poursuite de la reprise dans le secteur de la restauration en Espagne depuis plusieurs semaines continue de soutenir le marché espagnol de la viande bovine. D’après les opérateurs, les vacances de la Toussaint ont été particulièrement propices à la consommation en restauration commerciale et à la valorisation des arrières. Et la demande saisonnière en quartiers avants oriente également les cotations à la hausse.

La demande soutenue a permis de maintenir l’orientation des cours à la hausse alors que les coûts de production des engraisseurs espagnols, très dépendants des achats d’aliment, ne cessent de croître.

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Des prix record

Faute d’offre, les prix des vaches de réforme s’envolent dans tous les États membres, sauf en Irlande où ils restent orientés par un marché britannique moins demandeur de vaches. La vache O néerlandaise a atteint 3,82 €/kg début novembre, la vache O allemande 3,58 € et la vache O polonaise 3,41 €/kg.

 

ALLEMAGNE : prix soutenus par le manque de disponibilités en gros bovins

En Allemagne, avec un cheptel bovin en retrait de plus de -2% dans l’enquête de juin, les abatteurs peinent à trouver des animaux pour faire tourner leurs outils. Sur les 8 semaines 36 à 43, les abattages de gros bovins ont enregistré un recul de -2% /2020 et de -6% /2019. La baisse est de -2% /2020 et -7% /2019 pour les vaches, -3% /2020 et -5% /2019 pour les génisses et -3% /2020 et -6% /2019 pour les JB.

Ce manque d’offre booste les prix, même ceux des vaches qui rompent avec la traditionnelle baisse automnale. Ainsi, la vache O cotait 3,58 €/kg en semaine 44 (+46% /2020 et +36% /2019) et la vache R 3,78 €/kg (+41% /2020 et +33% /2019).

PAYS-BAS : une offre au plancher conduit à des prix jamais atteints

Aux Pays-Bas, les abattages de gros bovins sont en fort recul depuis le mois de mars et sont restés à un très bas niveau en octobre (-12% /2020 et -10% /2019 sur les semaines 39 à 43).

Ce fort ralentissement des abattages, alors que le marché européen manque de viande et que les découpeurs néerlandais recherchent des carcasses, induit une flambée des cours. La cotation néerlandaise de la vache O a bondi de 21 centimes en 4 semaines pour atteindre 3,82 €/kg de carcasse en semaine 44 (+52% /2020 et +39% /2019).

IRLANDE : Les prix des vaches restent élevés malgré un début de baisse saisonnière

En Irlande, la baisse saisonnière est enclenchée, en lien avec les prix sur le marché britannique et la hausse automnale des réformes. L’Irish Farmers Association regrette toutefois que les prix des vaches ne suivent pas ceux d’Europe continentale, qui représente le principal marché pour les vaches irlandaises, plutôt que les prix britanniques qui ne devraient rester directeurs que pour les bœufs et les génisses.

La cotation de la vache O restait toutefois élevée en semaine 44, à 3,44 €/kg de carcasse (+21% /2020 et +32% /2019). Celle de la génisse R se maintenait à 4,20 €/kg (+14% /2020 et +17% /2019) et celle du bœuf R à 4,15 €/kg (+15% /2020 et +21% /2019).

D’après l’indicateur du Ministère irlandais de l’Agriculture, les abattages de vaches sur les semaines 41 à 44 étaient intermédiaires entre ceux des deux années précédentes (-6% /2020, mais +7% /2019).


L’enquête cheptel de juin dénombrait 1,605 million de vaches laitières en Irlande, soit 36 000 de plus qu’en 2020 (+2,3%) et 940 000 vaches allaitantes (-42 000 têtes /2020 ou -4,4%).

ROYAUME-UNI : les abatteurs recherchent du prime cattle pour la saison des fêtes

Au Royaume-Uni, La « Christmas kill period » démarre et, avec elle, la recherche de bœufs et de génisses par les abatteurs. Les vaches de réforme ont moins la cote alors même que l’offre est en hausse avant l’hivernage, ce qui met les prix sous relative pression.

La cotation de la vache O4 est orientée à la baisse depuis la fin août. A 2,83 £/kg de carcasse en semaine 43, elle restait toutefois historiquement élevée pour la période (+9% /2020 et +25% /2019). Celles du bœuf R3 restait stable à 4,18 £/kg (+12% /2020 et +26% /2019) de même que celle de la génisse R3, à 4,17 £/kg (+11% /2020 et +27% /2019).

Cette année, les experts d’AHDB craignent que la flambée des coûts de l’aliment du bétail ne pousse les éleveurs à réformer davantage que les années précédentes. Sur les 4 semaines 40 à 43, le nombre de vaches abattues d’après l’indicateur hebdomadaire AHDB était intermédiaire entre 2020 et 2019 (+2% /2020 et -3% /2019) alors que les sorties de bœufs et génisses étaient en recul significatif (bœufs : -5% /2020 et -9% /2019 ; génisses : -2% /2020 et -4% /2019).

A la faiblesse de l’offre, s’ajoute un pénurie de main d’œuvre qui limite les capacités d’abattage et de découpe au Royaume-Uni. L’industrie de la viande, comme l’ensemble de la logistique (transport…), recourt en effet en grande partie à de la main d’œuvre étrangère. Or le Brexit a conduit de nombreux étrangers à quitter le Royaume-Uni, faute de visa de travail, attribués désormais au compte-goutte et pour des durées limitées.

POLOGNE : toujours plus haut

En Pologne, que ce soit en zlotys ou en euros, les prix des vaches ne cessent de battre des records. La vache O cotait 3,41 €/kg en semaine 44 (+36% /2020 et +32% /2019).

Face à la reprise de demande européenne, suite à la réouverture de la restauration, la production polonaise plafonne. 355 000 vaches ont été abattues sur les huit premiers mois de l’année, soit +3% qu’en 2020 (les réformes avaient été très ralenties lors du 1er  confinement), mais pas plus qu’en 2019 (le scandale de l’abattage des vaches malades avait considérablement réduit les réformes sur la période) et beaucoup moins qu’en 2018 (-12%), dernière année « normale ».

Cette baisse s’explique par le fort recul, structurel, du cheptel polonais de vaches laitières qui  n’étaient plus que 2,113 millions dans l’enquête de juin (-5% /2020).

Viandes bovines » Maigre »

Les prix stagnent

Les cours des broutards se sont stabilisés ces dernières semaines alors même que les prix des JB ont continué à croître partout en Europe. Les exportations ont progressé depuis le début de l’année malgré l’érosion durable des disponibilités suite à la décapitalisation allaitante. Depuis début octobre, les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie compliquent les envois de broutards et inquiètent les opérateurs.

La hausse saisonnière des sorties stabilise les cours

Après plusieurs semaines de rebond, les cours des broutards se sont stabilisés malgré la hausse marquée des cotations des jeunes bovins partout en Europe. Les disponibilités d’animaux prêts pour l’export sont un peu plus importantes que les mois précédents, comme chaque année à l’époque de la rentrée en étable, mais cela ne devrait pas durer. Et les stocks restent bien plus bas que lors des automnes précédents (cf plus loin).

Les cours des Charolais ont dépassé leur niveau de 2018 et restent très supérieurs aux niveaux très déprimés de 2020. Le Charolais U de 350 kg cotait 2,70 €/kg vif en semaine 44, dépassant de 22 centimes la très faible cotation 2020 (+9%) et de 9 centimes celles de 2019 (+4%). Le Charolais U de 450 kg s’est quant à lui stabilisé à 2,56 €/kg (+24 cts /2020 et +13 cts /2019).

La cotation du Limousin E de 350 kg est stable à 2,81 €/kg depuis quatre semaines (+4% /2020, mais -3% /2019), tandis que les cours du Croisé R de 300 kg ont gagné +10 centimes pour atteindre 2,60 €/kg en semaine 44 (+11% /2020 et +3% /2019).

Les cours des laitonnes se sont également stabilisés. La Limousine E de 270 kg cotait 2,90 €/kg en semaine 44 (+6% /2020) et la Charolaise U de 270 kg 2,68 €/kg (+3%). La demande en femelles reste ferme.

Une offre durablement en baisse

Les naissances de veaux de mère allaitante se sont un peu redressées au mois de septembre. A 318 000 têtes, elles étaient en hausse de +1,9% /2020 (+6 000 têtes) et de +3,5% /2019. Cependant, en cumul depuis le début janvier 2021, elles restent en net recul de -3,7% /2020 (-99 000 têtes) et de -2,4% /2019.

La baisse des naissances s’explique d’abord par la décapitalisation du cheptel allaitant, mais aussi par les mauvaises conditions de mise à la reproduction durant le printemps et l’été 2020, marqués par une forte sécheresse. La décapitalisation allaitante s’est accélérée depuis le début de l’année : les évolutions du nombre de vaches de type viande en BDNI sont passées de -1,4% /2020 au 1er janvier à -2,5% /2020 au 1er octobre (-95 000 vaches). Les vêlages de primipares ont quant à eux reculé de -7% /2020 sur les 9 premiers mois de l’année.

Les effectifs de mâles de race allaitante de 6-12 mois présents dans les élevages sont saisonnièrement plus élevés à l’automne. Cependant, avec 757 000 têtes au 1er octobre, ils étaient en repli de -1% /2020 et 2019. L’offre de broutards ne devrait pas s’étoffer dans les prochains mois : les stocks de mâles allaitants de 0 à 6 mois sont en forte baisse, à 650 000 têtes au 1er octobre soit -6% /2020 et -5% /2019, conséquemment au recul des naissances.

Les exportations sont robustes depuis le début de l’année

115 000 bovins viande de 4-16 mois ont été exportés en septembre (s35-39), en recul de -2% /2020 et de -9% /2019. Les femelles représentaient 30% des envois de la période (32% l’an passé à la même époque) et 34,2% des envois depuis le début de l’année (34,5% sur les 9 premiers mois 2020).

En cumul jusqu’à la semaine 42 (semaine du 18 octobre) les exports sont restés dynamiques avec 926 000 têtes expédiées à l’étranger (+3% /2020 et = /2019). La demande pour les broutards français n’a pas fléchi.

D’après les Douanes, 669 500 broutards ont été envoyés en Italie sur les 9 premiers mois de l’année, soit autant qu’en 2020 et en hausse de +2% /2019. Les envois de mâles de plus de 300 kg ont reculé de -5% /2020, tandis que les exportations de femelles de plus de 300 kg et de bovins de160-300 kg ont progressé respectivement de +13% et de +6%.

Les envois vers l’Espagne se sont effondrés de -30% /2020 en septembre : seuls 7 000 broutards ont été exportés. Le marché a été fortement perturbé par les changements de règles concernant la vaccination contre la FCO : depuis le 1er septembre, pour les animaux âgés de plus de 70 jours, seuls ceux vaccinés sont acceptés en Espagne. Sur 9 mois, les exportations se sont globalement maintenues d’une année sur l’autre (+1% /2020), mais elles sont en net recul de -24% /2019. A contrario, les exportations françaises de veaux nourrissons, principalement destinés au marché espagnol, ne faiblissent pas (Voir article Veaux nourrissons) : les engraisseurs espagnols remplacent les achats de broutards par l’importation de veaux laitiers malgré la hausse des coûts de l’alimentation.

Les exportations vers les pays tiers sont très dynamiques depuis le début de l’année (+26% /2020 sur 9 mois) grâce à la forte hausse des envois vers Israël (17 000 têtes, x2,5). En cumul sur 9 mois, les envois vers l’Algérie étaient en hausse de +6% par rapport à une année 2020 marquée par la chute des cours du pétrole et une insuffisance de devises. Ils restent néanmoins inférieurs de -17% à leur niveau record de 2019.

Perturbation des envois vers l’Algérie

Les envois vers l’Algérie sont de nouveau perturbés depuis début octobre en raison de la crise diplomatique avec la France. En réaction à l’annonce de la France de restreindre les conditions d’attribution des visas aux ressortissants des pays du Maghreb, l’Algérie a pris plusieurs mesures dont l’arrêt de l’octroi de nouvelles licences d’importations pour les produits français. Les envois de broutards ont pu continuer en octobre grâce aux licences déjà attribuées mais ils pourraient être stoppés dans les prochaines semaines si les tensions entre les deux pays ne s’apaisent pas.

 

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

La cotation du veau gras s’envole

La production réajustée à la baisse cet automne conduit à des records de prix des veaux gras en France. Mais ces prix élevés n’effacent pas les inquiétudes des intégrateurs et des éleveurs face à la flambée des aliments lactés, des céréales et du gaz.

Les cours ont poursuivi leur hausse

Le cours du veau rosé clair O élevé en atelier a poursuivi sa forte hausse (+6 cts/semaine sur les quatre dernières semaines) pour atteindre 6,23 €/kg éc en semaine 44, soit +9% /2020 (+51 cts) et +11% /2019 (+63 cts), un cours inégalé depuis 2013 (alors déjà en pleine flambée des coûts) en cette période de l’année.

La cotation du veau R rosé clair élevé en atelier a également augmenté, mais à un rythme moindre : +15 cts en 4 semaines. Elle se situait en semaine 44 à 6,71 €/kg éc, soit +7% /2020 (+42 cts) et +11% /2019 (+64 cts).

Les matières premières augmentent encore, gaz y compris

Le cours du lactosérum doux s’est stabilisé ce mois-ci à un niveau élevé : 990 €/t en semaine 43, soit +46% /2020.

Le prix de la poudre de lait maigre a quant à lui progressé en octobre. En s43, il atteignait 2 950 €/t  (+35% /2020) et pourrait augmenter encore. La collecte laitière étant au mieux stable en Europe, les industriels transforment en priorité pour les produits à forte valeur ajoutée (ultra frais, fromages, etc) au détriment de la poudre de lait écrémé.

Les cours mondiaux élevés des céréales (voir Focus de Tendances de ce mois) font encore progresser l’IPAMPA des autres aliments pour veaux (partie fibreuse de l’alimentation). L’indice de septembre 2021 était de 113,6 points soit +12 pts /2020 et +13 pts /2019, pour un indice qui variait bien moins fort par le passé.

Enfin, le prix européen du gaz s’est envolé depuis avril en raison de l’offre contrainte en Russie puis de la forte demande chinoise à l’approche de l’hiver. En octobre il était à 0,106 US$/ kWh : c’est 6,3 fois plus qu’il y a un an ! Ceci va impacter les engraisseurs de veaux de boucherie chauffant l’eau au gaz et ayant  des contrats d’approvisionnement à échéance.

Les abattages se maintiennent en septembre

Selon SPIE et Normabev, 100 000 veaux gras ont été abattus en septembre 2021, soit -2,8% /2020 (-2 800 têtes) et -3,9% /2019. Ce recul des abattages est dû au décrochage des importations pour abattage de veaux finis (- 2 500 têtes soit -45%), tandis que la production de veaux engraissés en France s’est maintenue.

En septembre, 15 000 téc ont été produits : -1,9% /2020 (-300 téc) et -1,7% /2019. Pour mettre en avant le produit, la viande de veau a été fournisseur officiel de l’Omnivore Food Festival, dédié aux restaurateurs qui s’est tenu du 11 au 13 septembre 2021.

En cumul de janvier à septembre, 890 000 veaux ont été abattus, un effectif équivalent à 2020 (-0,2%), mais en recul de -4,4% /2019, pour un volume de 132 000 téc (= /2020 et -3,5 % /2019).

Des poids et âges moyens en hausse en septembre

En  septembre 2021, le poids carcasse a dépassé son niveau de 2020 à 150,4 kg, soit +1,3 kg /2020 et +3,3 kg /2019. Cette hausse du poids moyen à l’abattage est concomitante avec la chute des abattages de veaux gras importés. En effet, sur les 5 400 veaux gras importés il y a un an pour abattage en septembre 2020, 1 400 pesaient moins de 160 kg.

L’âge à l’abattage en septembre était de 190,3 jours, toujours en retrait par rapport à 2020 (-2 jours), mais en hausse par rapport à 2019 (+2 jours).

Prix records aux Pays-Bas et en Italie

Alors qu’en semaine 40, le prix du veau gras pie-noir néerlandais battait son record de 2013, De Kalverhouder annonçait en semaine 44 une nouvelle hausse de +20 cts en 4 semaines, à 5,42 €/kg ec. Soit +28% /2020 et +13% /2019.

Selon Eurostat au mois d’août 2021, les Pays-Bas ont produit 18 100 téc, soit –3,8% /2020 mais +4,1% /2019. En cumulé sur janvier-août, les abattages néerlandais ont totalisé 143 500 téc, un volume quasi stable par rapport à 2020 (-0,3%), mais en net recul comparé à 2019 (-5,7%) année de surproduction.

A Modène en Italie, en s44, le veau gras pie-noir cotait à 6,35 €/kg éc, un niveau inégalé depuis plus de 10 ans (+31% /2020 et +9% /2019). Selon Anagrafe Zootecnica, les abattages d’août étaient dynamiques, comme en France le même mois, à 51 500 têtes (+1,6 % /2020 et +1,5% /2019). De janvier à août 2021, 396 000 veaux de boucherie ont été abattus en Italie (+0,2 % /2020 et -2,9 % /2019).

Les prix pourraient rester élevés dans les prochaines semaines

En France, avec des mises en places restreintes depuis plusieurs mois et l’approche des fêtes de fin d’année, toutes choses égales par ailleurs, les prix du veau gras pourraient rester soutenus, d’autant que la production néerlandaise serait limitée.

Aux Pays-Bas, l’offre en veaux gras devrait rester inférieure à la demande d’après les opérateurs néerlandais, ce qui pourrait contribuer à soutenir les prix jusqu’en fin d’année, si la RHD n’est pas trop impactée par la reprise du Covid-19 en Europe. En effet, aux Pays-Bas les bars et restaurants ferment désormais à partir de 20h et en Slovaquie ils sont porte close. Dans la région allemande de Saxe, les restaurants ne seront plus accessibles aux personnes simplement testées négatives au Covid-19, mais seulement aux vaccinés et guéris après avoir été infectés, tandis qu’en Autriche les personnes non vaccinées sont confinées depuis le 15 novembre.

 

Viandes bovines » Veaux nourrissons »

Les prix à l’étiage

Le prix des veaux nourrissons est très bas en cette période de pic des naissances laitières. Les exportations, à 90% vers l’Espagne, sont très dynamiques : après avoir bondi en août de +33% /2020, elles ont encore progressé de +22 % /2020 en septembre.

Les cotations du veau nourrisson français restent basses

En semaine 44, le veau mâle laitier de 45-50 kg cotait en France 53 € /tête, proche du niveau plancher en cette période de pic des naissances laitières (septembre à novembre). Depuis le début de l’année, les abattages français de veaux gras sont stables comparé à 2020, année perturbée par le covid-19, mais ont reculé de -4,4% /2019. Ceux de JB laitiers chutent de -27% en 2021 comparé à la moyenne 2012-2019. Malgré tout, le prix du veau nourrisson en semaine 44 est légèrement supérieur au niveau de 2020 (+6 €) et de 2019 (+3 €) car l’Espagne est très demandeuse de jeunes veaux laitiers et croisés.

Le prix du veau mâle de type viande – englobant les veaux mixtes, croisés et de race à viande – a baissé de septembre à novembre en raison du pic des naissances. Il se situait à 145 € /tête en semaine 44 (-3 € /2020 et – 5 € /2019).

Des naissances de septembre intermédiaires entre 2019 et 2020

Selon SPIE-BDNI, 365 000 veaux de mère laitière sont nés en septembre 2021 (+2,4% /2020 et -4,0% /2019). Le pic des naissances est atteint. En cumul depuis le début de l’année, 2 402 000 veaux de mère laitière sont nés, soit -1,2% /2020 et -0,9% /2019. Cette baisse est légèrement inférieure à celle du cheptel de vaches laitières français qui était en recul au 1er octobre de -1,7% /2020.

Les veaux nourrissons tirés vers l’Espagne dès septembre

En période 9 (s35 à s39) les exports de veaux de mère laitière de moins de 2 mois ont bondi de +22 % /2020, après un mois d’août déjà très dynamique, portant le cumul depuis le début de l’année à 234 000 têtes (+8 %/2020 et même +19% /2019). Les veaux nourrissons exportés sont envoyés à 90% vers l’Espagne où ils sont engraissés en jeunes bovins de type « terneros », mâles et femelles.

Face au fort renchérissement des coûts alimentaires en Europe, les engraisseurs espagnols minimisent leur mobilisation initiale de trésorerie en se tournant vers le veau nourrisson, au détriment du broutard léger, plus cher à l’achat.

En Espagne la cotation du veau frison recule

La cotation du veau frison/pie-noir de moins de 2 mois est restée relativement ferme de juillet à fin septembre, aux alentours de 106 € /tête, du fait de la forte demande des engraisseurs espagnols. De s39 à s42, face aux disponibilités importantes en France, le prix du veau frison/pie-noir en Espagne a baissé tardivement par rapport au pic des naissances. Il cotait 97 € /tête en semaine 42, soit tout de même +27 % /2020 et +32 % /2019, mais un niveau proche de celui de 2018.