Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 343 Octobre 2022 Mise en ligne le 18/10/2022

Viandes bovines

Manque d’offre

L’offre est globalement limitée en Europe, ce qui permet de soutenir les prix des bovins maigres et finis malgré une demande affectée par l’inflation galopante. Les exportations françaises de viande bovine, de broutards et de veaux restent relativement dynamiques au regard de la baisse des volumes disponibles dans l’Hexagone.

Les coûts de production sont toujours en forte hausse d’un an sur l’autre. La décapitalisation se poursuit en France dans les cheptels laitier et allaitant, ce qui réduira l’offre future.

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L’inflation alimentaire a continué de progresser

L’inflation alimentaire reste soutenue en France, bien plus limitée que dans le reste de la zone euro et au-delà (+15% dans l’OCDE). Cette inflation participe à la progression des ventes au détail en valeur, alors qu’elles reculent en volume. Les importations restent en progression, portées par la demande de la RHD et la modification de flux depuis le Royaume-Uni en conséquence du Brexit.

L’inflation alimentaire progresse mais demeure inférieure au reste de l’Europe

En septembre 2022, l’indice général des prix à la consommation harmonisé (IPCH) de l’INSEE a reculé d’un mois sur l’autre pour le 2ème mois consécutif (+6,2% sur un an, après le +6,6% d’août et le +6,8% de juillet). C’est d’abord un effet de l’accalmie temporaire de l’envolée des coûts de l’énergie. Mais l’inflation restait à nouveau forte sur les produits alimentaires (+10,6% /septembre 2021) et les viandes de bœuf et de veau étaient dans la tendance (+11,4% en septembre contre +10,9% en août).

Mais l’inflation en France reste cependant toujours inférieure au reste de la zone euro. En août dernier, c’était notamment le cas pour l’alimentation (+8,4% /août 2021 en France contre +12,4% dans l’ensemble de la zone euro).

L’inflation reste soutenue dans la grande distribution

Si l’inflation alimentaire reste soutenue, le rythme de progression de l’inflation à un mois dans les rayons « alimentaire et petit bazar » a ralenti pour le 2ème mois consécutif en septembre 2022 d’après IRi. A un an, elle restait en progression à +7,9% /septembre 2021, contre +7,9% en août et +6,7% en juillet. En septembre,l’inflation du rayon des produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) a atteint +10,3% /2021 et celle du rayon des surgelés (dont les viandes congelées) a approché les +13,1%.

En septembre, les ventes de viandes hachées ont à nouveau fortement progressé en valeur sous le coup d’une inflation marquée. En cumul sur 38 semaines, elles étaient supérieures aux années précédentes pour le bœuf haché frais (+1% /2021 et +16% /2019) comme pour le haché surgelé (+8% /2021 et +26% /2019). Ce n’est pas le cas des ventes en volume d’après FranceAgriMer : les quantités de haché frais commercialisé au détail ont ainsi reculé alors que leur prix unitaire sur les 9 premiers mois de 2022 était en hausse de +27% /2022.

La progression de l’inflation booste également le chiffres d’affaires de la distribution des produits de grande consommation et frais libre-service (PGC-FLS). D’après IRi sur 39 semaines, les niveaux de vente en valeur dépassaient ceux de l’année dernière (+2,3% /2021). Ce n’est pas le cas en volume. Sur le troisième trimestre 2022, les ventes en volumes des PGC FLS étaient ainsi en retrait (-1,3% /2021).

Le chiffre d’affaires de la RHD supérieur à l’avant pandémie en France

Sur les 7 premier mois de 2022, le chiffre d’affaires total de la RHD en France a progressé. Il dépassait largement le niveau d’avant pandémie (+41% /2021 et +11% /2019) témoignant de la fin des contraintes sur le secteur. C’est particulièrement vrai pour la restauration rapide, consommatrice de viande hachée (+20% /2021 et +23% /2019). A contrario, la restauration collective restait à la peine, particulièrement celle de la restauration d’entreprise affectée par les habitudes prises par certains salariés comme le télétravail notamment (+24% /2021 et +-15% /2019).

Les importations à nouveau dynamiques en juillet

Les importations françaises de viande bovine ont à nouveau été dynamiques en juillet 2022, d’après Douanes françaises. Elles ont flirté avec les 30 000 téc (+16% /2021 et +21% /2020). Les exportations ont à nouveau reculé faute de disponibilités avec à peine plus de 17 500 téc expédiées (-16% /2021 mais +1% /2020).

Sur les 7 premiers mois de 2022, le commerce extérieur français dépassait les niveaux d’avant pandémie avec 136 000 téc exportées (+4% /2019) et 208 000 téc importées (+5% /2019). Outre le manque de disponibilités en France qui limite les exportations et le report de consommation vers la RHD qui stimule les importations, le Brexit affecte les niveaux de commerce extérieur en France. En effet, les nouvelles procédures douanières depuis janvier 2022 entraînent un changement de fonctionnement de certains opérateurs néerlandais. Ceux-ci préfèrent désormais dédouaner en France les viandes importées depuis le Royaume-Uni avant de les faire réexpédier vers les Pays-Bas. Sur 7 mois, les importations françaises depuis le Royaume-Uni ont dépassé les 29 000 téc (x2,6 /2021) quand les exportations vers les Pays-Bas ont approché les 25 000 téc (x2,1 /2021). Les échanges avec les Pays-Bas sont cependant également dopés par des flux de viandes néerlandaises pour la transformation en usines françaises avant réexpédition pour approvisionner la restauration rapide.

La consommation par bilan se maintient avec l’import, faute de disponibilités en France

Malgré des abattages limités, la consommation calculée par bilan a progressé avec la poursuite du redressement des importations. En juillet 2022, elle a atteint à 118 800 téc (+2% /2021 et -3% /2020). En cumul sur sept mois, la consommation est sensiblement stable à 871 000 téc (= /2021 et 2020).

Avec des importations plus dynamiques depuis le début de l’année (réouverture de la RHD, disponibilités françaises plus limitées) la part d’import dans les disponibilités atteint 25% en moyenne sur les 8 premiers mois de l’année contre 20% un an plus tôt.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !

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L’offre restreinte soutient les prix

Les abattoirs n’enregistrent pas d’afflux d’animaux malgré la sécheresse. En effet, les cheptels ont été déjà considérablement réduits depuis le printemps avec très peu de primipares ayant intégré les troupeaux. En outre, en ce début d’automne, les producteurs laitiers retiennent de nouveau leurs vaches pour profiter d’un prix du lait qui redevient stimulant. Les jeunes bovins sont eux aussi peu nombreux et très convoités.

La décapitalisation allaitante se poursuit

Au 1er septembre, le nombre de vaches allaitantes présentes en France était de nouveau en recul de -3,1% /2021. La baisse s’est accentuée depuis le début de l’année, elle n’était que de -2,7% au 1er janvier. C’est le résultat d’un recul notable des entrées de primipares dans les troupeaux (-3,4% /2021 sur les 8 premiers mois de l’année) alors que les sorties étaient quasiment stables (-0,2% /2021 sur les 8 premiers mois).

D’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev sur les 5 semaines 36 à 40, le nombre de femelles de type viande abattues était stable par rapport à 2021, avec -1% pour les vaches et +2% pour les génisses. Ceci témoigne de la poursuite de la décapitalisation. Le poids moyen en baisse de -0,6% pour les vaches et -0,7% pour les génisses suggèrent une moins bonne finition dans un contexte de sécheresse et de coût élevé des aliments achetés. Le manque de bovins à abattre a pu aussi conduire à des départs de ferme un peu anticipés par rapport à l’année dernière.

Moins de vaches laitières

Au 1er septembre, le nombre de vaches laitières présentes en France était en repli de -2,2% /2021, la baisse s’est donc considérablement accentuée depuis le 1er juin (-1,3%), les éleveurs ayant ajusté leur cheptel pour s’adapter au manque d’herbe induit par la canicule et la sécheresse. Cette réduction de cheptel n’a pas conduit à un afflux massif dans les abattoirs car elle résulte avant tout d’une très forte baisse des entrées de primipares dans les troupeaux (-11% /2021 sur les trois mois de juin à août), les sorties n’étant en hausse que de +2% /2021 sur ces mêmes trois mois.

Sur les 5 semaines 36 à 40, le nombre de vaches laitières abattues était en baisse de -5% /2021. Il semble qu’il y ait un frémissement de reprise du côté de la production laitière, avec un prix du lait suffisamment stimulant pour inciter les éleveurs à retenir de nouveau leurs vaches (voir l’article sur les prix du lait et la collecte).

Cotations des vaches en hausse

L’offre restreinte soutient les prix. La vache U standard cotait 5,68 €/kg de carcasse en semaine 40, soit 14 centimes de plus qu’en semaine 30. Elle se situait par ailleurs bien au-dessus (+16%) de la cotation 2021 qui incluait alors les SIQO (Label rouge principalement).

Depuis juillet, FranceAgriMer publie des cotations SIQO sur un pas de temps mensuel. Celle de la vache de type viande, tous poids toutes races, de conformation U= était à 5,86 €/kg de carcasse en septembre, contre 5,77 €/kg lors de la première publication en juillet. Toutes les cotations sont à retrouver sur le site Visionet de FranceAgriMer.

La cotation de la vache R, à 5,38 €/kg de carcasse en semaine 40 (+27% /2021), avait gagné 11 centimes depuis la semaine 30.

La vache O cotait 5,04 €/kg en semaine 40 (+42% /2021 et +2 centimes en 10 semaines) et la vache P 4,92 €/kg (+47% /2021 et +4 centimes en 10 semaines).

Des jeunes bovins très recherchés

Avec la baisse globale des disponibilités en femelles, les jeunes bovins sont activement recherchés par les abatteurs afin de faire tourner leurs outils, ce qui soutient les cours. Le marché européen est par ailleurs plutôt bien orienté (voir l’article sur les JB en Europe). Seule la viande polonaise, avec un prix en légère baisse, semble un peu plus agressive sur le marché italien.

La cotation du JB U a gagné 3 centimes en dix semaines pour remonter à 5,29 €/kg de carcasse en semaine 40 (+26% /2021). Celle du JB R a gagné 6 centimes sur la même période, à 5,21 €/kg (+29% /2021 et celle du JB O 2 centimes à 4,98 €/kg (+40% /2021).

Le nombre de jeunes bovins abattus sur les 5 semaines 36 à 40 était stable par rapport au bas niveau de 2021 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev, mais en recul de -5% /2020. Ceux de JB de type viande étaient quasiment stables (+1% /2021 et = /2020) et ceux de JB de type lait étaient en baisse (-3% / 2021 et -22% /2020, année perturbée par le 1er confinement).

Des charges en très forte hausse sur un an

Les évolutions des prix des animaux finis sont à mettre en regard de leurs prix de revient qui a considérablement augmenté du fait de la flambée des matières premières. L’Institut de l’Élevage calcule pour l’Interprofession bovine un prix de revient sur une base semestrielle pour chaque catégorie de bovin. Au premier semestre 2022, il était de 5,82 €/kg pour la vache de type viande (+72 centimes pour les animaux label rouge) et de 5,64 €/kg pour les jeunes bovins de type viande. Ces prix de revient seront sans doute encore plus élevés au second semestre étant donnée l’évolution des prix des intrants.

En août 2022, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015) s’établissait à 136,8 points, en très léger recul par rapport à juin grâce à une accalmie momentanée de la hausse du prix des carburants, en très forte hausse par ailleurs depuis deux ans (+20% /2021 et +31% /2020). L’indice des prix des aliments achetés était en hausse de +28% /2021 et +43% /2020, celui des énergies et lubrifiants de +50% /2021 et +89% /2020 et celui des engrais et amendements de +85% /2021 et +141% /2020.

La sécheresse et les vagues de chaleur ont fortement affecté la productivité des prairies

D’après l’indicateur ISOP d’Agreste (https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/IraPra22115/detail/ ), la production cumulée des prairies permanentes depuis le début de l’année jusqu’au 20 septembre était inférieure de -33% à celle de la période de référence 1989-2018. La sécheresse extrême et les vagues de chaleur exceptionnelles enregistrées depuis mai ont en effet fortement réduit la pousse de l’herbe.

Par ailleurs, la production nationale de maïs fourrage serait inférieure  de 15% à la moyenne quinquennale (2017-2021) selon FranceAgriMer.

Viandes bovines » Jeunes bovins »

Offre limitée

Dans le contexte inflationniste qui réduit le pouvoir d’achat des ménages, la demande s’érode dans tous les États membres. Mais la viande bovine reste une valeur sûre et son prix au détail augmente finalement moins que celui de la volaille ou du porc. Par ailleurs, l’offre de jeunes bovins étant limitée, le marché est équilibré. Les prix se tiennent bien, sauf en Pologne où les cotations décrochent légèrement.

ITALIE :  prix stables pendant 5 semaines

En Italie, les cotations des jeunes bovins se sont stabilisées en septembre, toujours bien supérieures à celles de l’an passé. Le mâle charolais de 1ère catégorie à Modène cotait 3,34 €/kg vif en semaine 40 (+27% /2021) et le mâle limousin Extra 3,54 €/kg vif (+24% /2021). La femelle limousine se situait à 3,57 €/kg (+23%) et la femelle charolaise à 3,34 €/kg (+24%).

L’indice des prix des moyens de production agricole pour la viande bovine calculé par l’ISMEA (analogue à l’IPAMPA français) en base 100 en 2015, a atteint 131,1 points en août (+22% /2021). Les deux postes principaux de cet indice composite sont l’achat du broutard (63%) et l’alimentation des animaux (24%).

L’inflation a poursuivi son accélération en septembre selon Istat (+8,9% /2021 contre +8,4% en août). L’indice des prix à la consommation des produits alimentaires en septembre est passé à +12,0% /2021, contre +10,7% en août. L’inflation s’accélère aussi en viande bovine, mais reste moindre que pour les autres produits animaux, à +7,5% en septembre, contre +16,8% pour la volaille, +16,6% pour les œufs et +12,4% pour les fromages.

D’après la base de données Anagrafe zootecnica, les abattages ont été limités cet été. Sur les deux mois de juillet-août, 221 000 bovins de 12 à 24 mois ont été abattus (-10% /2021) dont 131 000 mâles (-13%) et 91 000 femelles (-5%).

ALLEMAGNE : les prix stagnent mais pourraient repartir à la hausse en fin d’année

En Allemagne, les prix des jeunes bovins ont stagné en septembre malgré une offre réduite. La réduction du pouvoir d’achat dans le contexte inflationniste limite en effet la demande. L’inflation a atteint +10,0% en septembre sur un pas de temps annuel (contre +7,9% en août), dont +43,9% pour l’énergie et +18,7% pour l’alimentation ! Les principaux instituts économiques allemands sont relativement alarmistes : ils prévoient que le pays entrera en récession avant la fin de l’année et que l’inflation restera très forte en 2023. Selon les dernières prévisions de l’OCDE, l’Allemagne serait de loin le pays le plus affecté de l’ensemble des pays riches, avec une croissance n’excédant pas +1,2% sur 2022 et qui deviendrait négative (-0,7%) en 2023. Les experts allemands du secteur agroalimentaire envisagent toutefois une hausse des cours des jeunes bovins avant la fin de l’année et en particulier en décembre à l’approche des fêtes. Les températures fraîches sont par ailleurs propices à la consommation de viande bovine.

Les cotations des jeunes bovins restaient en hausse de +17% /2021 début octobre, à 5,09 €/kg de carcasse pour le JB U, 5,02 €/kg pour le JB R et 4,74 €/kg pour le JB O.

L’offre de jeunes bovins reste limitée bien que les sorties aient été plus dynamiques en septembre qu’en août. Sur les 8 semaines 33 à 40, les abattages de jeunes bovins étaient en baisse par rapport aux années précédentes (-4% /2021 et -3% /2020).

ESPAGNE : la hausse de production n’empêche pas celle des prix

En Espagne, la production de jeunes bovins poursuit sa hausse. Certes, la flambée des prix des matières premières inquiète dans un pays où l’engraissement est principalement basé sur des rations sèches très dépendantes de l’importation de céréales et d’oléagineux et où le coût alimentaire représente plus de la moitié du coût de production d’un JB. Mais il semble que pour l’instant les systèmes parviennent à y faire face, en témoigne le maintien des flux de petits veaux français vers l’Espagne (lien vers article petits veaux).

Sur les 7 premiers mois de l’année, les abattages de jeunes bovins ont totalisé 348 000 téc (+3% /2021), dont 115 000 téc de bovins jeunes de 8-12 mois (-1% /2021), 159 000 téc de taurillons (+7% /2021) et 74 000 téc de génisses (+4% /2021). Ces abattages en hausse se doublent d’une très forte augmentation des exports de bovins finis : +24% /2021 à 116 000 têtes sur le premier semestre. Les exportations de bovins vivants ont ainsi concerné pas moins de 8% des bovins produits dans le pays sur le 1er semestre 2022.

Malgré le dynamisme des sorties, les prix des JB les mieux conformés poursuivent leur hausse saisonnière à de hauts niveaux grâce aux parts de marché gagnées dans les circuits de la cheville en Italie et en Grèce. Le JB U espagnol cotait 5,16 €/kgéc en semaine 40 (+30% /2021) et le JB R 5,12 (+31% /2021). Les JB moins bien conformés subissent la concurrence des viandes importées de Pologne et des pays baltes où les prix ont enregistré des baisses significatives en ce début d’automne. Ainsi la cotation du JB O espagnol a augmenté plus faiblement à 4,97 €/kgéc en semaine 40 (+26% /2021).

La demande nationale est en net retrait du fait de la très forte inflation qui a atteint un record historique en août à +10,5% sur un an, avant de revenir à +9,0% en septembre. Pour tenter de limiter la perte de pouvoir d’achat, le gouvernement espagnol a annoncé fin septembre la mise en place pendant deux ans d’un nouvel impôt de solidarité sur les grandes fortunes et sur les profits exceptionnels des entreprises (énergétiques en particulier) en parallèle d’une baisse de l’impôt sur le revenu pour les petits contribuables.

POLOGNE : érosion des cours

En Pologne, la cotation du JB R a perdu 15 centimes en 1 mois pour tomber à 4,64 €/kg de carcasse en semaine 40. Elle restait toutefois très largement au-dessus des niveaux des années précédentes (+19% /2021 et +54% /2020).  Une partie de l’érosion récente du prix en euros est liée à la dégradation de la parité du zloty, qui a perdu 2% de sa valeur face à l’euro en 4 semaines.

La production polonaise de jeunes bovins a pourtant cessé de progresser depuis deux ans maintenant. A l’inverse même : sur les 7 premiers mois de l’année, les volumes de jeunes bovins mâles et femelles abattus n’ont totalisé que 231 000 téc (-4% /2021 et -7% /2020), dont 179 000 téc de taurillons (-6% /2021) et 52 000 téc de génisses (+3%). La part croissante de femelles dans la production témoigne d’une part de la difficulté croissante à trouver des veaux mâles (à 158 €/tête début octobre, les veaux mâles laitiers polonais restaient les plus chers d’Europe) et d’autre part de la mise en place d’une filière génisses pour servir le marché italien, friand de « scottone ».

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Baisse saisonnière des cotations

Si les cotations des réformes en Europe demeurent largement supérieures à celles des années précédentes, elles ont entamé une baisse saisonnière à mesure que les disponibilités en pâturage diminuent et que les abattages reprennent quelque peu.

ALLEMAGNE : l’inflation est restée soutenue, les abattages limités.

En Allemagne, d’après l’institut de statistique Destatis, l’inflation générale su pas de temps de un an a franchi la barre des 10% en septembre 2022 après moins de 8% un mois auparavant. Le rabais sur le carburant et le billet de train mensuel à 9 euros en vigueur cet été ont en effet expiré fin août. D’autres indicateurs ont progressé à l’instar des prix de l’alimentation : +18,7% /septembre 2021 contre +16,6% un mois plus tôt. Après trois plans totalisant près de 100 milliards d’euros (cf. article du mois précédent), le Gouvernement allemand a annoncé la mise en place d’un nouveau plan de soutien au pouvoir d’achat de 200 milliards d’euros visant à plafonner les prix de l’énergie.

En attendant de mesurer les effets de la multiplication de ces plans d’aides, les achats de viandes au détail étaient en retrait. En cumul sur les 8 premiers mois de l’année, les ventes au détail de viandes se sont repliées de -12% /2021 en volume. Pour la viande bovine, le recul a même atteint -23%. D’après AMI, outre le fait qu’en 2021 les achats au détail de viande bovine étaient dopés par la fermeture partielle de la RHD, les prix plus élevés de la viande bovine au cours des huit premiers mois de 2022 a entraîné un report partiel de consommation vers des viandes moins chères comme le porc. Il faut dire que le prix du porc à la production avait bien baissé en début d’année dans le pays affecté par la FPA, mais il a repris 10% en août/septembre.

Les abattages de réformes ont rebondi comme il est habituel en cette saison, Mais les effectifs sont restés bien en deçà des niveaux observés les années précédentes, le cheptel est en effet réduit et le prix du lait très attractif (+57% /2021 en août ; voir article lait). Entre les semaines 36 et 39, les abattages de vaches restaient en retrait (-8% /2021 et -13% /2020).

Face à cette offre automnale réduite, la demande du marché allemand en viande de réforme est toujours limitée. Les cours ont poursuivi leur léger réajustement à la baisse. Ils restent cependant très supérieurs aux années précédentes. En semaine 39, La cotation de la vache O atteignait 4,18 €/kgéc (+19% /2021 et +61% /2020) soit 13 centimes de moins qu’en semaine 35.

D’après l’enquête de mai, le cheptel bovin a de nouveau reculé pour la huitième année consécutive.  Il est ainsi tombé à moins de 11 millions de bovins (-2% /2021), avec un recul de même ampleur  des effectifs de vaches laitières et de vaches allaitantes (-2%). A noter la progression des effectifs de bovins mâles jusqu’à deux ans qui pourraient entraîner un rebond de l’offre de jeunes bovins à court ou moyen terme (voir article JB Europe).

POLOGNE : la cotation de la vache O s’est légèrement repliée

En Pologne, les cotations des réformes sont orientées à la baisse, mais restent à des niveaux élevés et supérieurs aux années précédentes. En un mois, le cours de la vache O a perdu 18 centimes (-4%) pour atteindre 4,22 €/kg de carcasse en semaine 39 (+35% /2021 et +73% /2020). Cette baisse a été amplifiée par le recul récent du zloty face à l’euro. La demande en viande polonaise fait désormais face à la progression de l’inflation alimentaire partout en Europe qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages.

Sur les 7 premiers mois de 2022, les abattages de vaches ont progressé, mais de manière limitée faute de disponibilités. Ils ont atteint 87 000 téc (+5% /2021, +8% /2020, +5% /2019 mais -3% /2018). En 2020 et 2021 ils avaient été affectés par le covid-19 (restriction sur la RHD dans toute l’Europe) et en 2019 par les scandales sanitaires. Ces abattages en hausse se sont traduits par un cheptel de vache en forte baisse selon l’enquête de juin, -12% de vaches laitières d’une année sur l’autre (-261 000 têtes), loin d’être compensées par une forte augmentation du cheptel de vaches allaitantes (+80 000 têtes à 356 000 têtes).

IRLANDE : progression saisonnière des abattages

En Irlande, les abattages de bovins ont été dynamiques avec le ralentissement de la croissance de l’herbe dans bon nombre de régions. Entre les semaines 35 et 39, les abattages de gros bovins étaient même supérieurs à ceux des années précédentes (+5% /2021 et +7% /2020) d’après l’indicateur hebdomadaire du ministère de l’Agriculture irlandais. Même constat pour les vaches de réforme (+14% /2021 et +1% /2020).

Face à cette progression de l’offre, les prix ont légèrement reculé, mais restent soutenus. Le cours de la vache O a perdu 11 centimes en un mois à 4,23 €/kg de carcasse en semaine 39, toujours bien au-dessus des années précédentes (+19% /2021 et +43% /2020). Même constat pour les cours des bœufs qui ont perdu 22 centimes en cinq semaines, à 4,68 €/kg (+12% /2021 et 29% /2020).

D’après Bord Bia, les niveaux élevés d’inflation sur certains marchés d’exportation clés ont entraîné une certaine réduction de la demande. Alors que la demande de viande bovine industrielle reste ferme, les ventes pour le marché de détail sont plus difficiles. En attendant, les exportations irlandaises de viande bovine réfrigérée et congelée ont progressé depuis le début de l’année. En cumul sur 7 mois, elles ont atteint 335 000 téc (+17% /2021 et +12% /2020), mais avec des performances déjà plus limitées en août (= /2021 et -3% /2020).

Enfin, d’après les résultats provisoires de l’enquête cheptel de juin, le cheptel total de bovins irlandais atteignait 7,4 millions de têtes (+0,5% /2021). La tendance observée depuis plusieurs années se poursuit : le nombre de vaches laitières a encore progressé de +1% /2021, à 1,6 million de têtes, tandis que les effectifs de vaches de races à viande continuent de se contracter (-3% /2021, à 913 000 têtes). Dans les prochains mois, l’offre irlandaise devrait rester soutenue. En effet, le nombre total d’animaux âgés de 2 ans et plus, comme ceux âgés de 1 à 2 ans, étaient en hausse (+2% chacun). A plus long terme, le constat est plus nuancé : le nombre de bovins âgés de moins d’un an a diminué (-1%), la baisse des bovins mâles en étant le principal moteur.

ROYAUME-UNI : l’offre en réformes progresse

Au Royaume-Uni, les abattages de gros bovins sont restés globalement limités d’après l’indicateur d’AHDB. Mais ce n’est pas le cas pour les vaches dont le niveau des réformes augmente habituellement en cette saison. Entre les semaines 35 et 39, les abattages de vaches se sont nettement redressés (+9% /2021 et +2% /2020).

Malgré des disponibilités plus importantes, la cotation de la vache O ne connait pas de baisse saisonnière, mais plafonne depuis plusieurs semaines à un niveau élevé : 3,71 £/kg de carcasse en semaine 39 (+26% /2021 et +41% /2020) en léger repli en euros en lien avec la dévaluation de la livre sterling, à 4,22 €/kg.

Les cotations des animaux plus jeunes restent également soutenues : 4,46 £/kg pour le bœuf R3 (soit 5,08 €/kg de carcasse ; +7% /2021 et +19% /2020).

Le cheptel bovin britannique était relativement stable au 1er juillet 2022, à 8 millions de têtes. Mais le nombre de femelles de plus de 30 mois a baissé de -2% /2021, à 2,76 millions de têtes, soit au même rythme que les vaches laitières et allaitantes (-2% et -29 000 têtes chacun).

A contrario, le nombre de bovins de moins de 30 mois a progressé de +2% à 5,15 millions de têtes. Les bovins disponibles pour la production de viande (mâles laitiers et mâles/femelles de boucherie âgés de 12 à 30 mois) étaient en hausse (+3%). Davantage de bovins devraient être ainsi disponibles pour abattage au cours du second semestre 2022.

Viandes bovines » Maigre »

Les disponibilités réduites soutiennent les prix

En septembre et octobre, la faiblesse des disponibilités en broutards français a tiré les cours vers le haut, dans un contexte de réduction du cheptel allaitant et donc des naissances. Les engraisseurs français, italiens, algériens et tunisiens cherchent à s’approvisionner pour produire suffisamment de viande pour leurs marchés nationaux qui en manquent. Les exports étaient en recul entre janvier et mi-septembre de -9%, en raison de la baisse du disponible exportable.

Les cotations poursuivent leur hausse

Depuis fin-août, toutes les cotations des broutards – mâles et femelles – sont en progression, portées par une offre réduite et une demande ferme en Italie, mais aussi des pays tiers. Le retour des pluies à partir du 20 septembre et les regains dans certaines zones n’ont pas précipité les sorties des broutards. Début octobre, en semaine 40, la cotation du Charolais U 450 kg progressait toujours à 3,33 €/kg vif, un niveau bien supérieur aux années passées (+31% /2021 ou +79 cts et +44% /2020). Au même moment en Italie, les cours de JB restaient stables à niveau élevé.

Le cours du Charolais U 350 kg s’établissait à 3,44 €/kg vif en semaine 40 (+28% /2021 ou +76 cts et +39% /2020). Cette progression des cours est bienvenue mais reste insuffisante pour couvrir les prix de revient, qui ont subi la hausse des coûts de production de +14% entre les 1er semestre 2021 et 2022.

La cotation du Limousin E de 350 kg a progressé plus rapidement que celle des Charolais ces quatre dernières semaines (+10 cts contre +3 ou 4 cts pour les Charolais) pour atteindre 3,55 €/kg vif en s40 (+26% /2021 ou +74 cts). Le mâle croisé R de 300 kg est resté quasi-stable depuis l’été, à 3,06 €/kg vif (+21% /2021 ou +56 cts).

Les cours des femelles ont vivement progressé (+15 cts pour la Limousine et +10 cts pour la Charolaise sur 4 semaines) faute de disponibilités dans un contexte de décapitalisation, et du fait de la demande italienne toujours ferme. La Limousine E de 270 kg cotait donc 3,30 €/kg vif en semaine 40 (+14% /2021 ou +40 cts) et la Charolaise U de 270 kg grimpait à 3,16 €/kg vif (+22% /2021 ou +60 cts).

Les naissances du mois d’août stables comparées à 2021

En août 2022, 188 000 veaux de mère allaitante sont nés en France (+0,6% /2021 ou + 1 000 têtes, mais -7,3% /2020). Au global sur les huit premiers mois de l’année, les naissances de veaux de mère allaitante sont toujours en net recul de -3,7% /2021 (-83 000 têtes) et -7,3% /2020 avec 2 189 000 naissances, en ligne avec le rythme de décapitalisation.

Au 1er septembre, le cheptel de vaches allaitantes poursuivait sa décrue rapide de -3,1% /2021 (-114 000 vaches) en totalisant 3 513 000 vaches.

Les effectifs de broutards de 6-12 mois reculent moins que les naissances

Au 1er septembre, 694 000 mâles de mère allaitante de 6-12 mois étaient présents sur le sol français, en recul de -2% /2021 et -1% /2020. La baisse plus mesurée des effectifs de broutards de cette génération traduit un regain d’engraissement en France ces derniers mois.

Le recul des effectifs de mâles de mère allaitante plus jeunes (de 0 à 6 mois) est proche de celui des naissances (-3% /2021 et -10% /2020) avec 686 000 veaux présents en ferme au 1er septembre.

La demande italienne ne faiblit pas

Selon SPIE-BDNI, durant la période 8 (s31 à s34) les exports de broutards mâles et femelles de type viande de 4 à 16 mois ont reculé moins fortement que les mois passés, à la faveur d’une forte demande étrangère. 66 000 broutards mâles et femelles ont quitté le territoire durant cette période (-4% /2021 et +1% /2020 affecté par le covid-19).

En cumulé jusqu’à la semaine 37 (mi-septembre) les exports de vif sont toujours en net retrait de -9% /2021 (année exceptionnelle) et de -4% /2020, faute de disponibilités. 740 000 broutards ont ainsi été exportés, dont 35% de femelles, pourcentage inchangé comparé à 2021.

Vers l’Italie, en cumul sur les 7 premiers mois de l’année, 489 000 broutards ont été expédiés selon les Douanes, en retrait de -6% /2021 alors que les volumes globaux de broutards français exportés ont reculé de -9%, ce qui atteste de la fermeté de la demande italienne. Sur la période la plus récente entre les semaines 35 à 39, 102 000 bovins de tous âges et tous types ont été expédiés en Italie selon TRACES, en recul de seulement -1% /2021 et -6% /2020. En septembre, le bulletin Mars de la Commission européenne prévoit une baisse de -31% des rendements de maïs en Italie.

Mais cette baisse de disponibilités pourrait affecter davantage les monogastriques (porc et volaille) que les ruminants. La grande majorité des engraisseurs de bovins italiens sont en effet autonomes en maïs sur des terres irriguées où la baisse de rendement a été beaucoup plus limitée.

Vers l’Espagne, entre janvier et juillet selon les Douanes, 49 000 broutards ont été expédiés, en forte baisse de -37% /2021 (-29 000 têtes) et -34% /2020. La faiblesse de l’offre française couplée à une bonne demande nationale et conjuguée aux nouvelles modalités de la Loi de Santé Animale (LSA) appliquée aux échanges en septembre 2021, ont entrainé une chute des exports de broutards de 160 à 300 kg vif. En Espagne, les engraisseurs font pression sur le prix du broutard national, mais pas sur celui du jeune veau laitier, dans un contexte de vive hausse des coûts alimentaires.

Sur la période la plus récente selon TRACES, entre les semaines 35 et 39, 59 000 bovins de tous âges et tous types ont été expédiés de France vers l’Espagne, en hausse de +10% /2021 et +8% /2020, ce qui traduit des achats extrêmement dynamiques de jeunes veaux français.

En juillet encore des exports vers l’Algérie et la Tunisie

En juillet, 4 000 broutards français furent exportés vers les pays tiers (-26% /2021 soit -1400 têtes et -9% /2020). Ce recul des envois vers les pays tiers s’expliquait par la moindre disponibilité en broutards en France et la hausse des cours qui a conduit Israël à se tourner vers l’Amérique du Sud.

Les expéditions restaient tout de même soutenues pour un mois d’été car l’Algérie a racheté des broutards depuis début 2022 (3 000 broutards exportés en juillet) tout comme la Tunisie (1 000 têtes en juillet). En septembre, selon les opérateurs français et algériens, les achats de broutards se sont accélérés afin de préparer la période du Ramadan qui démarre dans 5 mois à présent, le 22 mars prochain. Plusieurs bateaux devraient partir d’ici la fin de l’année. La Tunisie serait également acheteuse de broutards.

 

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Prix en hausse et coûts de production élevés

Avec une offre toujours restreinte, les prix des veaux gras poursuivent leur hausse saisonnière automnale, une bonne nouvelle face aux coûts de production qui restent très élevés pour les intégrateurs et pour les éleveurs. Les abattages sont contenus en France, tandis qu’ils se sont rétablis aux Pays-Bas où la production reste ferme dans un contexte de consommation en RHD dynamique.

La cotation du veau gras en hausse saisonnière

Après une faible baisse estivale, les cotations des veaux gras sont rapidement remontées cet automne, à la faveur d’une demande traditionnellement en hausse au retour des congés estivaux et avec la baisse progressive des températures. Le recul de l’offre en veaux finis accompagne la hausse des cotations.

Début octobre (semaine 40), le cours du veau rosé clair O élevé en atelier frôlait les 7 €, à 6,93 €/kg de carcasse, gagnant +37 centimes en 4 semaines. L’écart entre le cours de 2022 et celui des deux années précédentes s’est maintenu en septembre et octobre (en semaine 40 +16% /2021 ou +96 cts, et +32% /2020 ou +1,67 €) une hausse bienvenue face à la hausse des coûts.

La cotation de veau rosé clair R élevé en atelier a suivi les mêmes évolutions. En semaine 40, le cours s’établissait à 7,33 € /kg éc (+12% /2021 ou +77 cts et +25% /2020 ou +1,48 €). Cependant, l’écart de prix entre le veau rosé clair R et le veau rosé clair O s’est réduit de 19 centimes en un an alors que l’aliment lacté du veau R coûte plus cher que celui du O, car il contient de la poudre de lait écrémé, contrairement à celui pour le veau O. Le veau R, plus haut de gamme, est plus impacté par la réorientation des ménages vers les produits abordables.

Quant au veau élevé au pis, la cotation moyenne sur les quatre dernières semaines du veau rosé clair U s’établissait à 8,80 €/kg éc (+8% /2021 ou +62 cts et +6% /2020 ou +49 cts). Comme pour les autres veaux, le prix était en forte hausse, de +31 centimes en 4 semaines.

Des coûts de production élevés

La cotation de la poudre de lactosérum s’est bien dépréciée cet été. Faute de demande chinoise, elle est presque retombée à son niveau de l’an dernier, mais bien au-dessus du bas niveau de 2020. Ainsi en semaine 38, la poudre de lactosérum doux cotait 1 050 €/t (soit +6% /2021, mais +52% /2020).

Après l’accalmie estivale, les achats ayant repris (notamment en Indonésie), la cotation de la poudre de lait écrémé a légèrement augmenté à 3 690 €/t en semaine 39, toujours à un niveau très élevé par rapport à 2021 (+37%).

L’IPAMPA des autres aliments pour veaux (partie fibreuse) s’est un peu assagi en août (-1 point comparé à juillet). Il valait tout de même 146,0 points (+29% /2021, +43% /2020).

L’IPAMPA gaz est resté stable d’un mois à l’autre à un niveau historiquement élevé, à 146,5 points, soit +21% /2021 et +34% /2020.

Moindre recul des abattages en septembre

Contrairement aux mois passés, les abattages ont peu reculé en septembre, de -1,9% /2021 à 98 000 veaux gras en France. Le retour des salariés sur leur lieu de travail, la rentrée scolaire et le Festival de Veau d’automne ont entraîné une demande plus ferme.

En cumul sur les 9 premiers mois de l’année, les abattages de veaux de boucherie ont totalisé 839 000 têtes, toujours en net recul de -5,7% /2021 (-51 000 têtes). Ils ont davantage reculé en volume de -6,1% /2021 soit -8 000 téc, pour un total de 124 000 téc.

Le poids carcasse moyen des veaux abattus en septembre a nettement reculé, à 146,8 kg (-3,7 kg /2021, automne 2021 où les abatteurs avaient alourdi les carcasses ; et -2,3 kg /2020). Cette nette réduction des poids d’une année sur l’autre et d’un mois sur l’autre traduit aussi un marché fluide.

L’âge à l’abattage reste quant à lui élevé en septembre, 190,4 jours en moyenne, et inchangé comparé à 2021. La modification d’une partie des plans d’alimentation pour intégrer plus de fibres et moins d’aliments lactés a réduit le GMQ et donc produit des veaux moins lourds abattus au même âge qu’en 2021.

Aux Pays-Bas, des abattages fermes depuis début 2022

La production de viande de veau aux Pays Bas est, elle, restée stable sur les sept premiers mois de 2022, avec 126 000 téc (+0,6% /2021 et +0,8% /2020). Les abattages ont tout de même marqué le pas en juillet, à 17 000 téc (-8% /2021) du fait de mises en place particulièrement prudentes en vue des mois d’été. La bonne tenue des abattages néerlandais en 2022 s’explique par un regain de dynamisme de la RHD européenne après deux années d’activité ralentie pour cause de confinement.

Comme en France, la cotation du veau pie-noir néerlandais poursuit sa hausse saisonnière : elle a dépassé la valeur de 6 €, à 6,07 €/kg de carcasse en semaine 40 (+16% /2021 ou +87 cts et +41% /2020).

En Italie à Modène, le prix du veau gras pie-noir remonte plus doucement, à 6,48 €/kg éc en semaine 40 (+5% /2021 ou +33 cts et +36% /2020).

Viandes bovines » Veaux nourrissons »

Les exports de veaux laitiers toujours dynamiques

La baisse saisonnière des cours du jeune veau laitier, liée au pic de naissances de l’automne, a été tardive mais est très marquée. La demande en France reste modérée en raison de mises en place prudentes dans les ateliers d’engraissement. Mais la demande espagnole se maintient malgré l’envolée des prix des matières premières. Les flux de veaux vers l’Espagne restent donc dynamiques.

Baisse saisonnière des cours

La cotation du veau mâle laitier de 45-50 kg a perdu 33 €/tête en 10 semaines pour tomber à 61 €/tête en semaine 40. Elle reste toutefois supérieure aux niveaux des années précédentes : +20% /2021 (+10 €) et +22% /2020 (+11 €). Celle du veau mâle type lait de 50-55 kg est tombée à 88 €/tête (+22% /2021 ou +16 € et +20 €/2020), soit une baisse de 28 centimes en 10 semaines. Le cours du veau mâle de type viande, croisé lait-viande ou mixte a suivi la même évolution et cotait 186 €/tête en semaine 40 (+19% ou +30 € /2021 et +31 € /2020).

La baisse saisonnière, liée à la hausse des disponibilités en jeunes veaux à l’automne, est relativement marquée cette année car les intégrateurs restent prudents dans leurs mises en place (lire l’article sur le marché du veau de boucherie).

Les naissances de veaux laitiers poursuivent leur repli

En France, 311 000 veaux sont nés de mère laitière au mois d’août, soit une baisse de -4,2% /2021. La baisse est légèrement moins forte si on ne tient compte que des veaux disponibles pour l’engraissement (mâles laitiers purs et croisés lait-lait, mâles et femelles croisés lait-viande), au nombre de 184 000 en août, soit -3,4% /2021.

La baisse des naissances résulte de la décapitalisation laitière qui est redevenue structurelle depuis 2015. Au1er septembre, le cheptel de vaches laitières était en recul de -2,2% /2021, le nombre de primipares ayant intégré les troupeaux étant en forte baisse (lire l’article sur les gros bovins en France).

Les engraisseurs espagnols restent acheteurs de veaux laitiers français

Selon SPIE-BDNI, 23 000 veaux laitiers de moins de deux mois ont été exportés sur les semaines 31 à 34 (août). C’est 6% de moins que l’an dernier, mais 27% de plus qu’en 2020. Sur les 3 semaines suivantes (35 à 37), 27 000 petits veaux ont été exportés (+8% /2021 et +29% /2020). Au total, 231 000 têtes ont quitté la France entre le 1er janvier et le 18 septembre, soit +8% /2021 et +16% /2020, à 90% vers l’Espagne.

Côté espagnol, le prix du veau frison de moins d’un mois s’est stabilisé à 129 €/tête en septembre (+23% /2021), témoignant de la demande toujours ferme des engraisseurs grâce à la bonne tenue du prix des JB et malgré la hausse des coûts de production (lire l’article sur les JB en Europe).